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Guerre des clans pour la récupération du Conseil national de la Jeunesse (CNJ)
Publié le vendredi 28 fevrier 2014  |  L'Alternative


© Autre presse par DR
Victoire Dogbé Tomegah : Redonner un sens à la citoyenneté


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Comment les clans Victoire Dogbé et de Noël De poukn / Ingrid Awadé s’affrontent…


Dans un curieux communiqué, la ministre du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes, Victoire Dogbé-Tomegah, dit annuler les dernières élections du 20 janvier dernier à la tête du Conseil national de la Jeunesse. Un véritable abus qui cache mal une bataille de clans pour la récupération de cette structure de jeunes.


Sur son site Internet, le ministère de dame Victoire Dogbé publiait ceci le 20 janvier dernier, jour même de l’élection du nouveau bureau du CNJ : « Gartieb Kolani est le nouveau président du Conseil National de la Jeunesse. Il a été élu ce lundi 20 janvier pour un mandat de trois ans à l’issue du deuxième congrès ordinaire du CNJ. Le congrès a été ouvert à Notsè par Yawotse Vovor, Directeur de Cabinet du ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes ».

« Les principes comme la transparence, l’objectivité et la justice doivent constamment vous guider afin de redonner espoir et confiance à vos pairs, mais aussi garantir la crédibilité du CNJ auprès des autorités nationales et des partenaires techniques et financiers », avait conseillé aux congressistes M. Yawotse Vovor. Et en réponse, le président du nouveau bureau déclarait : « Je ferai de mon mieux pour mériter la confiance de mes pairs qui m’ont porté à la tête du CNJ. C’est tous ensemble que nous travaillerons pour l’épanouissement de la jeunesse de notre pays ».


Un mois après, patatras ! Le ministère qui a supervisé le processus électoral de bout en bout, revient tout annuler. « Les différentes phases de renouvellement ont été émaillées de graves irrégularités et de cas de fraudes. Face à cette situation qui remet en cause la crédibilité de tous les organes issus de ce processus et pose un problème moral et éthique, le ministère décide d’annuler purement et simplement tout le processus. Les dispositions sont prises pour rendre le processus de renouvellement dans des conditions plus transparentes», a publié Mme Dogbé dans un communiqué.

D’abord, il faut le savoir, le communiqué de la ministre relève d’un abus. Pourquoi? Le CNJ n’a jamais été une structure gouvernementale et ne devrait même pas l’être. La philosophie qui sous-tend sa création dans les pays francophones est de doter les jeunesses desdits pays d’une structure à caractère fédératif qui constitue le porte-parole des jeunes. Naturellement, son répondant au sein du gouvernement est le ministère en charge de la Jeunesse. Pour amener les différents Etats à considérer cette structure consultative, les organisations qui en font la promotion (l’OIF par exemple) demandent aux autorités du pays qu’un décret officiel soit pris pour l’installer. Mais le CNJ demeure une affaire de jeunes, une sorte de fédération mise en place par les organisations dirigées par des jeunes (dont l’âge est inférieur ou égal à 35 ans) et il est géré par les jeunes, totalement indépendant des pouvoirs publics. Ceci dit, aucun ministre n’a la prérogative de remettre en cause une élection que les protagonistes eux-mêmes n’ont pas contestée. Mais comment comprendre cette décision ?


Le Togo devrait créer son CNJ depuis des années, avant même les années 2000. Mais il a fallu attendre 2008. Le régime voulait en faire une sorte de JRPT (Jeunesse du rassemblement du peuple togolais). Une aile marchante du régime donc. Les partenaires et ceux qui pilotaient le projet au Togo n’ont pas été d’accord, et il est resté bloqué. Finalement, en 2008, sous Faure Gnassingbé, il a été repris et conduit à bout, même si personne n’a pu empêcher que celui qui a été « placé » à sa tête soit bien introduit dans les milieux du régime.


Mais aux dernières élections, selon certaines informations, le clan Dogbé, malgré qu’il ait supervisé le processus de bout en bout, a échoué à faire élire son pion. Une autre équipe aurait pris le dessus. Et quand on s’intéresse au sujet, on découvre que l’équipe en place n’est pas non plus si distante du pouvoir. Dans le communiqué, la ministre évoque des « fraudes » et de « graves irrégularités ». A la différence que pour elle, ces « fraudes » sont de nature à entacher la régularité du scrutin, même un mois après la proclamation des résultats et après que les vaincus se sont avoués vaincus. Sans la moindre contestation. Quand on lit le communiqué, on se demande depuis quand le pouvoir est devenu si adepte des bonnes pratiques électorales au point de rejeter cette élection. La situation est à tout point de vue bizarre. Les organisations de jeunes, les membres du CNJ, les premiers concernés, ne se plaignent de rien. Les vaincus ont accepté leur défaite. Mais il n’y a que la ministre et Directrice de Cabinet de Faure Gnassingbé qui est embarrassée par les élections.


Après plusieurs recoupements, on découvre que ce n’est pas tant la régularité du processus qui dérange la puissante dame de Vogan, mais les « appuis » du jeune président élu du CNJ. Ce dernier étant des Savanes, on cite derrière lui des cadres de sa région comme Noel De Poukn et autres. Il faut le rappeler, Noël De Poukn est déjà l’initiateur du Mouvement de la Jeunesse pour le Soutien du Président Faure (MJSPF). Il est aussi l’un des piliers de la galaxie Ingrid Awadé, elle-même désormais ex-directrice des Impôts, aujourd’hui en disgrâce. Victoire Dogbé et Ingrid Awadé, bien qu’étant du même bord politique (UNIR), sont de deux clans opposés, autour de Faure Gnassingbé. Des indiscrétions rapportent que ce sont les appuis du jeune Kolani qui irritent Victoire Dogbé. Elles rapportent également que dans la bataille pour la récupération de la tête perdue du CNJ, elle a le soutien de Faure Gnassingbé. Il se raconte même que, avant de publier son communiqué, la ministre a dû appeler les fameux « appuis » de M. Kolani pour obtenir leur « reddition ».


Mais au sein du nouveau bureau, la fronde s’organise. Contacté par notre Rédaction, le président élu s’est contenté d’un : « Je ne parle pas pour l’instant, je vous contacterai pour vous donner ma version bientôt ».
Comme on le voit, au sein du régime de Faure Gnassingbé, la guerre des clans se poursuit, parfois par organes interposés. Après avoir fait déchoir Ingrid Awadé de la direction des Impôts, le clan gagnant serait en train de la priver de tout moyen de subsister. Ses tentacules sont coupées ça et là. Depuis des mois d’ailleurs, le MJSPF se fait très discret et se contente d’une position défensive. Espérant peut-être dans l’ombre mettre la main sur le CNJ qui revendique 328 associations membres reparties sur tout le territoire national. Mais là, la situation se complique. En attendant que d’autres fronts ne s’ouvrent dans d’autres secteurs, entre les deux clans, c’est celui de Victoire Dogbé qui savoure ses victoires.

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