Longtemps perçues par les dirigeants africains comme la meilleure façon de contribuer au développement de leurs pays, les plantations de monoculture représentent aujourd’hui un danger pour les communautés locales et les peuples autochtones. Un système d’exploitation néocolonialiste à la faveur des multinationales contre lequel des voix s’élèvent. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les plantations d’arbres en monoculture célébré chaque 21 septembre, des ONG, réunies à Lomé, unissent leurs voix pour dire stop à cette pratique.
Ensemble, du 21 au 22 septembre 2022, autour de l’organisation Les Amis de la Terre, des responsables d’ONG, hommes et femmes, venus du Nigeria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire demandent l’arrêt de l’expansion des plantations industrielles d’arbres qui prennent la place des forêts naturelles. Des plantations d’arbres en monoculture faussement assimilées à des forêts naturelles qui au demeurant, jouent d’importants rôles.
«Cette pratique est une malédiction pour l’Afrique et ses populations. Les forêts sont détruites, les terres des communautés sont accaparées, entraînant des déplacements de communautés et des conflits. L’utilisation intempestive de pesticides chimiques aussi entraine une pollution de l’eau et des sols qui affectent gravement la biodiversité, l’agriculture et la santé des communautés. Les femmes et les enfants sont les plus touchés», indique Kwami Kpondzo, chargé de programme à l’ONG Les Amis de la Terre.
Ces plantations, majoritairement mono-spécifiques, sont généralement établies à partir d’un nombre limité d’essences souvent exotiques et sont gérées de manière intensive. Si les forêts naturelles sont plus résistantes vis-à-vis des attaques naturelles d’insectes herbivores, les monocultures d’arbres sont plus vulnérables aux dégâts causés par le vent, le feu ou la sécheresse.
«Les résultats montrent que les forêts naturelles se remettent plus vite après une perturbation que les monocultures. Ces dernières induisent une surexploitation du sol qui la rend fragile et ensuite infertile. Ces plantations ont donc de sérieux impacts sur l’environnement direct des populations. Elles violent continuellement les droits des peuples et détruit les moyens de subsistance des communautés», ajoute Elom Kokou Amegandje, Directeur par intérim de Les Amis de la Terre.
Les représentants des pays voisins ont présenté le vécu des communautés qui ont payés le prix fort des dégâts causés par ces pratiques plantations en monocultures. Pour Nahounou Daleba, responsable de la justice sociale et des programmes à JVE Côte d’Ivoire, le constat est amer.
«Au total 16 villages ont disparu dans cette situation. Il y a eu plusieurs conflits entre communautés voisines, occasionnant des morts, des emprisonnements et l’insécurité alimentaire. Des femmes sont fréquemment violées par les travailleurs des champs».... suite de l'article sur Autre presse