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Affaire des soldats ivoiriens détenus au Mali: La médiation togolaise pour un ultime tour de chauffe mardi prochain à Bamako?

Publié le vendredi 23 septembre 2022  |  aLome.com
L`officier
© Autre presse par Presidence du Togo
L`officier Goïta reçu en audience à Lomé par Faure Gnassingbé.
Lomé, le 29 décembre 2020. Présidence du Togo. Faure Gnassingbé a reçu en audience le Colonel Assimi Goïta, Vice-Président de la Transition malienne. Ils ont fait essentiellement le tour de sujets bilatéraux.
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Après sa visite surprise au Mali sous sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, Faure Gnassingbé est censé retourner dans ce pays la semaine prochaine aux côtés de ses pairs du Sénégal et du Ghana. Pour une dernière tentative de déblocage, au plus haut sommet de la CEDEAO, de l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis juillet 2022.

En choisissant de renvoyer au Mali une ultime délégation présidentielle pour obtenir la libération de 46 soldats ivoiriens encore détenus dans ce pays, la CEDEAO a tenu à envoyer à la junte malienne un message d’unité de la majorité des dirigeants de la Communauté, avec le soutien de l’ONU: «l’exigence de la libération immédiate et sans conditions des 46 soldats ivoiriens encore détenus en terre malienne».
Le Nigeria, puissance économique, militaire et diplomatique de l’Afrique occidentale, le Sénégal qui assure la présidence en exercice de l’UA et la Guinée-Bissau qui assume la présidence en exercice de la CEDEAO appuient solidement une telle solution pacifique, simple et à l’amiable pour ne pas créer un nouveau front de tensions diplomatiques en Afrique occidentale. Un message d’unité qui réside également dans le choix des émissaires de la dernière chance qu’envoie la CEDEAO auprès de l’officier Assimi Goïta et de ses collègues en treillis.

Macky Sall, dans la peau de l’actuel patron de l’UA, avait déjà effectué une récente visite au Mali pour évoquer plusieurs dossiers bilatéraux, la Transition malienne et le dossier des «46 soldats ivoiriens». Président en exercice de la CEDEAO durant deux ans, Nana Akufo-Addo est le dirigeant ouest-africain qui s’est le plus déplacé en terre frère du Mali ces dernières années, dans le cadre de la mise en route de la Transition pour un retour rapide des civils au pouvoir. Nana Akufo-Addo avait par ailleurs été associé à la première séance de pourparlers entre Abidjan et Bamako à Lomé le 28 juillet dernier, dans le dossier des 49 militaires ivoiriens. Sans succès.

Pour sa part, Faure Gnassingbé est «le médiateur attitré» de la junte malienne depuis le renversement du pouvoir d’IBK en aout 2020, et surtout après la reprise en main de la Transition par Asssimi Goïta en mai 2021. Un choix affirmé et assumé par Lomé et Bamako, encore un peu plus dans le dossier des «46 soldats ivoiriens au Mali». Trois profils différents de dirigeants pour une unique finalité: faire du bras de fer Abidjan-Bamako un vieux souvenir. Une tâche qui ne s’annonce pas aisée.

Car presque tous les arguments présidentiels de persuasion ont déjà été servis à ce jour à la junte malienne dans ce dossier militaro-diplomatique. L’outrecuidance de la partie malienne autour de la contrepartie de la libération des 46 soldats ivoiriens demeure le dernier écueil à lever pour ranger dans l’histoire cette crise diplomatique partie d’une simple rotation d’éléments d’appui à une mission onusienne (MINUSMA).

Aller droit au but et faire simple


Plusieurs spécialistes des questions géostratégiques et militaires à l’échelle régionale et internationale, tout en reconnaissant des «erreurs administratives manifestes» dans la rotation qu’assuraient les 49 soldats ivoiriens auprès de la MINUSMA, ont minimisé et ridiculisé l’idée que ces militaires soient des «mercenaires», comme le soutient mordicus Bamako.
Une conclusion heureuse du déplacement du trio présidentiel au Mali le 27 septembre constituerait une victoire pour la diplomatie de la CEDEAO et celle du Togo. Par contre, un durcissement de la position de la junte de Goïta autour de cette affaire pourrait braquer plusieurs Etats de la CEDEAO, et réveiller le spectre de l’application de nouvelles sanctions régionales au Mali.

Une nouvelle donne diplomatique scabreuse devant laquelle la diplomatie togolaise devrait éprouver de grosses difficultés pour concilier les parties ! Une perspective que souhaitent éviter plusieurs diplomates de la sous-région, à moins de 20 mois de la fin de la Transition au Mali, et surtout face à l’immensité de la tâche de la réforme institutionnelle et des textes en prélude aux prochaines élections maliennes. Ou encore l’application des accords d’Alger pour une réponse plus coordonnée, affirmée et nationale contre le terrorisme en terre malienne, depuis le départ forcé de Barkhane et la réduction de l’effectif d’autres missions militaires européennes d’appui au profit des paramilitaires russes.

Plusieurs hauts dirigeants africains et fonctionnaires internationaux, en toute discrétion, se sont également déjà impliqués dans la résolution pacifique de l’affaire des 49 militaires ivoiriens au Mali depuis le mois de juillet 2022. En prônant à chaque fois l’urgence et l’importance de s’attaquer au mal commun de la sous-région qu’est l’hydre terroriste, et l’utilité d’un retour de civils au pouvoir à Bamako dans des délais raisonnables.


Edem G.
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