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L’insécurité au Sahel ou la migration du phénomène du terrorisme du nord vers le sud du continent

Publié le lundi 26 septembre 2022  |  MAP
F.
© Ministère par Ministère des Armées
F. Gnassingbé a rendu visite aux Forces de Défense et de Sécurité de l’opération Koundjoaré après l’attaque de Sanloaga.
Région des Savanes. Du 14 au 15 et du 19 au 20 novembre 2021. L’objectif de ce déplacement présidentiel était de porter le soutien de la Nation aux éléments présents sur le terrain après l’attaque du poste de sécurité à Sanloaga, dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021.
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Les efforts déployés jusque-là pour endiguer le terrorisme au Sahel restent en deçà des attentes, au regard de la réalité dans certains pays où plusieurs groupes terroristes y opèrent, ce qui intensifie de façon spectaculaire l’insécurité de cette région.

La seule volonté et la simple détermination des pays de la région dans la lutte contre le terrorisme ne suffiront pas à elles seules à produire des effets durables ou irréversibles dans ce domaine. Le soutien de la communauté internationale est indispensable et attendu, à cet égard, estiment les analystes.

Ce soutien est surtout urgent, notamment au Burkina Faso car sa position géographique fait de lui un verrou pour freiner l’expansion du terrorisme vers les pays côtiers comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo.

De l’avis de certains politologues, certains pays sahéliens sont coutumiers de la violence armée depuis leur accession à l’indépendance, mais le déploiement de réseaux terroristes sur leur territoire reste relativement récent.

La chute du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2011, qui a débouché sur un relâchement de la surveillance des frontières et sur une mise en circulation d’une quantité considérable d’armes, et l’éclatement de l’Etat malien, ont été les éléments déclencheurs d’une crise sécuritaire latente.

Pour le président de la Transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a conduit le coup d’Etat du 24 janvier dernier, la stabilité, la sécurité et la paix au Sahel ne sont pas seulement une affaire des pays de cette région, dans la mesure où la situation qui prévaut aujourd’hui dans les pays du Sahel est la résultante d’une migration du phénomène du terrorisme du nord vers le sud du continent.

En plus du coût humain lié au terrorisme, les actes terroristes visent à déstabiliser les gouvernements et saper le développement économique et social. Ces actes défient souvent les frontières nationales, alors que leurs motivations, financements, méthodes d’attaque et cibles sont en constante évolution.

Cette situation préoccupe les Chefs d’Etat et de gouvernement africains qui ne cessent de souligner qu’il est impératif que la communauté internationale s’en préoccupe et s’en saisisse davantage.

S’exprimait à la 77ème session ordinaire des Assemblées générales des Nations-Unies à News York, le président du Faso a fait remarquer que ce qui se passe aujourd’hui au Sahel, de par ses effets transfrontaliers, est un problème qui met en jeu la paix et la sécurité internationales.

«Si rien n’est fait pour venir en aide, de manière décisive et urgente, aux pays de cette région (Sahel), l’on court le risque d’une déflagration du terrorisme dans les pays du Golfe de Guinée, puis sur le reste du monde, à commencer par l’Europe, continent le plus proche de l’Afrique», a-t-il déclaré.

Aucune mesure de précaution ou de prévention ne pourra empêcher le terrorisme de s’inviter outre atlantique, si le Sahel est abandonné à lui-même, a soutenu M. Damiba qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, lui reprochant son incapacité à éradiquer les attaques terroristes qui frappent le Burkina Faso depuis six ans.

Pis, rien ne pourra retenir la jeunesse des pays du Sahel et ses environs contre la tentation des immigrations périlleuses en Europe à travers le Sahara et la Méditerranée, si cette jeunesse n’a plus d’espoir sur ses propres terres.

Le Burkina Faso est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Depuis 2015, les attaques récurrentes y ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes, en plus de la fermeture d’écoles et de centres de Santé.

De son côté, le président ivoirien, Alassane Ouattara a relevé, également à la tribune de l’ONU, que la lutte contre le terrorisme est une affaire collective et non celle d’un seul Etat.

«Le terrorisme continue de représenter une menace majeure contre la paix et la sécurité internationale et un immense défi qu’aucun pays n’est encore parvenu à relever seul. C’est pourquoi nous devons renforcer nos instruments collectifs de lutte contre le fléau, et faire preuve de solidarité et de détermination», a dit M. Ouattara.
Depuis les attentats du 13 mars 2016 à Grand-Bassam qui a fait 18 morts, la Côte d’Ivoire a renforcé son dispositif sécuritaire afin de mieux répondre à la menace, même si les régions du Nord restent encore sensibles.

Une coordination forte et une coopération au sein des gouvernements nationaux, ainsi qu’entre les Etats et les organisations régionales et internationales semblent essentielles pour lutter efficacement contre le terrorisme. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a appelé à un sursaut «international, urgent et coordonné» pour faire face à la crise sécuritaire dans la région du Sahel.

«Il y a urgence. L’insécurité et l’instabilité politique au Sahel continuent d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique», a souligné M. Guterres lors d’un événement de haut niveau sur le Sahel, notant que dans certaines régions, l’État a “perdu tout accès aux populations alors les groupes armés non étatiques consolident leur funeste emprise dans la région et cherchent même à étendre leur présence vers les pays du golfe de Guinée”.

Azedine L.
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