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Le projet de bradage du patrimoine de la CNSS à la Résidence du Bénin se poursuit
Publié le samedi 1 mars 2014  |  Liberte hebdo




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Togo - Jean-Daniel Setho, Barry Moussa Barqué et Koffi Kadanga Walla nommés premiers responsables de la SEGIM chargée de construire les 309 hypothétiques villas .

Le 13 janvier dernier, nous faisions état d’une cabale ourdie par le DG de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) par l’entremise d’une société écran. Le but, brader les terrains de la structure à une société immobilière pour sécuriser ses vieux jours, en complicité avec d’autres acteurs qui n’ont que faire des préoccupations premières des travailleurs admis à la retraite. Près d’un mois et demi après l’article, le projet suit son cours et nous apprenons la nomination de personnalités à des postes de direction : Jean-Daniel Setho, PCA, Barry Moussa Barqué, PCA adjoint et Koffi Kadanga Walla, DG de SEGIM.

Toutes les fois que des tentatives de mal gouvernance parviendront à nos oreilles, nous essayerons toujours de les relayer afin que les dirigeants prennent les mesures qui s’imposent pour arrêter les hémorragies. Le 13 janvier, nous mettions en lumière ce qu’ailleurs des pays anglophones pourraient appeler le « Wallagate ». Il s’agit du projet de constitution d’une société immobilière, la Société d’exploitation et de gestion immobilière (SEGIM) devant gérer la construction de 309 pavillons de grand standing sur un domaine de la CNSS. Pour rappel, la CNSS a déjà réalisé la construction de 605 pavillons répartis sur le territoire togolais sans faire appel à une quelconque société immobilière en charge de l’exécution des travaux. C’est ainsi que de « Djondoville » (du nom de l’initiateur de la résidence du Bénin) à la Cité OUA via Baguida et Kara Téloudè, des résidences de haut standing sont sorties de terre avec tout le confort qui les accompagne. L’objectif poursuivi, à en croire les responsables, était de fructifier les fonds issus des cotisations sociales afin de répondre promptement aux sollicitations des travailleurs déclarés. Même avec ce souci et le nombre de résidences, il est arrivé des moments où la CNSS était en difficultés de trésorerie pour honorer ses engagements vis-à-vis des travailleurs.

Un autre rappel non moins important concerne les nouveaux textes de la structure qui est depuis, administrée par un conseil d’administration de douze membres élus par les représentants des employeurs régulièrement déclarés à la Caisse et à jour de leurs cotisations d’une part et par les représentants des organisations syndicales les plus représentatives d’autre part. Dans le scandale qui s’organise actuellement, seul M. Agui Yves Palanga, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Togo (CNTT), a donné son aval pour la poursuite du projet que d’aucuns qualifient de scandaleux.

Il y a quelque temps, Koffi Kadanga Walla, actuel directeur de la CNSS admis à la retraite depuis 1998, a entrepris de confier la construction de 309 nouvelles résidences à une société sortie du milieu de nulle part, la SEGIM. Pour ce faire, M. Walla fait rapatrier 6 milliards de FCFA sur les fonds de la CNSS placés à l’extérieur. L’esprit cartésien voudrait, que si ces fonds doivent être injectés dans la SEGIM sous forme d’actions, que la CNSS, personne morale, en soit la détentrice. Mais le directeur de la CNSS pousse plus loin le bouchon ; il entreprend de brader les lots de terrains de la structure à la SEGIM à des prix défiant toute conscience humaine : 250 lots liquidés à 4 millions l’unité en pleine agglomération. Soit 1 milliard au total. A titre de comparaison, le lot à Djidjolé se situe entre 25 et 30 millions alors que ceux en question sont 3 à 4 fois mieux situés. L’Etat togolais dispose-t-il d’un responsable de suivi du patrimoine de l’Etat en interne comme c’est le cas à l’extérieur ? La petite logique voudrait que celui qui est chargé du suivi du patrimoine immobilier de l’Etat à l’extérieur…soit aussi actionnaire de la SEGIM !

En effet, selon les dernières informations en notre possession, les initiateurs de cette braderie tiennent vaille que vaille à mener ce projet suicidaire pour les travailleurs, à terme. C’est ainsi qu’aux dernières nouvelles, Koffi Kadanga Walla, avec une participation de 57 millions, serait nommé directeur général de la SEGIM ; Jean-Daniel Setho, ancien PDG de la CFAO qui a offert 10 millions à titre d’actions, est nommé Président du conseil d’administration et Barry Moussa Barqué, l’éternel conseiller depuis Mathusalem des Gnassingbé, est désigné Adjoint au Président du conseil d’administration, avec une quote-part de 47 millions. Lorsqu’on ajoute Yao Kanékatoua, Dg de l’Office du patrimoine immobilier du Togo et Mey Gnassingbé, chef de mission à la présidence, tout ce petit monde se retrouve majoritaire avec 53% des actions. « Insignifiants », les 6 milliards rapatriés, « infimes », les 250 lots de terrains mis à la disposition de la SEGIM à raison de 4 millions l’unité.
Aux vrais analystes, on demande ce qui se passera si ce projet faisait pschitt. C’est le lieu d’interpeller les organisations syndicales sur cette délinquance financière qui s’organise avec leurs cotisations.

Il semble inéluctable, à moins d’un sursaut patriotique, que les jours de l’actuel DG de la CNSS sont assurés, que ce soit au bord du Nil au Caire ou sur les plages brésiliennes. La vache à lait que constituent les cotisations des travailleurs togolais lui aura permis d’assurer ses arrières et peut-être celles de sa marmaille. A moins que des inspecteurs d’Etat dignes de ce titre ou des services se saisissent de ce dossier et remettent les pendules à l’heure. Ou que les citoyens réalisent que c’est leur avenir qui risque d’être hypothéqué et qu’ils décident de voir plus clair dans cette opacité dans laquelle baigne la gestion de la CNSS.

Abbé Faria

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