Jean Pierre Fabre interpelait dans une lettre Faure Gnassingbé. L’opposant a reçu une réponse de la part du président togolais.
C'est officiel. Faure Gnassingbé a répondu à une lettre qui lui avait été adressée par l'opposant et président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean Pierre Fabre. Dans son courrier, ce dernier invitait le président togolais à ouvrir un dialogue avec l'opposition en vue des réformes institutionnelles et constitutionnelles avant la présidentielle de 2015.
L'intéressé n'a pas tardé à donner une suite dans une lettre datée le 25 février. Faure Gnassingbé dit prendre acte de la demande de Jean-Pierre Fabre. Il renvoie, cependant, l'expéditeur vers le parlement national où siège M. Fabre comme député élu depuis le 25 Juillet 2013.
"Le peuple togolais a aujourd'hui l'avantage de disposer d'une Assemblée nationale où les principaux courants politiques sont représentés... Le cadre le plus indiqué pour débattre utilement des réformes envisagées conformément à l'esprit de l'Accord Politique global", indique Faure Gnassingbé.
Il dit avoir instruit le chef du gouvernement, Arthème Ahoomey-Zunu, à prendre les dispositions pour l'ouverture prochaine au sein de l'Assemblée nationale de discussions sur les propositions de réformes institutionnelles et constitutionnelles.
"Le premier ministre prendra attache avec vous dans ce cadre et restera à l'écoute de toutes les bonnes volontés qui se manifestent", précise le président togolais.
Les dernières élections législatives du 25 juillet dernier, ont été remportées majoritairement par l'Union pour la République (UNIR) de Faure Gnassingbé avec 62 députés. L'opposition togolaise qui est allée aux urnes en rangs dispersés, n'a pas fait grande chose. L'ANC qui est allée à cette élection sous les couleurs du collectif Sauvons le Togo, dispose de 19 députés. Le collectif Arc-en-ciel, un regroupement de cinq partis, compte 6 élus. L'Union des Forces de Changement 3. La liste Sursaut national conduite par une indépendante remporte un siège.
Pour l'heure, l'Alliance nationale pour le changement réfléchit à la suite à donner au président togolais. L'ANC faisant partie d'un regroupement de partis politiques et d'associations de la société civile, la réponse pourrait être collective, explique Eric Dupuy, secrétaire national à la communication du parti.
Les acteurs de l'opposition sont montés au créneau ces derniers temps pour demander des réformes institutionnelles et constitutionnelles notamment la limitation du mandat présidentiel, le mode de scrutin et la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), chargée d'organiser les élections.