La création du parti des exclus de l’UFC (Union des Forces de Changement), c’est pour bientôt. C’est ce qu’ils ont laissé entendre il y a peu. En attendant, ces derniers ne sont pas pour autant effacés de la scène aussi bien politique que sociale de notre pays.
A preuve, a travers un mémorandum rendu public ce week-end, Nicodème Habia, l’ancien député du parti Détia dans l’Avé et aujourd’hui président de l’Association « Action pour la protection des Droits de l’Homme et le Développement social » (APDHDS) n’est pas allé par quatre chemin pour dénoncer ce qui ne va pas au pays. Plus important de tous les sujets que comporte ce mémo, il y a le sujet de la présidentielle de 2015 et la candidature de Faure Gnassingbé (...)
"Depuis des décennies, la population est en train de souffrir de l’avènement de la démocratie au Togo. S’il faut seulement se limiter aux années quatre vingt dix, il est à noter que ces périodes jusqu’à ce jour ont été toujours des périodes de fortes tensions dans les rapports entre Togolais et aussi dans l’organisation des élections présidentielles.
Nous devons nous rendre à l’évidence, faire les analyses concrètes et objectives pour voir ce qu’il faut pour permettre à notre jeune démocratie de grandir.
De Colmar à Paris et Bruxelles, d’Abuja et à Ouaga, aucune solution durable n’a été trouvée pour mettre fin à la tyrannie du clan Gnassingbé.
Le choix de certains partis politiques d’aller vers une gestion commune des affaires publiques avec le pouvoir en place les a totalement fait disparaitre de la scène politique par l’égocentrique de ceux-ci.
Des milliers de Togolais ont laissé leur vie dans leur effort pour faire du Togo un Etat démocratique et libéré des intérêts particuliers et égoïstes laissant derrière familles et enfants qui sont aujourd’hui des laissés-pour-compte dont nul ne s’en souvient.
Que nous réserve alors la présidentielle de 2015 ?
Nous avons encore en mémoire les tueries d’Avril 2005 qui ont eu lieu sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons en mémoire les tueries d’Atakpamé, d’Aného, de Lomé au sud de la zone de Bè où personne n’a été épargnée hommes, femmes et enfants.
Si en 2010, les bastonnades et les tueries ont été amoindries, il faut comprendre que les Togolais malgré tout, s’attendaient à la fin du règne des Gnassingbé en 2015 après un 2ème mandat comme stipulé dans notre constitution votée par référendum en 1992 et unilatéralement modifiée par le pouvoir du clan Gnassingbé.
Le constat est fait aujourd’hui que le clan Gnassingbé ne veut pas laisser le pouvoir et vaille que vaille, fait tout pour le garder. Les réformes constitutionnelles et institutionnelles, la réforme de l’armée pour qu’elle soit républicaine, les réformes de l’administration dans leur ensemble sont le cadet des préoccupations des gouvernants actuels.
Les chefs de services, les directeurs de société d’Etat, les chefs de l’armée togolaise sont tous liés, soit par des liens familiaux soit sont de la même région. A tout cela s’ajoutent les problèmes de la vie chère, des marchés brûlés, de la hausse des prix du carburant et des produits de première nécessité.
Pour joindre les deux bouts, la seule alternative qui s’offre à la population aujourd’hui est d’être du parti au pouvoir ou s’exiler. D’autres s’adonnent à l’alcool, la drogue ou à la prostitution pour pouvoir vivre.
La jeunesse togolaise et les forces vives de la nation qui sont le fer de lance du renouveau de notre pays n’ont d’autres choix que d’avancer les chaînes aux pieds.
Dans cette situation de résignation et d’étouffement, nous interpellons toutes ces forces vives de la nation togolaise, la société civile, les hommes d’église et ceux des couvents, les prélats, les apôtres, les pasteurs, les prêtres et les musulmans. Nous leur disons que tous ceux qui prient et font des sacrifices pour maintenir Faure au pouvoir font du mal au peuple car 2015 se présente comme une année de tous les dangers pour notre pays.
En cela nous demandons à la communauté internationale d’intervenir auprès du pouvoir togolais pour demander à Faure Gnassingbé de ne plus se représenter en 2015.
Invitons, toute la classe politique togolaise à se retrouver et à ouvrir une grande porte de sortie au régime actuel en vue d’une alternance démocratique apaisée et partagée au Togo.
Vive le Togo, vive la nation pacifiée en 2015.