L’Etat du Togo a confirmé en fin de matinée ce 03 octobre l’arrivée de l’ex-Président de la Transition du Burkina Faso sur son sol, sans fournir aucun détail pratique sur les contours de ce séjour politique (durée et conditions de son arrivée).
Paul-Henri Damiba se trouve au Togo «dans l’esprit de l’engagement du pays à la paix dans la sous-région», a concédé Akodah Ayewouadan, ministre togolais de la Communication, un des Porte-parole de l’exécutif togolais, au confrère AFP. Avant de l’inscrire dans une perspective régionale: «Le Togo, comme la Cédéao, salue le fait que l’esprit de paix l’ait emporté. L’accueil de M. Damiba fait partie de cet esprit».
Selon plusieurs chancelleries occidentales en Afrique de l’ouest et plusieurs diplomates de la CEDEAO, l’officier Damiba a été exfiltré vers le Togo sur avis favorable de Faure Gnassingbé saisi par les instances régionales pour trouver une solution à même d’éviter un bain de sang post-coup d’Etat au Faso. Les mêmes sources ont assuré que l’ex-Président burkinabé a bien atterri à Lomé ce 2 octobre.
A Lomé comme dans la sous-région, aucune information ne filtre pour l’heure au sujet du contour de la durée de ce qui s’apparente à un exil politique en terre togolaise. A la tête du MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration), Damiba avait effectué discrètement entre le 19 et le 20 aout dernier une visite présidentielle au Togo. Les sources officielles togolaises n’ont jamais précisé s’il a été reçu à Lomé ou dans la Région de la Kara. Une chose est sûre, les deux dirigeants avaient discuté de plusieurs sujets dont le terrorisme régional.
Un bras de fer sanglant évité de justesse au Burkina Faso !
Après avoir été renversé vendredi dernier, l’officier Damiba a joué à la résistance durant presque 48H. Il a accepté de démissionner seulement dimanche, suite à une médiation orchestrée entre les deux rivaux par des chefs religieux et communautaires.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a accepté de démissionner ce dimanche, mais sous sept conditions. Des conditions que le capitaine Ibrahim Traoré a qualifiées «de mesures d’accompagnement» de l’action entreprise par le MPSR depuis le 24 janvier dernier.
«Suite aux actions de médiation menées par ces chefs entre les deux rivaux, le Président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves», ont détaillé des médiateurs religieux et communautaires dans une Déclaration rendue publique ce 2 octobre au Faso.
Le Président Damiba a posé «comme conditions de sa démission (au total sept) la poursuite des activités opérationnelles sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des FDS (Forces de défense et de sécurité) qui étaient engagées à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des FDS, et la poursuite de la réconciliation nationale». Des mesures «acceptées» par son jeune frère Ibrahim Traoré au nom de la poursuite de la lutte engagée le 24 janvier dernier et de l’intérêt national.
L’ex-dirigeant Damiba a également exigé le «respect des engagements pris avec la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), la poursuite de la réforme de l’Etat et la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs».
Une délégation de la CEDEAO est attendue au Burkina Faso ce mardi. Elle devait y être reçue ce lundi, mais ce déplacement diplomatique a été décalé pour des raisons logistiques selon des sources burkinabé. La cheffe de la diplomatie de la Guinée-Bissau (qui préside depuis juillet dernier l’organisation régionale pour 12 mois), Suzi Carla Barbosa, doit conduire à Ouagadougou cette mission officielle.