Les «Assises nationales» rassemblant les forces vives du Burkina Faso et devant désigner un président de transition avant l’organisation d’élections dans ce pays théâtre de deux coups d’Etat en huit mois, ont débuté vendredi à Ouagadougou, en l’absence du capitaine Ibrahim Traoré.
Les Assises nationales avaient été décidées par décret présidentiel signé du nouvel homme fort du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, le 30 septembre 2022. Le Capitaine Ibrahim Traoré est représenté à ces Assises par le Capitaine Marcel Méda.
«Il nous faut taire nos différends, mettre en commun la richesse de nos diversités pour préserver l’essentiel et écrire une page nouvelle pleine d’espoir», a dit le capitaine Méda dans un message de Traoré lu à la cérémonie d’ouverture de cette rencontre. Ajoutant qu’il fallait «donner des orientations claires pour la construction d’une nation forte et résiliente, une nation capable d’instaurer la paix, la sécurité et le développement durable».
Ces Assises rassemblent quelque 300 personnes, représentant l’armée et la police, les organisations coutumières et religieuses, la Société civile, les syndicats, les partis et les déplacés internes victimes des attaques jihadistes qui frappent le Burkina depuis 2015.
«Il s’agit d’une importante étape de la marche du Burkina Faso qui exige de nous tous beaucoup de discernement et d’engagement. Nous attendons à peu près 300 délégués», avait affirmé jeudi soir le président du Comité d’organisation, le colonel-major Célestin Simporé, cité par l’Agence d’information du Burkina AIB.
L’officier supérieur qui s’exprimait sur la télévision nationale a indiqué que les participants vont vendredi et samedi, examiner la charte de la Transition, designer le président de la Transition et formuler des propositions pour la bonne marche de la Transition.
«Ces Assises doivent nous permettre de dégager un consensus national sur la gouvernance politique et sociale à impulser en vue de la consolidation de notre vivre-ensemble pour un Burkina de paix, de sécurité et de développement», a dit le colonel-major Célestin Simporé.
Des blindés et des véhicules militaires ont été déployés vendredi aux différents points d’accès au Centre de conférence de Ouagadougou où se tient la rencontre, selon des médias.
Le capitaine Ibrahim Traoré a renversé le 30 septembre 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même tombeur du président Roch Kaboré, le 24 janvier 2022. Damiba s’est refugié au Togo.
Officiellement désigné président peu après sa prise de pouvoir, le capitaine Traoré a assuré qu’il ne ferait qu’expédier «les affaires courantes» jusqu’à la désignation d’un nouveau président de transition civil ou militaire par des «Assises nationales».
Un projet de charte de la transition devant être adopté par ces Assises prévoit que «le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle» prévue en juillet 2024.
«Le président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition», selon ce projet.
Le Burkina Faso est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Depuis 2015, les attaques récurrentes y ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.