Disparition de Patrick Lawson-Banku de l’ANC: Sa formation politique s’exprime ce 24 octobre sur le sujet

Publié le dimanche 23 octobre 2022 | aLome.com

© aLome.com par Parfait
M. Patrick LAWSON , vice Président de l’ANC.

Une nouvelle figure marquante du douloureux et non achevé processus de démocratisation du Togo vient de passer de vie à trépas ces dernières heures. Il s’agit du 1er Vice-président de l’ANC (Alliance nationale pour le changement qui vient de souffler sa 12è bougie), Patrick Lawson-Banku.

La classe politique togolaise continue de se vider de personnages valeureux ou marquants de ces 40 dernières années, que ce soit dans l’Opposition qu’au sein de la formation au pouvoir, UNIR. La disparition ce 23 octobre de Patrick Lawson-Banku, septuagénaire, a été confirmée par plusieurs sources proches de sa grande famille politique. Sa formation politique s’exprime d’ailleurs sur le sujet ce 24 octobre.

Le décès de ce natif des Lacs, discret de nature et auteur de plusieurs formules chocs et imagées dans l’Opposition et plus singulièrement dans l’ANC, va laisser un grand vide dans ce parti créé dans l’adversité le 10 octobre 2010, et composé essentiellement de transfuges de l’UFC (Union des forces de changement, porté sur les fonts baptismaux en 1992). Homme politique râblé, ferme sur ses principes mais toujours prompt à faire des concessions utiles et nécessaires pour faire avancer la cause démocratique au Togo, l’ex 1er Vice-Président de l’ANC aura été de tous les grandes luttes enclenchées depuis 1990 pour ancrer la démocratisation dans cet Etat d’Afrique de l’ouest.

Il aura vécu dans sa chair les assauts meurtriers et parfois couards d’une partie de tenants de l’ex-parti unique (civils comme armés) contre les velléités démocratiques dans «l’ex-Suisse de l’Afrique». Ce fut le cas lors de l’attentat de Soudou de mai 1992 dans lequel Glichrist Olympio (Président national de l’UFC depuis 1992) a failli laisser la vie, tout comme de proches collaborateurs comme Elliot Ohin… Et Patrick Lawson. Idem pour les tribulations surmontées par les leaders de l’ANC pour créer leur parti le 10 octobre 2010. Ou encore les manifestations gazées de l’Opposition togolaise en juin 2012 ou en septembre et octobre 2017, en plein cœur de Lomé, à Deckon.

Un homme talentueux, un destin d’éternel second couteau

Orateur captivant avec un langage fleuri aussi bien en mina comme en français, P. Lawson-Banku a sans conteste joué un rôle phare dans la sauvegarde des acquis de l’ANC en février 2020. Après le douloureux sort réservé à ce parti-clé de l’Opposition togolaise depuis 2010, quand certains de leurs habituels électeurs ont subitement choisi de voter pour le candidat de la DMK, même dans la capitale Lomé considérée comme ‘l’éternel bastion’ du ou des partis phares de l’Opposition togolaise. Les analystes politiques togolais se souviendront ainsi de la série de communiqués laconiques de l’ANC signés par feu Lawson-Banku et qui livraient des positions stratégiques de son parti sur des évènements saillants sur l’échiquier politique, entre février et décembre 2020.

La dernière grande bataille politique conduite par l’ex hommes d’affaires au nom de l’ANC aura été la conduite de la délégation du parti au CNEAP (Concertations nationales entre acteurs politiques togolais). C’est d’ailleurs P. Lawson qui a communiqué la formulation du nom de ces nouveaux et énièmes pourparlers inter-Togolais aux médias début 2021. En précisant qu’il s’agissait de «concertations et non d’un nouveau Dialogue» !

P. Lawson constituait par ailleurs toute une bibliothèque pour l’ANC, au regard de sa riche participation aux principaux marchandages politiques inter-Togolais au Togo, en Afrique, et en Occident. Avec à chaque fois, la même finalité recherchée : ancrer véritablement le Togo sur les vrais sentiers de la démocratie, pour paver la voie à une alternance pacifique, consensuelle, concertée. Une alternance qui se fera désormais sans Patrick Lawson mais avec les acquis, legs de «son combat terrestre pour un Togo démocratique».

Depuis avril 2020, près d’une vingtaine d’acteurs de la scène politique au Togo ces 40 dernières années sont passés de vie à trépas. Parmi eux, d’ex Premiers ministres, Présidents de Parlement, d’anciens ministres, députés, chefs d’institutions, leaders religieux, etc.

Edem G.

Commentaires