Le Togo est-il sur la bonne voie pour ce qui est de l’organisation des élections législatives dont la date est fixée au 25 Juillet prochain ? La question mérite d’être posée puisque, malgré la participation de tous les acteurs politiques sans exception, deux organisations de la société civile (GRAD et SADD) demandent au Chef de l’Etat de suspendre le processus électoral.
Cette demande ne peut plus aboutir, d’autant plus que Alassane Ouattara et Goodluck Jonathan qui séjournent dans la capitale togolaise viennent d’apporter leur soutien et encouragement au Togo dans le processus.
Alassane Ouatara, Goodluck JONATHAN à Lomé, apportent leur soutien mais aussi leur encouragement au processus électoral, saluant de passage l’accord intervenu suite au dialogue piloté par Mgr Nicodème Barrigah avec l’Ambassadeur des USA au Togo, Robert Whitehead.
L’Ivoirien et le Nigérian ont tous les deux pris part à Abuja ( Nigéria) à la 43ème Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui s’est réjouie du « consensus politique » auquel sont parvenus les acteurs politiques au Togo, en vue d’élections législatives apaisées.
Si le principal enjeu de cette Conférence est resté le Mali avec « l’évolution positive et des perspectives du règlement durable » de la crise qui secoue ce pays et sur laquelle le président burkinabè Blaise COMPAORE, le médiateur, a fait un exposé, d’autres situations ont été au centre des échanges des dirigeants de la zone.
Sur le Togo, les Chefs d’Etat et de Gouvernement se sont réjouis des mesures de décrispation issues du dernier round de discussions entre les acteurs politiques togolais, qui ont permis d’aplanir les divergences qui persistaient. Ils se sont félicités des dispositions prises pour renforcer la transparence et la crédibilité du scrutin.
Pour exprimer leur encouragement aux parties prenantes et souligner, à l’instar des chancelleries occidentales et du PNUD ( Programme des Nations Unies au Développement), la nécessité pour la classe politique de s’inscrire désormais dans un cercle vertueux de dialogue inclusif et de concertation permanente, Alassane OUATTARA président en exercice de la CEDEAO et Goodluck JONATHAN, hôte du sommet, feront le déplacement de la capitale togolaise. Le premier dont l’arrivée est annoncé pour cet après-midi, sera suivi demain en fin de matinée par son homologue nigérian.
A Lomé, les deux présidents qui devront rencontrer l’ensemble de la classe politique en lice pour les prochaines élections législatives, salueront le consensus majeur qui crée les conditions d’un scrutin inclusif et apaisé. Ils engageront les Togolais à œuvrer pour imposer de manière définitive, un climat paisible et de sérénité. A cet égard, des échanges avec Mgr Nicodème BARRIGAH, l’un des artisans majeurs de l’accord signé par le gouvernement et l’opposition seraient prévues, de même qu’avec les partenaires extérieurs.
STABILITE ET PAIX DANS LA ZONE
Selon une source diplomatique, le séjour des deux Chefs d’Etat à quelques jours d’un scrutin majeur, n’est pas simplement l’expression d’un soutien au processus en cours de toute la communauté. Il est aussi la démonstration, vu le contexte sous-régional caractérisé par de multiples tensions, latentes, ouvertes ou en voie de règlement, que la CEDEAO est soucieuse de la stabilité et de la paix dans la zone.
En effet, au moment où beaucoup de moyens et d’énergie sont mis en œuvre pour combattre le terrorisme au Sahel et au Nigéria, la piraterie maritime sur la côte du Golfe de Guinée ou encore l’insécurité qui s’étale sur plusieurs pays, elle met tout en œuvre pour qu’aucun Etat membre ne devienne un autre foyer de conflit, préjudiciable à l’apaisement et au développement de la sous-région.
« Ce voyage est aussi une sorte d’avertissement envers tous ceux qui seraient tentés d’agir contre la paix et la sécurité avant, pendant et après les élections ; et c’est le message que les deux Chefs d’Etat feront passer à Lomé » confie cette source.
Comme le groupe des 5 (Allemagne, Etats-Unis, France, PNUD, Union Européenne), la CEDEAO sera ainsi très regardante et suivra de près le processus qu’elle veut fiable et inclusive afin d’éviter tout dérapage. « Oui et encouragement à un scrutin crédible ; mais non à toute action susceptible de porter atteinte aux intérêts de la sous-région ». Ainsi pourrait se résumer in fine, l’objet de ces visites très attendues.