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Togo: Le CACIT en campagne de sensibilisation et de plaidoyer sur l’impunité, l’espace civique et la corruption

Publié le lundi 31 octobre 2022  |  Societe civile Media
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© aLome.com par Parfait
Le CACIT n`a pas pu exprimer sa colère devant le ministère de la Justice, sous forme de sit-in.
Lomé, le 18 mars 2015. Devant le ministère de la Justice, des victimes des violences électorales 2005 ont été empêchées de manifester leur colère face à l`inertie de la Justice togolaise devant leurs plaintes introduites voici une décennie.
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(Société Civile Médias) – Des acteurs de la société civile togolaise parlent de l’impunité, de l’espace civique et de la corruption au Togo. Une campagne de sensibilisation digitale, démarrée le 24 octobre dernier, leur sert de canal pour se prononcer sur ces problématiques nationales. Portée par le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT), l’initiative se veut une action citoyenne de sensibilisation et de plaidoyer qui entend contribuer à l’amélioration de la situation des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance au Togo.


A en croire ses initiateurs, cette campagne digitale, menée avec l’appui financier de Bröt fur die welt (Pain Pour Le Monde) s’explique d’une part par le rétrécissement de l’espace civique constaté ces dernières années au Togo. Alors que le pays s’est engagé à protéger la liberté de réunion, de manifestation publique et d’association, force est de constater que les manifestations populaires de 2017 et 2018, l’élection présidentielle de 2020, ajouté à la survenance de la crise sanitaire liée à la Covid-19, ont amené les autorités à prendre des mesures très restrictives des libertés qui ne favorisent pas la jouissance du droit de manifester, considéré comme un droit fondamental dans un état qui se dit démocratique.

A cela, s’ajoutent les coups portés à la liberté d’association à travers les changements intervenus au niveau des conditions de création et d’exercice des ONG et associations.

« Les nouvelles conditions font état de la suspension momentanée du renouvellement et de la délivrance du statut d’ONG. En outre, celles existantes sont tenues d’avoir l’autorisation des autorités déconcentrées avant toute action dans les régions. Ce processus mérite aussi une attention particulière des acteurs de la société civile », explique Ghislain Nyaku, Directeur exécutif du CACIT d’après qui la liberté d’expression, l’exercice du travail de journaliste, l’accès à l’information et le respect de la vie privée se heurtent aussi à des atteintes et restrictions.

D’autre part, la campagne s’explique aussi par la nécessité de combattre l’impunité et la corruption. Pour le CACIT, relever ce défi permettra de renforcer l’Etat de droit, la bonne gouvernance, la cohésion sociale, la justice sociale et par ricochet le développement socioéconomique du Togo.

A travers cette initiative, cette organisation mobilise donc un certain nombre d’acteurs pertinents en vue de les amener à se prononcer sur les sujets susmentionnés. Les acteurs ciblés sont issus de la société civile, et sont des responsables d’ONGs et associations, des journalistes, des universitaires, des avocats, etc.

«En tout état de cause, il est important que les acteurs du développement soient, non seulement associés aux initiatives tendant à améliorer l’espace civique, mais aussi conviés à se prononcer sur les défis actuels, faire des recommandations et proposer des solutions», précise le Directeur exécutif du CACIT.

Les acteurs se prononcent

Ainsi donc, une trentaine d’acteurs de la société civile ont été ciblés et se sont prononcés sur le contexte relatif à l’espace civique, l’impunité et la corruption au Togo à travers des interviews vidéos.

Depuis le lundi 24 octobre, ces vidéos de sensibilisation sont rendues disponibles et sont vulgarisées sur les réseaux sociaux du CACIT afin de permettre aux décideurs et à la population togolaise d’y avoir accès. Un des acteurs interviewés, Da-Do Nora Noviekou, Coordinatrice Nationale du WANEP-Togo, a donné son avis sur la question de l’impunité au Togo.

«Pour moi, l’impunité, c’est le fait pour quelqu’un de ne pas être sanctionné pour des actes qu’il a commis et qui peuvent être considérés comme des crimes», a-t-elle relevé. Mme Nora Noviekou a par ailleurs évoqué les cas d’impunité qu’elle souhaite voir aboutir à la justice, avant de faire une recommandation importante pour éviter l’impunité au Togo. Celle-ci porte sur le travail en synergie autour des dispositions déjà existantes pour décourager toute forme d’impunité au Togo.

«Il y a des travaux déjà faits qui ont énuméré des pistes de solution. Il s’agira de répertorier ces solutions et de voir le degré de leur mise en œuvre et où est-ce qu’il y a encore du travail à faire. Ce faisant, on peut d’ici un an ou deux ans faire un pas qualitatif dans la lutte contre l’impunité au Togo», a indiqué la responsable de WANEP-Togo.

Ce lundi 31 octobre, a été diffusée l’interview de Me Claude Amegan, Président du Conseil d’Administration du CACIT. Ce dernier s’est aussi prononcé sur l’impunité au Togo. Pour cet avocat, beaucoup de dossiers comme l’assassinat du colonel Madjoulba, de Tavio Amorin, les tueries à Dapaong en 2018, les cas de torture, les plaintes déposées par le CACIT et bien d’autres font encore couler beaucoup d’encres en matière d’impunité.

«Quand il y a absence de sanctions envers les auteurs des crimes, c’est la justice privée et les cas de vindictes populaires qui s’en suivent», a-t-il fait savoir.

Avant lui, le journaliste et animateur radio, Sas Gawou, a également touché le même sujet, estimant qu’« il faut arrêter l’impunité le plus tôt possible en soumettant les auteurs de quelque crime que ce soit à la rigueur de la loi de notre pays».
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