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La BAD publie un nouveau Rapport établissant un lien entre sécurité, investissement et développement

Publié le lundi 31 octobre 2022  |  Afdb
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© Autre presse par DR
Banque Africaine de Développement: Dr Akinwumi Adesina s`entoure d`un groupe de conseillers pour les questions d`emploi des jeunes.
Lundi 27 novembre 2017 au siège de la BAD s`est tenu le lancement presse du groupe de conseillers du président de la BAD sur la jeunesse (PYAG, de l’anglais Presidential Youth Advisory Group).
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«Les dépenses militaires à travers le continent, en réponse à l’insécurité croissante, sapent nos efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable des Nations unies, l’Agenda 2063 et les priorités High 5 de la Banque», affirme Hassatou N’Sele.


Le Groupe de la Banque africaine de développement a publié, mardi, un nouveau rapport sur la relation entre sécurité, investissement et développement.

Intitulé « Le lien entre la sécurité, l’investissement et le développement : une évaluation diagnostique », le rapport a été rendu public en marge de la Conférence de l’Union africaine sur la paix, la sécurité et le développement qui se tient au Maroc.

Ce rapport de la Banque africaine de développement fournit « des preuves quantifiables des liens entre ces trois domaines et jette les bases d’un dialogue plus approfondi sur le financement de la paix et de la sécurité en Afrique».
Il insiste sur la nécessité d’accroître et de coordonner les investissements en faveur de la paix sur le continent et de débloquer des investissements publics et privés dans les secteurs sociaux et productifs. Il souligne enfin la nécessité de faire de la sécurité et du développement les pierres angulaires du progrès pour le continent.

Hassatou Diop N’Sele, la vice-présidente chargée des Finances et directrice financière, au nom du président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré: «Les chocs économiques et sécuritaires subis par l’Afrique ces dernières années ont été dévastateurs, tant par leur portée que par leurs répercussions. S’il y a jamais eu un moment pour réaffirmer la pertinence et le rôle critique de la sécurité et son interrelation avec le développement, c’est bien maintenant».

Hassatou N’Sele a déploré les dépenses militaires à travers le continent, qui, «en réponse à l’insécurité croissante, détournent de précieux budgets de développement et sapent nos efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable de l’Onu, l’Agenda 2063 et les cinq grandes priorités de la Banque ». Elle s’est dite préoccupée par l’incidence croissante des conflits et de l’insécurité et a exhorté la communauté du développement à explorer des solutions innovantes et coordonnées pour faire face aux menaces qui pèsent sur les acquis du développement et les moyens de subsistance du continent.

Le rapport met en lumière plusieurs questions importantes telles que :

La hausse de l’insécurité : le rapport constate que les incidences des conflits et de la violence sont en hausse en Afrique. Au cours des deux dernières décennies, plus de 469 000 personnes ont perdu la vie à cause des conflits et de l’insécurité humaine. En 2021, plus de 18 000 conflits ont touché le continent et le nombre de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI) a atteint 32 millions.

La réponse des gouvernements ; implication pour les budgets de développement : les gouvernements répondent à l’insécurité en augmentant les allocations budgétaires aux dépenses de sécurité. Les dépenses militaires en Afrique étaient estimées à 39 milliards de dollars américains en 2021 [sur la base des données de 48 pays], soit 7 % de plus qu’en 2018 et 16% de plus qu’en 2011.
Au cours de la dernière décennie, les plus fortes augmentations en pourcentage des dépenses militaires ont eu lieu dans les pays du Sahel : Mali, Burkina Faso et Niger. Les pays ayant d’importants besoins en matière de développement consacrent une part importante de leur PIB aux dépenses militaires, ce qui compromet leurs chances d’atteindre les Objectifs de développement durable des Nations unies et les objectifs de l’Agenda 2063.

Les implications budgétaires des crises multiples : de nombreux pays sont confrontés à des crises multiples imposées par les conflits, le climat et le Covid-19. Ces pays sont confrontés à des déficits récurrents de financement public, à des niveaux d’endettement croissants et à des capitaux privés limités pour combler leurs besoins de financement intérieur. Le dilemme de l’allocation de maigres ressources pour atténuer ces crises exerce d’immenses pressions sur les équilibres budgétaires, menacent la viabilité de la dette et affectent négativement les populations et leurs moyens de subsistance».

Les risques de contagion : le rapport présente les risques de contagion transfrontalière, tant en ce qui concerne les conflits que leurs conséquences. Quatorze pays africains qui connaissent actuellement une situation de conflit partagent 80 frontières terrestres avec d’autres pays africains. En raison de ces risques de contagion, les conflits dans quelques pays africains nuisent à la compétitivité du continent en tant que destination pour le commerce et les investissements.

Des ressources inadéquates et des approches non coordonnées : alors que les partenaires au développement présentent des opportunités pour la construction de la paix sur le continent, l’absence d’une stratégie cohérente et les limitations tant au niveau de la disponibilité des ressources que de leur prévisibilité ont entravé les progrès et la durabilité.

Les conclusions de l’étude éclairent déjà les engagements de la Banque avec l’Union africaine, les pays membres du Groupe de la Banque et les partenaires au développement, afin de définir des structures financières et de gouvernance optimales pour des instruments tels que les obligations d’investissement indexées sur la sécurité. L’objectif de ces obligations est de mobiliser des ressources évolutives et flexibles pour aider l’Union africaine, les communautés économiques régionales et les pays africains à s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité.

Ce rapport vient compléter les engagements de la Banque dans les situations fragiles et touchées par des conflits, ainsi que les travaux de l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine.

«Le Groupe de la Banque africaine de développement reste déterminé à travailler avec l’Union africaine, les communautés économiques régionales, les partenaires au développement, les gouvernements et le secteur privé pour mobiliser les ressources nécessaires afin de relever les défis du développement et de l’intégration régionale en Afrique», a déclaré Mme N’Sele.
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