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Togo : les Swallows, une fabrique de champions

Publié le jeudi 3 novembre 2022  |  Jeune Afrique
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© Autre presse par DR
Ballon de basket-ball
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Basket, football, maracaña, karaté, tennis… Moins de dix ans après sa création à Lomé, l’académie confirme sa vocation de centre de formations sportives de haut niveau, où les «coachs» sont également attentifs à l’éducation générale et culturelle des jeunes. 

Depuis le bord du terrain de basketball, Barry Sadou donne le go. Un groupe de cinq joueurs s’élancent face à cinq défenseurs. Ce matin-là, l’exercice porte sur la circulation de la balle. L’équipe attaquante doit enchaîner dix passes successives sans faire rebondir le ballon. Nous sommes à l’académie Swallows, dans le quartier Hédzranawoé, situé à la périphérie nord de Lomé, entre le palais présidentiel et l’aéroport international Gnassingbé-Eyadèma.

Ancien élève de l’Académie, Barry Sadou s’active à entraîner des jeunes. Depuis qu’il est devenu coach en 2018, il n’hésite jamais à partager son expérience de joueur avec eux. «C’est une fierté pour moi de donner en retour ce que l’on m’a appris. Ici, je dirige parfois jusqu’à 200 enfants, dans toutes les catégories, filles comme garçons», explique-t-il, se réjouissant d’avoir hissé en 2019 son équipe féminine des moins de 20 ans au rang de Ancien élève de l’Académie, Barry Sadou s’active à entraîner des jeunes. Depuis qu’il est devenu coach en 2018, il n’hésite jamais à partager son expérience de joueur avec eux. «C’est une fierté pour moi de donner en retour ce que l’on m’a appris. Ici, je dirige parfois jusqu’à 200 enfants, dans toutes les catégories, filles comme garçons», explique-t-il, se réjouissant d’avoir hissé en 2019 son équipe féminine des moins de 20 ans au rang de championne du Togo.

Au basket, qui a fait les premières heures de gloire des Swallows (avec neuf titres de champion national) se sont progressivement greffées différentes disciplines, à commencer par le football, mais aussi le maracaña, le taekwondo, le karaté, le tennis, auxquels s’ajoutent des activités culturelles, notamment la musique.  

Rompre avec «les tricheries» sur l’âge

L’histoire de l’académie a commencé en 1997, lorsque les fondateurs de l’association Original Basket Players (OBP) ont voulu donner un nouvel élan à leur club des Swallows. Après avoir réussi à hisser l’équipe parmi les ténors du championnat national de basket, l’idée de créer une académie a été formalisée en 2013, avec le lancement d’une autre discipline : le football.

D’abord à vocation purement sociale, le centre se positionne désormais comme une fabrique de talents. «Au départ, notre ambition était de donner à tous les jeunes la possibilité d’avoir à leur disposition un cadre sportif, qui leur permette d’exprimer leurs capacités», explique un responsable du centre, qui accueille environ 350 enfants par jour pour des formations gratuites. Avec aujourd’hui un nouvel objectif :  identifier très tôt les talents, accompagner leurs éclosions et, ainsi, contribuer à rompre avec des pratiques qui ternissent souvent la réputation des sportifs africains, telles que «les tricheries» sur l’âge.   

Au sein de l’académie Swallows, les jeunes de 3 à 23 ans sont encadrés par une quinzaine d’entraîneurs et répartis dans trois groupes différents. D’abord, la catégorie constituée d’enfants issus de milieux défavorisés, accueillis dans une logique «sociale» et dont les conditions d’entraînement sont moins exigeantes. Ensuite, celle constituée de jeunes inscrits en «apprentissage» par leurs parents. Et, enfin, la catégorie des «élites», composée des talents détectés lors d’un test de sélection spécifique ou issues des deux précédents groupes. Ce sont eux qui défendent les couleurs de l’académie dans les compétitions nationales et internationales.  

Des talents qui s’exportent

Ainsi, une vingtaine de joueurs du centre recrutés par des clubs locaux évoluent dans les championnats nationaux de football. D’autres ont franchi les frontières, comme Guillaume Yenoussi, qui a intégré le club français Chambly en deuxième division et est régulièrement convoqué en sélection nationale. Elom Nya-Vedji joue dans le club tchèque FK Ústí nad Labem ; Klousseh Agbozo a rejoint l’Olympique de Béja, en Tunisie ; et Daniel Attisso, le Racing Club d’Abidjan (RCA), en Côte d’Ivoire. En 2020, Sidike Tando, alors U16, a quant à lui remporté le challenge «FC Bayern Youth Cup» de freestyle, organisé en distantcel – Covid-19 oblige – par le célèbre club allemand de football. Chez les filles, Takiyatou Yaya a signé avec l’İlkadım Belediyesi Yabancılar Pazarı Spor, un club de première division féminine turque.

Au basket, Swallows a placé quatre de ses « pensionnaires » dans des universités américaines, aux portes du prestigieux championnat de NBA : Samson Johnson a ainsi rejoint les Huskies du Connecticut ; Réana Aharh la Trine University, dans l’Indiana ; Romaric Magnan joue désormais au Texas ; et Yasmine Apoudjak en Floride… «C’est une fierté de voir ces enfants réussir au niveau national et à l’étranger», témoigne l’administrateur du centre, Florent Kataka, qui ne rate aucun entraînement. «Même si nous œuvrons pour qu’il y ait un “retour sur investissement”, la vocation de l’académie est d’abord humaine», ajoute-t-il.

Sport-études sur les rails

C’est justement pour atteindre cet objectif que le centre Swallows a lancé au moins d’octobre 2021 un programme sport-études, avec vingt jeunes footballeurs de 15 ans détectés ou formés dans le centre. L’académie entend ainsi se professionnaliser, en répondant aux normes internationales en matière de formation sportive et en suivant l’exemple de centres reconnus dans la sous-région, comme le Racing Club d’Abidjan ou Génération Foot, au Sénégal.

Pour ce faire, le centre s’est doté d’un internat. «L’ouverture d’une telle structure était nécessaire à la mise en œuvre du programme sport-études, explique Florent Kataka. Cela permet de résoudre les problèmes d’éloignement des pensionnaires de leur terrain d’entraînement, les difficultés de transport et, plus généralement, l’impossibilité qu’il y avait à construire un véritable projet de formation d’élites sportives du fait des difficultés de programmation des entraînements par rapport à des programmes scolaires différents».
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