Les participants aux travaux de la Réunion du groupe d’experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), ont plaidé mercredi à Marrakech, en faveur de l’encouragement des investissements dans le secteur agricole, tout en développant des mécanismes de financement innovants, notamment les fonds domestiques et hedge funds adaptés aux enjeux du secteur.
A travers une batterie de recommandation ayant sanctionné les travaux de cette réunion, les experts ont, de même, préconisé l’encouragement du transfert de technologie, l’entrepreneuriat, la communication et la formation, et la promotion des techniques de préservation des ressources hydriques en Afrique dans le secteur agricole dans un contexte marqué par l’exacerbation des impacts des changements climatiques.
Dans ce sillage, les participants ont préconisé l’utilisation d’engrais organiques et l’amélioration génétique des semences pour être en mesure de relever les défis liés à la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Nord, l’augmentation des ressources publiques dédiées à ce secteur, l’encouragement des PPP dans le secteur de l’agriculture, la création des emplois productifs, l’amélioration de la productivité pour accroître durablement l’approvisionnement alimentaire et l’intégration des besoins des femmes, des jeunes et des petits exploitants agricoles dans les politiques et investissements.
Les participants ont, en outre, estimé indispensable de soutenir le renforcement des capacités pour combler l’écart numérique hommes-femmes dans ces deux sous-régions, et d’élaborer et mettre en œuvre des stratégies nationales qui soutiennent l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.
Les participants se sont prononcés également en faveur du renforcement des capacités des pays membres, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques/programmes pour l’entrepreneuriat féminin, le soutien de la collecte et l’utilisation en temps opportun de données précises sur les contraintes et les besoins de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, le renforcement des capacités des pays membres à développer des écosystèmes, y compris l’accès au financement, favorables aux femmes, à l’entrepreneuriat des jeunes et le renforcement les capacités des pays membres à développer des programmes qui augmentent les connaissances des entreprises et leur capacité à mettre en œuvre des approches respectueuses du climat.
Par ailleurs, les participants ont préconisé la collecte, la gestion des données et l’élaboration conjointe de stratégies de sécurité alimentaire orientées vers l’intelligence économique, le partage d’expériences pour l’élaboration de politiques de sécurité alimentaire efficaces dans le contexte de la Zone de libre échange continentale (ZLECAF), l’utilisation du commerce de cette zone de libre-échange continentale pour les produits agricoles et pour construire les chaînes de valeur régionales dans le secteur de l’agro-industrie.
Il s’agit aussi d’accroître les investissements dans les infrastructures et la logistique de l’agro-industrie pour préparer les entreprises à saisir efficacement les opportunités de la zone de libre-échange continentale africaine et soutenir l’utilisation d’ATEX en tant que mécanisme d’urgence africain pour acheminer les produits essentiels vers les pays africains confrontés à une grave crise alimentaire.
Dans ce sens, les participants appellent la CEA, à soutenir les chaînes de valeur transnationales et trans-régionales dans l’agriculture et d’autres secteurs et à développer des standards de santé communs et de normes communes en Afrique.
Les participants n’ont pas manqué d’appeler les pays de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, à promouvoir l’outil d’échange de dettes pour refinancer la dette de manière à la rendre abordable et à libérer des ressources pour financer l’adaptation climatique et la résilience, à favoriser un développement plus durable, à encourager les projets verts pour construire une agriculture intelligente et résiliente au changement climatique et à apprendre des expériences réussies à savoir l’introduction des obligations vertes par le Maroc.
Les participants se disent également en faveur de l’élaboration d’un plaidoyer fort lors de la COP 27, en partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour s’assurer que les parties polluantes prennent un engagement substantiel.
Organisée par les Bureaux sous-régionaux en Afrique du Nord et de l’Ouest de la CEA, et placée sous le thème «Résilience aux crises et durabilité du développement en Afrique du Nord et de l’Ouest», cette réunion a rassemblé durant deux jours, des chercheurs en politiques publiques, des experts des États membres et des représentants d’institutions internationales dans les domaines de la sécurité alimentaire et énergétique, finance – Fintech, numérique, agriculture, énergie, PME, entrepreneuriat féminin, gestion des risques, économie de l’environnement et changement climatique.