Encore une fois, Loïc le Floch-Prigent a fait une sortie musclée contre le pouvoir du fils d’Eyadema.
Dimanche sur RFI, l’ancien PDG de Elf est encore revenu sur le gangstérisme juridique dont il a fait l’objet au Togo dans la fameuse affaire d’escroquerie internationale et donner la preuve évidente que notre pays est aujourd’hui entre les mains des prédateurs aux mœurs légères, capables des pratiques les plus malsaines et les plus enfantines.
Bien pire encore, l’homme d’affaires français souligne avec éloquence combien il existe au Togo, des entrées sérieuses de fonds mais qui sont allègrement et littéralement détournés par la bande de ceux qui sont au pouvoir.
Il prouve à suffisance que la corruption dans notre pays n’est pas marginale et qu’elle est largement érigée en système de gouvernance, ce qui limite systématiquement les chances de développement de ce pays.
Pour être plus précis et illustrer parfaitement ses propos accablants, il cite notamment l’exemple du port autonome de Lomé, du secteur des phosphates et bien entendu de celui du pétrole qui fait déjà jaser en coulisses les tenants du pouvoir au Togo.
Il note par ailleurs que le Togo comme bon nombre de pays en Afrique cultive la présidence à vie, ce qui est tout à fait préjudiciable à la démocratie et à l’Etat de droit. Il aurait souhaité que l’Afrique prenne l’exemple sur le Ghana où l’alternance pacifique est désormais une culture et un mode de gouvernance.
L’on s’attendait à une contre-réaction tout aussi musclée de la part du régime de l’héritier vu le niveau grave d’accusation dont il fait l’objet de la part d’un homme dont la voix porte particulièrement loin aussi bien en Afrique que dans le monde.
Mais rien, c’est le silence radio. Tellement les éléments évoqués par le Floch-Prigent sur le Togo sont vrais, évidents et même très coutumiers à nos dirigeants qui en ont fait un mode de gouvernance basé fondamentalement sur la jouissance pure et dure.
Tout le monde au Togo le sait puisque plusieurs journaux ont, dans leurs colonnes, fait largement écho des cochonneries judiciaires, de l’instrumentalisation à outrance de la justice, du gangstérisme économique, de la corruption à outrance et des pratiques légères qui continuent non seulement de pénaliser sévèrement le peuple togolais mais aussi d’avilir littéralement l’image déjà sombre du Togo à l’extérieur.
Comment dans un tel contexte, un régime qui se sait déjà déshabillé à la place publique, pourrait encore tenter de se défendre ? Et par quel argumentaire pourrait-il s’y prendre pour se nettoyer la face sans tomber davantage dans le ridicule et l’indécence dès lors que les faits et preuves sont là, plus que vivaces ?
Sans doute que Faure Gnassingbé et son entourage ont encore en mémoire la piteuse sortie ratée sur la même RFI du procureur de la République lorsqu’ils l’ont contraint à rétorquer à Loïc Le Floch-Prigent dès ses premières sorties médiatiques.
Eh ! Mais vraiment, cette sortie hasardeuse de Essolizam Poyodi était tellement minable et truffée de contradictions et de légèretés que plus jamais ce dernier n’oserait encore s’aventurer dans un tel exercice aussi fastidieux que pénible.
Notre fameux procureur avait littéralement blessé le bon sens par son intervention, il avait balbutié au point où acculé, il avait fini par confirmer inconsciemment certaines pratiques malsaines du pouvoir qu’il sert surtout lorsqu’il lui était arrivé d’affirmer que le Togo avait des correspondants en France qui pourraient faire revenir Loïc Le Floch-Prigent au Togo pour se faire juger.…sans doute par enlèvement comme ce fut le cas à Abidjan.
Face à toute cette amère et infructueuse expérience, nos autorités ont certainement compris qu’elles ne peuvent pas continuer à vouloir couvrir des braises avec les doigts au risque de finir par les brûler tous…
Donc de guerre lasse, nos dirigeants n’ont plus d’autres choix que de se résigner, de s’abstenir de toute réaction qui réveillerait encore le courroux de cet homme parfaitement révolté et déterminé à déballer autant que possible ce qu’il sait de malsain sur le Togo et ses dirigeants aussi petits d’esprit qu’ils sont.
Mais alors, se résoudront-ils à au moins commencer par corriger les tares et manquements dont l’homme d’affaires français est en train de faire état dans ses différentes interventions sur les chaînes internationales et dans ses écrits ?
Faure Gnassingbé et son régime ont tout intérêt à le faire s’ils tiennent à sortir un jour du pouvoir par la grande porte.
Mais en attendant, il semble, si nos informations sont vraies, qu’après ses différentes interventions et son livre sur son amère expérience au Togo, Loïc Le Floch-Prigent est sur le point d’être le personnage principal d’un film documentaire qui va retracer tout ce chemin de croix que l’on l’a contraint à faire sous Faure Gnassingbé.
![](http://news.aLome.com/img_photos/M/loic-le-floch-prigent.jpg")
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