La situation sécuritaire au Sahel continue de se détériorer, a déclaré mercredi une haute responsable de l’ONU au Conseil de sécurité, expliquant que la violence terroriste aveugle «signifie que des milliers de civils innocents souffrent et que des millions d’autres sont contraints de quitter leur foyer».
«Cette insécurité exacerbe une situation humanitaire déjà catastrophique», a déclaré la Sous-secrétaire générale pour l’Afrique au département des affaires politiques, Martha Pobee, soulignant que les femmes et les enfants sont les principales victimes de la violence.
Dans ce contexte, la force conjointe du G5 Sahel – créée en 2017 par les chefs d’État du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger pour lutter contre le terrorisme dans la région – reste une composante importante de la réponse à l’insécurité.
Malgré les défis, y compris le retrait du Mali en mai de la force, Mme Pobee a assuré que la force conjointe continue de mener des opérations militaires dans le secteur central du Sahel dans la zone des trois frontières, dans le secteur ouest à la frontière entre le Mali et la Mauritanie, et dans le Secteur Est à la frontière entre le Tchad et le Niger.
La force envisage un nouveau concept d’opérations pour faire face à l’évolution de la situation sécuritaire et humanitaire et au retrait du Mali.
En outre, le Secrétariat exécutif et les composantes du G5 Sahel continuent de mettre en œuvre la politique de genre et de renforcer la formation des femmes leaders.
Selon Mme Pobee, en soutenant le G5 Sahel, l’ONU renforce les capacités régionales pour améliorer la justice pénale, la gestion de la sécurité des frontières et la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent, alors que les groupes militants continuent de se développer dans la région.
La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) continue d’appuyer la force conjointe, notamment en travaillant avec des sous-traitants pour fournir des rations de survie aux quatre contingents de la force hors du Mali.
«Les défis techniques et opérationnels restent un sujet de préoccupation », a déclaré Mme Pobee tout en notant que le désaccord entre les États membres du G5 Sahel, qui a abouti au retrait du Mali, a encore compliqué la capacité de la MINUSMA à soutenir la force conjointe.
Le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, Eric Tiaré, a souligné que malgré la tentation du découragement, les États membres ne devaient pas baisser les bras.