Etat des lieux du système semencier au Togo (ITRA)

Publié le jeudi 1 decembre 2022 | ITRA

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La culture céréalière au Togo, un champ de maÏs.

À l’aide de l’outil SeedSAT, une étude commanditée par l’Alliance pour la révolution verte (AGRA) a évalué le système semencier du Togo. Un plan d’investissement a également été proposé pour le développement et le renforcement du secteur.

Huit (8) domaines thématiques ont été évalués par le SeedSAT et sont intitulés : sélection, homologation et maintien des variétés ; semences de première génération ; production de semences commerciales ; sensibilisation et participation des agriculteurs ; marchés et distribution des semences ; politique, loi et réglementations ; assurance qualité ; planification et coordination nationales.

Avec un score de 64% basé sur des indicateurs bien choisis, les cadres politique, légale et réglementaire régissant le secteur semencier au Togo sont jugés favorables à la mise en place et au bon fonctionnement d’un système semencier et performant.
Les cinq points d’entrées prioritaires pour le renforcement des performances du secteur semencier du Togo sont par ordre d’importance, marchés et distribution de semences (35%); production de semences de première génération (40 %) ; sélection, homologation et maintien des variétés (45%); production de semences certifiée (soutien à l’émergence des entreprises semencières (47%) et assurance qualité (56%).

«Malgré les efforts qui ont été mis au niveau de la recherche pour la disponibilité de semences de première génération, on note qu’il y a un faible taux d’adoption parce que la plupart de ces variétés datent de très longtemps et ne sont plus désirées par les producteurs parce qu’elles ne donnent plus ce qu’elles devraient donner sur le terrain», signale Dr. Tchala Noudifoulè, sélectionneur maïs, directeur du centre de recherche agronomique du littoral (ITRA/CRAL), consultant national désigné pour l’étude.

L’outil SeedSAT a donc permis de recommander pour l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) par exemple, plus d’investissement pour permettre aux sélectionneurs de mettre sur pied, de nouvelles variétés performantes, respectueuses de l’environnement afin de permettre aux producteurs de semences de rentabiliser leur business.

Pour l’Institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT) l’étude recommande un renforcement de capacité des Conseillers Techniques en Gestion d’Entreprises Agricoles (CTGEA) en la matière pour mieux appuyer le secteur semencier pour son émergence.

«L’étude nous a donné suffisamment d’informations et pour représenter le pays, c’était de bon ton que nous puissions nous retrouver pour partager ce que chacun a relevé individuellement pour avoir une situation assez claire du secteur», partage Dr LOMBO Yao, Directeur général de l’ITRA lors de l’atelier de validation nationale des résultats de l’étude, le mercredi 23 novembre à Tsévié (région Maritime).

Au cours de cet atelier, les producteurs semenciers ont compris que pour plus d’efficacité, ils ne peuvent pas être à la fois producteur et revendeur des semences. L’étude recommande de renforcer la capacité des distributeurs de semences grâce à des partenariats avec les fournisseurs d’intrants agricoles, les sociétés paysannes-clients et les agents de vulgarisation afin d’assurer un flux efficace d’informations et de commentaires sur les semences.

«On a constaté qu’il y a beaucoup de producteurs de grains mais les semences ne coulent pas puisque nous voulons produire et commercialiser en même temps ; ce qui ne devrait normalement pas être le cas. Donc ce que nous avons appris aujourd’hui, nous allons essayer de mettre ça en pratique pour qu’à la longue, nous puissions commercialiser plus facilement», atteste ASSAMATI Wolu, représentant du réseau des semenciers de la région des plateaux à l’atelier.

Les résultats de l’étude étant validés par les acteurs, le directeur technique du groupe sur les systèmes semenciers (SSG), Dr. Issoufou Kapran, espère une adoption officielle du document par les décideurs politiques à travers le ministère en charge de l’agriculture, pour pouvoir le diffuser aux différents bailleurs de fond, notamment l’AGRA qui est commanditaire de la présente étude.

Tout en saluant l’initiative de l’AGRA qui a permis de faire l’état des lieux du système semencier du Togo, le directeur régional de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural (région maritime), M. Kossi Djifa HOUNKANLI a rappelé l’importance du secteur dans l’atteinte de l’objectif d’amélioration de la productivité assigné au ministère de l’agriculture dans la feuille de route du gouvernement.

«Les rouleaux d’étranglement que l’étude a relevé nous amène à inviter les acteurs, surtout le réseau des semenciers sur toute la chaîne à se réorganiser pour une meilleure maîtrise de leur activité. Les producteurs doivent se réorganiser pour maîtriser le maillon production et également au niveau de la chaîne de valeur, il faut le maillon distribution parce l’étude a sorti la défaillance sur le marché», confie-t-il.

Toutes les parties prenantes ont apprécié les résultats ressortis par l’outil SeedSAAT car ces résultats selon eux, reflètent exactement la réalité du terrain au Togo. Ils espèrent vivement une bonne suite pour relever les différents défis.

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