Togo: De nouvelles mesures encadrent dorénavant l’autorisation de la teinture des vitres des voitures amenées à circuler sur le plan national

Publié le mercredi 7 decembre 2022 | aLome.com

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Diversification de voitures dans la circulation urbaine au Togo.

Le péril du phénomène du terrorisme et de l’extrémisme violent auquel est confronté le Togo depuis fin novembre 2021 via la région des Savanes (extrême-nord du pays) a discrètement ressuscité le débat sur les personnes habilitées à circuler avec des automobiles aux vitres teintées au Togo. Un sujet sur lequel le ministère de la Sécurité et de la Protection civile dirigé par le Général de brigade, Damehame Yark, se veut dorénavant ferme.

Selon le nouveau Communiqué du Ministère de la Sécurité, pour faire usage d’une voiture aux vitres teintées au Togo, il faut dorénavant soumettre un dossier à étude. Ce dossier doit comporter «une lettre de motivation adressée au ministre de la Sécurité, un casier judiciaire datant de moins de trois mois, une copie de la carte nationale d’identité ou du passeport du requérant, un timbre fiscal de 2000 Fcfa, une copie de la carte grise de la voiture et des frais d’étude de dossier d’un montant de 10 mille Fcfa». Six pièces qui serviront à apprécier l’autorisation ou le rejet de la teinture.

A l’importation croissante au Togo de véhicules d’occasion aux vitres teintées d’origine s’est greffée ces 14 dernières années le phénomène inquiétant de la multiplication dans la circulation urbaine togolaise de véhicules dont les propriétaires soumettent volontairement les vitres à des teintes. Dans l’irrespect permanent des lois de la République. Ces teintures sont généralement de couleur noire, ou de couleur bleue foncée.

«Les véhicules teintés confèrent la discrétion, ils sont utilisés généralement par des officiels de la République qui ont besoin d’être discrets dans leurs déplacements pour des raisons sécuritaires qu’on comprend aisément. Les citoyens ordinaires qui souhaitent disposer de la même discrétion doivent se soumettre à un certain nombre de règles», confie un fonctionnaire de la Police sous anonymat. Fonctionnaire au ministère de la Sécurité, cette source officielle précise que «malheureusement, la plupart de nos concitoyens ordinaires qui s’adonnent à la teinture des vitres de leurs automobiles ne respectent aucune règle, et tombent donc sous le coup de la loi».

«Certains de nos compatriotes ont fait désormais du phénomène de la teinture des vitres une tradition. Ils font teinter toutes les vitres au mépris de la loi ; dans la circulation, on ne peut jamais distinguer celui qui est au volant des passagers. Une donne qui pave à la voie au grand banditisme», témoigne Christelle Akakpo, habituée de la circulation à Lomé. Appelant l’Etat à réglementer le phénomène, dans un contexte de lutte permanente contre l’extrémisme violent.

Des contrôles inopinés d’agents des forces de l’ordre préposés à la circulation routière ont lieu cycliquement sur les routes togolaises et tout particulièrement à Lomé autour du phénomène, mais ils ne sont pas systématiques. «Une donne qui devrait progressivement changer dans les mois à venir», prédit un responsable loméen d’une auto-école.

L’encadrement de la teinture des vitres d’automobiles dans la circulation routière au Togo est devenu prégnant sous le ministre Atcha Titikpina, dans les années 2008, avec pour finalité de lutter contre le grand banditisme en zone urbaine et périurbaine. Un encadrement qui s’est relâché au fil des années.

Edem G.

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