Ils se battent pour l’État de droit, la préservation de l’environnement, l’innovation et la recherche, une finance plus solidaire, l’émergence d’industries culturelles et créatives… Portrait de trente personnalités qui incarnent l’avenir du continent.
LES 30 QUI FONT L’AFRIQUE DE DEMAIN – Que retenir de cette année qui s’achève ? Dans la continuité de 2020 et de 2021, le sentiment le plus perceptible est l’inquiétude ; le constat le plus objectif, la régression. Coups d’État militaires et transitions tronquées au Mali, en Guinée, au Tchad, au Soudan et au Burkina. Propagation du jihadisme au Sahel. Guerre civile tragique en Éthiopie.
Résurgence du conflit qui mine l’est de la RD Congo et menace d’embraser la région des Grands Lacs. Croissance en berne… Pis, l’Afrique est confrontée à de puissants vents contraires et à des crises dont elle n’est pas responsable : Covid-19, réchauffement climatique, guerre en Ukraine, creusement des inégalités, hausse sidérante du coût de la vie, affres d’un système financier international qui la pénalise.
Formidable résilience
Les adeptes de la méthode Coué pourront toujours évoquer cette formidable résilience qui fait que l’édifice ne s’effondre pas malgré les lézardes qui se multiplient. Ils n’auront pas tout à fait tort. Mais serrer les dents, faire le dos rond en priant de voir poindre le bout du tunnel ne fait pas office de stratégie pour en sortir, ni, surtout, pour préparer l’avenir.
L’Afrique de demain, plus moderne, plus juste et fière d’elle-même car elle exploiterait enfin de manière souveraine ses ressources inouïes et ce potentiel que tout le monde lui reconnaît, se construit aujourd’hui. Hélas ! ce n’est pas grâce à nos dirigeants, qui, dans leur grande majorité, ne brillent pas par la sagesse de leur gouvernance ou par leur vision. «Le politicien pense à la prochaine élection. L’homme d’État, à la prochaine génération», écrivait le théologien américain James Freeman Clarke. Nous avons donc affaire à des politiciens…
Carcans et plafonds de verre
En revanche, dans la plus grande discrétion – mais aussi dans le plus criant manque de reconnaissance –, de nombreux Africains s’efforcent de changer notre continent, refusant la fatalité de l’inertie. Chacun dans leur domaine, grâce à leur détermination et à leur courage, ils font bouger les lignes, secouent le cocotier, s’évertuent à briser les multiples plafonds de verre et les carcans qui freinent le progrès ou excluent des pans entiers de nos populations, en particulier les femmes et les jeunes. Ils se battent pour la justice, l’État de droit, la démocratie, la préservation de l’environnement, l’innovation et la recherche, une finance plus accessible et plus solidaire, l’émergence d’industries culturelles et créatives.... suite de l'article sur Jeune Afrique