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Tchamba/Restauration du couvert végétal: la régénération naturelle assistée, une technique de reboisement efficace

Publié le mercredi 11 janvier 2023  |  Agence de Presse Togolaise
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La Régénération naturelle assistée (RNA) est la technique fortement préconisée par la direction préfectorale de l’Environnement et des Ressources forestières, pour la restauration des terres dans la préfecture de Tchamba. Pourquoi l’ARN est-elle une technique importante parmi les techniques de la restauration des écosystèmes ? Et quels sont ses avantages spécifiques ?

Le directeur préfectoral de l’Environnement et des Ressources forestières de Tchamba, Cdt. Ouro-Tchédré Bana, relève que la régénération naturelle assistée consiste à protéger et gérer les repousses naturelles (pousses) que produisent les souches d’arbres et arbustes dans les champs. Elle peut également s’opérer par des ensemencements par semis directs pour permettre d’enrichir la biodiversité.

«Au fur et à mesure qu’on défriche pour des activités champêtres, il y a des rejets des arbres coupés qui repoussent l’année suivante. La RNA consiste donc à laisser quelques souches de ces rejets lors des opérations de reboisement. Si par exemple il y a trois souches, on laisse une ou deux qui vont accompagner les nouveaux plants pour la restauration», a-t-il expliqué. Il est observé, dit-il, trois types de régénération à savoir la régénération par semis, drageons et rejets.

Cdt. Ouro-Tchédré précise que l’ARN est une technique importante parmi celles de la restauration des écosystèmes. Les recherches ont montré que cette approche est une solution louable, basée sur la nature, pour restaurer les terres, tout en fournissant les services écosystémiques comme de l’eau propre (la RNA améliore la pluviométrie, permet une bonne infiltration de l’eau dans le sol et protège les terres contre l’érosion hydrique) et un sol sain dont les gens ont besoin pour prospérer.

Les avantages de la régénération naturelle des forêts ?

Le Cdt Ouro-Tchédré a confié que la RNA permet, entre autres, à chaque paysage forestier de conserver ses espèces naturelles d’origine lors des opérations de reboisement. Il souligne que l’ARN peut restaurer beaucoup plus de terre, beaucoup plus rapidement que la plantation active, car elle nécessite très peu d’intervention humaine. «Avec cette approche d’ici 10 ans, ces plants naturels qui sont déjà adaptés à leur milieu vont accompagner les nouveaux dans leur croissance. Le couvert végétal sera conservé et avec les campagnes de reboisement initiées par le gouvernement on pourra atteindre le milliard d’arbres escomptés», a-t-il poursuivi.

Un autre avantage de cette technique, selon le Cdt. Ouro-Tchédré est que dans les zones dont la terre subit une forte pression humaine, principalement en raison du pâturage du bétail et de l’expansion agricole, la RNA est le seul moyen de garantir que la terre restaurée retrouve la structure et la composition de l’habitat naturel de la flore et de la faune locale. La RNA, affirme le directeur préfectoral de l’Environnement, peut également créer des emplois et apporter des revenus aux propriétaires fonciers, car il doit y avoir quelqu’un pour protéger la nouvelle reprise végétale en construisant des clôtures, en patrouillant pour éviter des incendies, en empêchant le bétail d’entrer, en collectant des graines et en produisant des semis, ainsi qu’en surveillant les progrès. Il a aussi souligné que pour les agriculteurs, les éleveurs et les communautés locales, la RNA est une arme importante pour lutter contre le changement climatique.

L’adhésion de la population à la RNA

Au regard de ces nombreux avantages, cette approche est accueillie favorablement par les acteurs impliqués dans la restauration du couvert végétal. El Hadj Djigba Abdou Chakour, un jeune pépiniériste, possédant dans le canton d’Alibi I à 8km au sud de Tchamba (Commune Tchamba1), une ferme qu’il reboise, dit que « Depuis que la direction préfectorale de l’Environnement et des Ressources forestière nous a fait découvrir l’utilité de la RNA, je la pratique sur mes terres. Je produits des pépinières dont une partie est destinée à ma propre terre, mais je laisse quelques souches grandir avec les nouveaux plants et ça marche. C’est une méthode très efficace que je conseille à tout le monde».

Pour M. Tchaa Essoesinam, cultivateur dans le canton de Goubi à 50 km de Tchamba (Commune Tchamba 3), le RNA est une technique qu’il pratiquait bien avant que les autorités ne s’y intéressent. «J’ai hérité cette pratique de mes parents qui avaient un sens aigu du respect et de la protection des arbres. C’est une bonne chose que l’Etat propose cette approche aux populations pour protéger l’environnement», a-t-il confié.

La RNA peut aider le Togo à respecter ses engagements nationaux en matière de climat, de biodiversité et de restauration, tout en, offrant une valeur récréative, de l’eau propre et des opportunités économiques grâce aux produits médicinaux, de construction, alimentaires et artisanaux issus des forêts protégées. Il incombe donc aux investisseurs, partenaires techniques et financiers, propriétaires fonciers locaux et aux populations d’accompagner cette approche du gouvernement pour l’atteinte de ces objectifs.
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