Togo: Des femmes leaders artisanes de la boulangerie viennoise formées sur les techniques de mobilisation des ressources

Publié le mardi 31 janvier 2023 | Société civile Media

© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
L’édition 2022 de la «Journée de dégustation du pain local» a attiré du grand monde.
Lomé, le 07 juillet 2022. Hôtel Sarakawa. Placé sous le thème «Promotion de pains à base des farines locales», l’édition 2022 de la «Journée de dégustation du pain local» se réédite dans un contexte particulier marqué par la vie chère.

Le Syndicat national de la boulangerie viennoise du Togo (SYNABOVITO) et l’association VIE DECENTE travaillent à renforcer l’autonomisation économique des femmes boulangères du Togo. Alors que celles-ci, dans le cadre de leur travail, sont confrontées à de nombreux défis dus notamment à la Covid-19 et à la crise russo-ukrainienne, une formation initiée par les deux organisations leur a permis de se doter de connaissances pouvant leur permettre de mobiliser tous les types de ressources pour mener à bien leurs activités et celles de leur syndicat.

Cette formation, qui a reçu l’appui financier de Urgent Action Fund Africa, se situe dans le cadre du «Projet de lutte contre les violations des droits économiques des femmes boulangères». A l’origine de cette initiative, la crise sanitaire due à la Covid-19, suivie quelques mois plus tard de la guerre russo-ukrainienne, deux situations qui ont eu des impacts néfastes sur les activités des femmes boulangères du Togo.

«La Covid-19 avait déjà entraîné la flambée des prix de certaines denrées entrant dans la production du pain notamment le blé, le sucre, le beurre et les femmes boulangères en étaient déjà très affectées. Mais comme si cela ne suffisait pas, la crise russo-ukrainienne est venue aggraver la situation, entraînant des difficultés d’accès au blé, principale matière première pour la production de pain. Devenu rare sur le marché togolais, son prix a augmenté passant de 19.000 francs cfa à 25.000 francs pour le sac de 25 kilos. Cette situation a entrainé une diminution de la capacité de production de ces femmes et leurs revenus a considérablement diminué ces derniers mois», déplore Yolande Bokossa, Chargée de projet.

D’après cette dernière, si rien n’est fait, les femmes boulangères seront complétement à terre économiquement par la perte progressive de leurs fonds de commerce et donc de leurs revenus. Et cette situation augmentera leur vulnérabilité et fera d’elles des proies faciles à toutes formes de violations de leurs droits.

C’est dans ce cadre que le projet a prévu une formation à l’endroit des femmes leaders artisanes de la boulangerie viennoise du Togo. Tenue le jeudi 26 janvier 2023 au siège de l’association VIE DECENTE, cette rencontre, qui a porté sur la mobilisation des ressources en matière de promotion, de protection et de défense des droits économiques et sociaux des femmes, a réuni une vingtaine de participantes.

Dans les détails, il s’est agi essentiellement de les doter de connaissances et compétences leur permettant de maitriser les techniques de mobilisation des ressources pour le financement de leurs activités et même de leurs projets.

«La formation a porté sur la mobilisation de tous les types de ressources, et nous avons pu les identifier un à un. Il s’agit notamment des ressources humaines, financières, techniques et matérielles», explique Akouvi Honkou, présidente de l’association Coude à Coude pour le Développement au Féminin (CCDF) et principale formatrice.

«En plus de leur avoir donné la capacité pour mobiliser toutes ces ressources pour le développement de leur organisation, nous avons appris les mécanismes de mobilisation. Ceci, parce que quand on parle de mobilisation de ressources c’est une démarche stratégique et structurelle qui n’est pas donnée à n’importe qui. Il faut avoir des compétences pour y arriver», indique la formatrice.

Par ailleurs, une liste d’éventuels partenaires a été mise à la disposition des femmes par Mme Honkou. Secrétaire générale du SYNABOVITO, Marie Adjo Alognon se réjouit de l’organisation de cette formation qui, selon elle, cadre avec la dynamique dans laquelle se situe le syndicat.

«Nous sommes à la recherche de moyens pour rendre un peu plus dynamique notre organisation et lui permettre d’atteindre ses objectifs. Et l’une de nos ambitions est de créer un centre pour aider ceux et celles qui veulent se lancer dans le métier de boulangerie mais n’ont pas les moyens. Nous nous réjouissions donc de l’organisation de cette formation dans la mesure elle nous a permis d’apprendre comment procéder pour réunir les moyens pouvant nous permettre de créer ce centre. En plus, nous savons maintenant quelles portes frapper et quels partenaires approcher pour nous aider à le faire», a-t-elle indiqué.

Lancé en 2015, le SYNABOVITO regroupe l’ensemble des boulangères du Togo. ... suite de l'article sur Autre presse

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