Dans quelques semaines, probablement dans le courant du mois de mars, le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) annoncera le nom du pays chargé d’organiser la CAN 2025, retirée à la Guinée.
La question devait être réglée le 10 février prochain, mais l’instance a décidé de se donner du temps, officiellement pour permettre au cabinet privé chargé de mener les missions d’inspection dans les différentes nations candidates (Algérie, Maroc, Zambie, ticket Nigeria-Bénin) de travailler.
En réalité, on a préféré décaler la date initialement fixée pour une autre raison : le 10 février, la CAF sera (presque) au grand complet au Maroc, qui accueille la Coupe du monde des clubs de la Fifa (1er-11 février). «Imaginez que ce soit le Maroc qui soit choisi pour accueillir la CAN 2025. Faire cette annonce depuis le royaume, cela n’aurait pas été bien perçu en Algérie. Mieux vaut attendre quelques semaines et donner le nom de l’organisateur depuis un pays qui n’est pas candidat», souffle un dirigeant d’une fédération subsaharienne….
Les éloges de Patrice Motsepe
En attendant la décision finale, et en partant du principe que le choix se résumera à un duel entre l’Algérie et le Maroc, chaque déclaration d’un haut responsable de la CAF est scrupuleusement décortiquée.
De retour le 4 février à Alger pour assister à la finale entre l’Algérie et le Sénégal (0-0, 4-5 aux tirs au but), après avoir notamment fait un crochet par Davos pour assister au Forum économique mondial, Patrice Motsepe, le président sud-africain de la CAF, n’a pas tari d’éloges sur l’organisation de ce Chan. « C’est le meilleur de tous les temps [la 1ère édition a eu lieu en 2009, NDLR]. La qualité des stades, des terrains, du jeu, des arbitres, des hôtels, des transports… »
Les déclarations du patron du football africain vont dans le sens des impressions recueillies auprès des visiteurs étrangers. «Franchement, c’est bien organisé. Les stades sont modernes, confortables, facilement accessibles, les liaisons aériennes entre les villes hôtes [Alger, Oran, Annaba, Constantine] sont faciles», confirme Jean-Michel Cavalli, le sélectionneur français de l’équipe A du Niger, venu en tant qu’observateur.
L’Algérie n’avait pas organisé de grande compétition internationale de football depuis la CAN 1990, quand le nombre de participants n’était que de huit. La bonne tenue du Chan 2023 est évidemment un argument pour la Fédération algérienne de football (FAF), mais aussi pour le pouvoir, très impliqué dans le dossier de candidature pour la CAN 2025.
«L’Algérie qui montre qu’elle est capable d’accueillir un tournoi rassemblant dix-sept sélections, c’est très positif pour son image. L’État a investi beaucoup d’argent pour construire ou rénover des stades, dont la plupart avaient cinquante ans ou plus», plaide Ali Fergani, ancien international et sélectionneur algérien.
«Un Chan bien organisé, des commentaires positifs de la part des visiteurs, les bons résultats de la sélection locale, tout cela tombe à pic pour le pouvoir, car pendant ce temps-là, on parle un peu moins des problèmes quotidiens des gens », grince un journaliste algérien.
Mais si l’Algérie a fait la démonstration qu’elle était en mesure d’accueillir un tournoi majeur et gérer les flux de responsables et de supporteurs, le conflit qui l’a opposée au Maroc avant le Chan n’a, à l’inverse, pas joué en sa faveur.... suite de l'article sur Jeune Afrique