Le président camerounais, Paul Biya, souffle aujourd’hui, 13 février 2023, ses 90 bougies. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Homme du renouveau, ainsi qu’on le surnomme, entend célébrer l’événement avec faste. Car, s’il est vrai que la journée n’est pas officiellement fériée, tout porte cependant à croire que l’Administration publique tournera au ralenti ; tous les chefs de services étant directement ou indirectement mobilisés pour la cause. En témoigne ce courrier du recteur de l’université de Yaoundé, adressé aux chefs de départements, les invitant à une très grande mobilisation à l’occasion.
Certes, d’aucuns ont vite fait de dénoncer un zèle de la part du premier responsable de l’université de Yaoundé, mais la réalité est que nous sommes au Cameroun où les désirs du prince régnant valent loi. Si fait que la moindre erreur se paie cash, si elle n’est pas perçue comme un acte de sabotage. En effet, voilà un pays qui marche sur la tête et qui, pourtant, regorge de beaucoup d’intellectuels de haut vol qui, visiblement résignés, laissent faire le dictateur que d’aucuns présentent comme le garant de la paix et de stabilité. Tant et si bien que ce dernier se refuse à s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir quand il ne se surprend pas à rêver d’une succession dynastique. A preuve, on voit sortir du bois, son fils Franck qui, non seulement se positionne, petit à petit, sur la scène politique, mais aussi donne l’impression de se rapprocher beaucoup plus de l’armée pour les raisons que l’on sait. En tout cas, sa longévité au pouvoir, Paul Biya, on le sait, la doit à sa nature ubuesque et à ses méthodes spartiates.
Paul Biya n’a plus rien à donner au Cameroun qu’il ne l’a déjà fait
Car, voilà un président qui, pour avoir à l’usure certains de ses thuriféraires, n’hésite pas à leur laisser croire que leur heure est arrivée, avant de les épingler dans les jours suivants. Tant et si bien qu’ils sont très peu, les proches collaborateurs du président Biya, qui n’ont pas fait la prison, tombant ainsi en disgrâce. Mais en le faisant, le locataire du palais d’Etoudi oublie ou feint d’oublier qu’il est un mortel et que tôt ou tard, il devra passer la main avec malheureusement toutes les incertitudes que cela comportera pour le pays. Car, l’expérience a toujours démontré que les longs règnes débouchent toujours sur le chaos. Et le Cameroun ne fera très probablement pas l’exception.... suite de l'article sur Autre presse