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Les décès provoqués par la violence des islamistes militants d’Afrique augmentent de près de 50%

Publié le jeudi 16 fevrier 2023  |  Africa Center
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© Autre presse par UNIR
Programme d’Urgence de Renforcement de la Résilience dans la région des Savanes (PURS): Deux ponts entièrement neufs relient désormais les cantons de Tambonga et de Papri.
Kpendjal-Ouest 2. Deux ponts entièrement neufs relient désormais les cantons de Tambonga et de Papri, ils ont été construits en trois mois.
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Continuant une tendance à la hausse sur la dernière décennie, les évènements violents impliquant les groupes islamistes en Afrique ont augmenté de 22 % cette année, alors même que les décès ont augmenté de 48%.


Points forts

La violence liée aux groupes islamistes militants en Afrique a fortement augmenté de 22 % sur les douze derniers mois, avec 6.859 événements. Cela représente un nouveau record de violence extrémiste ainsi qu’un doublement des ces évènements depuis 2019.

La violence des islamistes militants en Afrique continue de se focaliser sur cinq théâtres, à savoir le Sahel, la Somalie, le bassin du Lac Tchad, le Mozambique et l’Afrique du Nord. Chacun de ces théâtres se définit par des acteurs locaux et des défis particuliers à son contexte.

La violence des islamistes militants au Sahel et en Somalie représente 77% des évènements violents recensés en Afrique en 2022.

Fait préoccupant, les décès attribués aux groupes islamistes militants ont augmenté de 48% cette année.
Les 19.109 décès estimés attribuables aux islamistes militants dépassent le dernier pic de 18.850 décès atteint en 2015 quand Boko Haram était à son apogée. Cela représente aussi un revirement brutal par rapport à 2021 lorsqu’une légère diminution de décès, atteignant 12.920, avait été enregistrée.


L’escalade des décès résulte dans sa totalité de l’augmentation de la violence au Sahel et en Somalie, où 74% des décès se sont produits. En effet, les décès attribuables aux extrémistes ont soit atteint un plateau, soit diminué dans le bassin du Lac Tchad, au Mozambique et en Afrique du Nord.

Ce pic dans les décès liés aux militants islamistes s’est caractérisé par une augmentation de 68% des décès de civils et de violence à distance (cette dernière visant souvent les civils). Cela met un relief le lourd tribut payé par les non-combattants.


Sahel

Avec 2.737 évènements violents, soit une augmentation de 36 %, l’ouest du Sahel (Burkina Faso, Mali et ouest du Niger) a subi l’année dernière la plus importante augmentation d’évènements violents impliquant des islamistes violents de toute région d’Afrique.

Les décès imputables aux groupes islamistes militants ont augmenté encore plus rapidement, de 63 % soit 7.899 décès. Pour mettre ces chiffres en perspective, le Sahel a subi un quasi-doublement (une augmentation de 90%) des décès et plus qu’un doublement (une augmentation de 130%) d’évènements violents liés aux groupes islamistes militants depuis 2020.

Cette période est notable puisqu’elle coïncide avec la prise de pouvoir en août 2020 d’une junte militaire au Mali qui a justifié son putsch comme étant nécessaire pour répondre à la menace sécuritaire des islamistes militants. Or, au lieu de diminuer, la tendance de la violence n’a fait que s’accélérer. Par ailleurs, de plus en plus d’attaques se produisent dans un rayon de 150 m de Bamako. En 2022, la junte a exigé le départ des forces françaises, affaibli le mandat de la force de maintien de la paix de l’ONU, la MINUSMA, et accueilli des paramilitaires russes du groupe Wagner.


Un schéma similaire se déroule au Burkina Faso où le premier de deux coups d’États militaires s’est produit en janvier 2022. Le pays a par la suite subi cette année une augmentation de 69 % des décès, atteignant 3.600 morts imputables aux islamistes militants.
40% de toute l’activité des groupes islamistes militants, plus que toute autre région d’Afrique, se produit maintenant au Sahel.

La coalition Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimin(JNIM), notamment le Front de libération du Macina (FLM), Ansaroul Islam et Ansar Dine, sont liés à environ 77% de la violence militante et à 67% des décès au Sahel. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) est responsable du reste.

Il s’est produit au Sahel une augmentation surprenante de 49% des décès liés à la violence contre les civils des groupes islamistes militants l’année dernière, avec 978 attaques. La région comptabilise maintenant 60% des décès civils attribuables à l’extrémisme violent en Afrique.

L’arrivée du groupe Wagner dans ce théâtre a encore aggravé la violence contre les civils au Sahel. En effet, 726 décès de civils lui sont attribuables, comparé à 1.984 décès de civils attribuables aux militants islamistes, soit un taux de 1 décès civil sur 2,7 victimes de la violence des militants.

Si 90 % des évènements violents au Sahel se sont produits au Burkina Faso et au Mali, l’année dernière se distingue du fait de l’augmentation importante d’évènements violents survenus dans les États côtiers. Ces derniers sont ainsi passés de 5 à 37 au Bénin et de 1 à 17 au Togo.

Le Niger a lui aussi subi une augmentation de 43 % des évènements violents l’année dernière, pour atteindre 214 évènements. Cependant, le nombre de décès a été divisé par deux, soit 539 morts.
La violence des islamistes militants au Sahel a aussi entrainé le déplacement de plus de 2,6 millions de personnes. Le Burkina Faso comptabilise la majorité de ces déplacements, avec 1,8 millions de personnes déplacées.
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