Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

International

Ukraine: le risque d’une guerre sans vainqueur, même aux points

Publié le jeudi 23 fevrier 2023  |  Lignes de Défense
Comment



Réalistes sans être visionnaires, le président Biden et Emmanuel Macron ont reconnu que la guerre d’Ukraine serait longue mais qu’elle finirait à la table des négociations. Pourtant, sur les champs de bataille du Donbass et de l’oblast de Kherson, l’heure est bien au combat, pas à un cessez-le-feu et encore moins à une paix entre Russes et Ukrainiens.

Qu’attendre de ce conflit qui entre dans sa deuxième année?


- Une escalade vers les extrêmes avec un recours à des armes de destruction massive et un engagement tout aussi massif de l’Otan ? C’est crédible mais peu probable.
- Une victoire absolue de l’un des deux camps ? C’est désormais tout aussi improbable : Kiev ne reconquerra pas la Crimée et Moscou peut tout juste aujourd’hui avoir l’ambition de s’emparer du Donbass et de l’oblast de Kherson.
- Un long pourrissement du conflit avec une guerre de positions comme l’Ukraine la connaissait dans les territoires sécessionnistes du Donbass depuis 2014 ? Personne n’en veut. Il faudra bien négocier.

La Rand Corporation, un think tank américain, estime que l’issue de la guerre actuelle se trouverait entre un armistice et un traité de paix. Entre d’une part une cessation des hostilités rappelant celle de 1953 en Corée et débouchant sur l’érection d’un nouveau "mur" entre l’Ouest et l’Est et d’autre part la signature d’un traité de paix avec une codification stricte des engagements des deux camps mais avec des désaccords territoriaux durables.

En outre, à la future table des négociations, l’égalité ne sera pas de mise. Qui des Russes ou des Ukrainiens arriveront en position, non pas de forces, mais de moindre affaiblissement ?

La guerre, telle qu’elle se déroule actuellement avec un optimisme partagé par les deux camps que les combats tourneront à leur avantage respectif et avec un pessimisme également partagé que les bénéfices de la paix sont encore insuffisants, pourrait quand même voir Moscou s’asseoir à la table des négociations avec quelques atouts en main. C'est ce qu'a récemment estimé Kaupo Rosin, le patron des services de renseignement estoniens.

La masse pour Moscou

Malgré des pertes effroyables et le recours à la SMP Wagner qui a raclé les fonds de prison pour y trouver de la chair à canon, la dynamique offensive russe est à peine émoussée. "Au cours des 346 jours de cette guerre, j’ai souvent dit que la situation sur le front était difficile. Et que la situation se compliquait", a reconnu Volodymyr Zelensky dans son message quotidien du 4 février. "Maintenant, on est à nouveau à un tel moment. Un moment où l’occupant mobilise de plus en plus ses forces pour briser notre défense."

Effectivement, depuis décembre, à l’Est, dans les secteurs de Kreminna, de Bakhmout et plus au sud de Vuhledar, les Russes sont à l’offensive, grignotant du terrain.

De quel avantage disposent-ils ? Dans la guerre de haute intensité, la masse est un avantage. Et en matière de masse, la Russie est avantagée. Elle dispose d’une part de la masse opérationnelle (hommes et matériels), effectivement disponible et déployable dans l’espace-temps voulu pour forcer la décision sur le champ de bataille. Moscou peut compter d’autre part sur la masse brute ou masse "en puissance", qui constitue le réservoir total de forces à partir duquel est générée la force opérationnelle. Ce réservoir est alimenté par une économie de guerre que beaucoup affirment chancelante mais qui résiste, par un complexe militaro-industriel solide encore capable de produire des munitions et des armements et par des aides extérieures venant de Chine et d’Iran.

Kiev exsangue

Même si Kiev affirme que les pertes russes dépassent les 140.000 hommes tués, au 19 février, la saignée ukrainienne n’est pas négligeable. Les combats du Donbass, autour de Bakhmout en particulier, ont été extrêmement coûteux pour l’armée ukrainienne. En décembre, elle a reconnu près de 13.000 tués dans ses rangs. Un mois plus tard, le chef d’état-major norvégien, le général Eirik Kristoffersen, estimait à 100.000 le nombre des tués et blessés ukrainiens.

Incontestablement, l’attrition dans les rangs ukrainiens est élevée, tant en hommes qu’en matériel. Même si la combativité ukrainienne est meilleure, que les soldats de Kiev font preuve de résilience et d’imagination pour adapter l’armement dont ils disposent et le rendre plus létal (on pense aux drones de la gamme commerciale qui ont été militarisés avec succès), la pression russe s’est aggravée depuis décembre et a permis à Moscou de reprendre des territoires perdus lors de la contre-attaque ukrainienne de la fin de l’été 2022.
... suite de l'article sur Autre presse

Commentaires