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Les migrants africains en Tunisie «vivent dans la peur» (Journal belge)

Publié le lundi 27 fevrier 2023  |  MAP
Immigration
© AFP
Immigration clandestine au large de la Tunisie
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Les migrants africains en Tunisie “vivent dans la peur”, suite aux déclarations du président Kais Saied “qui voit dans leur présence un complot visant à transformer la composition démographique du pays”, rapporte lundi le quotidien belge “Le Soir”.

Sous le titre “Les Subsahariens traumatisés par les propos du chef de l’Etat”, le journal affirme que depuis le milieu de la semaine, les migrants subsahariens sont devenus quasiment invisibles dans les rues des banlieues de Tunis, où résident la plupart des Subsahariens de la capitale.

“Les étudiants africains désertent les cours. Ils restent terrés chez eux, par peur tant des arrestations que des agressions”, note le correspondant à Tunis du grand tirage, faisant état d’une “montée de violence” à l’égard des ressortissant subsahariens depuis la publication, mardi dernier, d’un communiqué de la présidence de la République à l’issue d’un conseil national de sécurité, appelant à prendre des "mesures urgentes" contre l’immigration clandestine.

Au-delà d’un appel à une application stricte de la loi, le président Kais Saied a décrit le phénomène migratoire “dans une rhétorique empruntée à la théorie du +grand remplacement+”, s’étonne le quotidien, rappelant que ces propos ont été dénoncés comme »haineux et racistes » par la présidence de l’Union africaine.

Par ailleurs, Le Soir indique que la vision du chef de l’État tunisien semble largement inspirée d’un "rapport" que lui a adressé un micro-parti, le parti national tunisien, à l’origine d’une pétition demandant "l’expulsion de la colonie de migrants subsahariens".

Ces violences xénophobes prolongent une vague de contrôles et d’arrestations par les forces de l’ordre à travers le pays, affirme la même source, précisant que la semaine précédant la déclaration présidentielle, plus de trois cents migrants auraient été arrêtés, selon les chiffres du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).

Et d’ajouter que ce tournant répressif contre les migrants, dans une atmosphère xénophobe, intervient alors que cinq opposants à Kais Saied, arrêtés dans la semaine, ont été placés samedi sous mandat de dépôt par le pôle judiciaire antiterroriste, “augurant d’une tournure de plus en plus répressive”.

Selon les sources du journal, entre 21.000 et 59.000 Subsahariens résideraient en Tunisie, soit comme étudiants, soit sur un parcours migratoire vers l’Europe interrompu par les obstacles à la traversée de la Méditerranée.
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