Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Le CEAA, unique centre d’enseignement aux métiers artistiques/ créatifs et artisanaux au Togo

Publié le vendredi 10 mars 2023  |  Agence de Presse Togolaise
Le
© Autre presse par DR
Le CEAA, unique centre d’enseignement aux métiers artistiques/ créatifs et artisanaux au Togo
Comment


Au Togo, il existe des collèges et lycées d’enseignement technique et professionnel. Mais parmi eux il y a un qui se distingue par la particularité de la formation qu’il donne aux apprenants. Il s’agit du Collège d’Enseignement Artistique et Artisanal (CEAA) de Kpalimé. Il est le seul au Togo qui donne cette formation. Avec la directrice, Mme Difewe Péyébiname, allons à la découverte de ce collège.

Directrice : Au début, dans les années 1966, le CEAA était un lieu de travail pour quelques artisans qui ont choisi de s’y installer pour produire des œuvres d’art pour la vente. C’était donc une coopérative d’artisans. Chemin faisant, cette coopérative a été identifié par un blanc du nom de Charles Morin, inspecteur au lycée de Kpodzi à l’époque. Celui-ci a réorganisé le groupe en lui apportant son appui en équipements techniques modernes. Ceci a permis aux artisans de rendre leurs œuvres plus attractives et présentables. M. Morin les a également accompagnés dans la recherche de débouchés à travers le monde. Ce qui par la suite a favorisé l’arrivée de beaucoup de visiteurs, notamment de touristes pour acheter les œuvres d’arts. C’est ainsi qu’au fil du temps, la production a pris de l’ampleur.

Après le départ de l’inspecteur Charles Morin, l’Etat togolais, à travers le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle a décidé de prendre en charge ce centre, et des spécialités ont été transformées en filières de formation. A l’époque il n’y avait que la céramique pour la poterie moderne et la sculpture sur bois. Lorsque le centre est devenu un Collège d’enseignement artistique et artisanal, l’Etat a créé d’autres filières. Actuellement le collège dispose de six filières sur le site, la céramique pour la poterie moderne et la sculpture sur bois, la coiffure esthétique, la coupe couture, le batik et la cuisine restauration.

Qu’est ce qui fait la particularité de ce collège ?

La particularité de ce centre par rapport aux autres établissements d’enseignement technique, est que tous les métiers dans lesquels nous formons sont des métiers de l’artisanat qu’on peut retrouver dans notre environnement direct. Ce qui fait que, dès que les apprenants sortent de ce centre de formation pratique professionnelle, ils n’attendent pas le recrutement de la fonction publique, ils peuvent commencer par travailler en même temps. Il s’agit donc d’une formation pratique qui permet à l’élève de transformer progressivement la matière première en produits finis en suivant les instructions des enseignants. L’apprenant est toujours guidé par l’enseignant jusqu’à ce que cette matière première prenne la forme d’un objet directement utilisable, ce qui fait la fierté et donne la joie à cet apprenant.

Cette façon de transformation des matières premières en objets utilisables, fait qu’au sortir de cette formation nantis du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), un diplômé du centre, l’apprenant sait déjà ce qu’il faut faire même s’il n’a pas de moyens pour s’offrir un atelier. Il sait qu’il peut commencez directement par travailler même à la maison, et gagner de l’argent pour se prendre en charge. C’est ce qui fait la particularité de toutes les formations enseignées sur le site du CEAA de Kpalimé.



Quelles sont les conditions d’admission au collège ?

Pour s’inscrire au centre, dans le passé, le ministère avait recommandé le niveau de la classe de 5ème. Au fil des années, le niveau d’entrée a été rehaussé. Aujourd’hui, il faut avoir le BEPC avant d’être admis au CEAA de Kpalimé ou à la rigueur si le postulant est déjà un professionnel dans le métier, alors l’Etat autorise à recruter le postulant avec le Certificat de fin d’apprentissage (CFA), donc un adulte, déjà dans un métier avec son CFA, peut postuler pour préparer son CAP dans nos filières. En ce moment il y a deux avantages pour ces adultes nantis du CFA. C’est que ceux-ci sont automatiquement autorisés à commencer la formation à partir de la deuxième année CAP. C’est un grand avantage. Le deuxième, c’est que ces adultes, déjà dans le métier ont des prérequis, alors leur formation est un peu raccourcie. Ainsi, ils viennent au cours les lundis de chaque semaine et doivent y être présents pendant les 2 ans et préparer le CAP.

Quelles sont vos relations avec les patrons d’ateliers sur le terrain ?

Effectivement les nouvelles donnes du ministère de l’Enseignement technique de la formation professionnelle recommandent que nous travaillions en étroite collaboration avec les professionnels qui sont sur le terrain. Dans cette optique, nous avons un partenariat très solide avec les peintres, les ateliers de peinture, les peintres bâtiments, les sérigraphes, les infographes, les couturières, tailleurs et les hôtels. Ainsi les apprenants associent la théorie à la pratique suivant les recommandations du ministère. Le but est que, dès qu’un élève sort d’un centre comme le nôtre, il est automatiquement opérationnel sur le terrain. Il est capable de travailler directement sans ambiguïté, sans tâtonnement, il se met tout de suite au travail et gagne sa vie. Ce partenariat a également pour but de favoriser l’alternance que prône le ministère de l’Enseignement technique et de l’Artisanat, et l’applique au CEAA Kpalimé depuis deux ans.

Dans sa mise en œuvre, cette alternance permet aux apprenants de passer trois semaines au collège avec les matières d’accompagnement que nous appelons matières d’enseignement général et la pratique dans les ateliers au collège. Nous les envoyons ensuite dans la quatrième semaine du mois chez les professionnels dans les ateliers pour toucher du doigt le travail qu’ils auront à faire à la fin de leur formation. Donc chaque mois au cours de l’année scolaire, les apprenants passent une semaine chez les professionnels qui sont sur le terrain pour acquérir plus d’aptitude professionnelle afin de mettre en pratique sous la guidance des patrons et patronnes ce que nous faisons en théorie au niveau du collège.

Les apprentis de la ville passent-ils aussi au collège pour le renforcement de leurs compétences ?

En effet, il y a une opportunité qui est offerte pour que les apprentis de la ville passent également au collège pour compléter leur formation pratique en atelier par la théorie au CEAA à travers la formation professionnelle de type dual coopératif. Cette formation professionnelle de type dual coopératif recommande aux apprentis de la ville, de passer une semaine dans le mois au CEAA afin de compléter leur formation dans les matières que sont la législation, la technologie, le français et l’hygiène.

Ceci a été possible grâce au partenariat avec la chambre préfectorale des métiers qui a permis la naissance de ce projet de formation professionnelle de type dual coopératif grâce au ministère de l’Enseignement Technique et de l’Artisanat à travers un financement du Fonds National d’Apprentissage, de Formation et de Perfectionnement Professionnels (FNAFPP) qui permet de motiver ces apprentis venant de la ville.

Je saisis cette occasion pour remercier le FNAFPP pour son appui à la formation de type dual coopératif tout en rappelant aux parents et à tous les partenaires que le CEAA œuvre pour une formation professionnelle adéquate des enfants. Je lance un appel à tous les bacheliers qui, faute de moyens, ont arrêté les études de s’approcher de la direction du collège pour une formation professionnelle selon le métier de leur choix. Je précise que, le meilleur moyen de trouver de l’emploi, c’est de le créer soi-même, et pour le créer, il faut l’apprendre et le maitriser. Je lance un appel à tous ceux qui se retrouvent dans cette situation de sans emploi à s’inscrire au collège pour une formation qualifiante.

Propos recueillis par ATTIKPO Yao Honoré (ATOP Kpalimé)
Commentaires