« Ils auraient dû manger l’argent de la CAN ou de la route Lomé Anfoin. Ils seraient libres en ce moment ». C’est la vanne lancée par le député Gerry Taama, pour critiquer la lourde sentence prononcée par la justice togolaise contre les deux journalistes, Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, dans l’affaire qui les oppose aux deux « ministres-pasteurs » du gouvernement togolais.
Une façon ironique pour le président du Nouvel Engagement Togolais (NET) de tourner en dérision la justice togolaise qui, selon la plupart des observateurs, demeure un véritablement rouleau compresseur, un instrument à la botte du régime pour bâillonner tous ceux qui dérangent.
« Je faisais partie de ceux qui avaient déploré la “fuite” de Ferdinand Ayité, considérant que l’affaire d’outrage à des ministres avait été réglée à l’amiable, avec ces excuses publiques qui s’étaient présentées comme une ordalie. Pour moi le procès n’était qu’une formalité dont on pouvait même se passer. Mais je me suis lourdement trompé », a reconnu Gerry Taama.
Ce qui étonne plus d’un, « c’est l’infraction. Propos injurieux envers l’autorité ». Pour lui, cette affaire ne mérite pas une sentence aussi lourde. « Attention, je ne conteste pas la lettre du jugement. (…)Je pars de principe qu’un homme politique doit avoir une capacité d’encaisser les calomnies et autres outrages. Ça fait mal mais c’est les règles du jeu. (…) Mais 3 ans de prison ferme pour outrage à autorité, n’est-ce pas exagéré ? Ils auraient dû manger l’argent de la CAN ou de la route Lomé Anfoin. Ils seraient libres en ce moment. On fait beaucoup de choses à l’envers dans le pays », a dénoncé le député.
Pour rappel. Dans cette affaire qui les opposant aux ministres-pasteurs du gouvernement togolais, Puis Agbétomey de la Justice et Kodjo Adedzé du Commerce, les journalistes Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou et Joel Egah (décédé) ont été condamnés à 3 ans de prison ferme, avec une amende 3.000.000 de F CFA. Un mandat d’arrêt a été lancé contre Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou. Au même moment au Togo, les auteurs des grands crimes économiques sont toujours en liberté dans le pays.