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Augmentation de 48% de son capital : à quoi la BOAD va-t-elle destiner ses nouvelles ressources ?

Publié le jeudi 6 avril 2023  |  Togo First
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© Autre presse
Le 132ème Conseil d’Administration de la BOAD autorise de nouveaux engagements pour 349,5 milliards FCFA.
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Un pari gagné pour la banque qui augmente sensiblement ses leviers en matière de mobilisation de ressources sur les marchés internationaux alors que les États qu’elle finance, moins bien notés, ont vu leurs besoins de financement pour le développement croître considérablement ces dernières années.

Le Conseil des ministres de l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA) a approuvé la modification des statuts de la Banque ouest-africaine de Développement (BOAD) lors de sa session du 31 mars 2023. Une décision qui intervient après l'approbation de la première étape de l'augmentation de capital de la BOAD, le 30 décembre 2022.

Vote de confiance, victoire d’étape

A défaut de nouveaux investisseurs notés A, les actionnaires existants de la banque vont injecter pour cette première tranche 554,35 milliards FCFA (920 millions $) pour augmenter le capital de la banque à 1709,35 milliards FCFA. Soit une hausse de plus de 48%.

Les détails de l'opération n'ont pas été communiqués officiellement, mais selon les informations fournies par Serge Ekué (photo), président de l’institution, au journal français Les Echos, en février 2022, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) souscrira en partie à cette augmentation de capital, mais sa participation de 46,9% devrait être diluée. De leur côté, les huit pays actionnaires régionaux (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) devraient souscrire à parts égales et conserver leur participation inchangée à 5,9%. Ce sont les actionnaires classés par la banque dans sa catégorie A.

Le reste de ce premier round de l'augmentation de capital est partagé entre les actionnaires de catégorie B, qui comprennent les pays et les institutions financières partenaires de la BOAD, notamment la France (dont la participation devrait augmenter de 3,2% à 3,5%), l'Allemagne, la Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque africaine de développement (BAD), la Belgique, la Chine et le Maroc. Dans l'ensemble, il s'agit d'un vote de confiance pour la banque ouest-africaine qui cherche à améliorer sa notation de crédit, ayant reçu une nouvelle confirmation de ses notations Baa1 et BBB de catégorie « Investment Grade » par les agences de notation Moody's et Fitch Ratings lors de leurs dernières évaluations.

Donner les coudées franches

De quoi doper la banque de développement, l’institution la mieux notée de l’Union, améliorer sa capacité à mobiliser des fonds sur les marchés financiers et accroître sa capacité de prêts aux États membres.

Cette augmentation éloigne un peu la banque de la zone rouge en termes de capacité d’endettement, un mouvement de redressement commencé depuis 2020, lorsqu’un an plus tôt, le ratio d’endettement de la banque publique de développement avait atteint la barre des 255%, contre une limite statutaire de 300%. Si l’institution a poursuivi en 2021 et 2022, « le renforcement de son cadre de gestion des risques » et s’est engagée à veiller « à la consolidation de sa solvabilité et de l’adéquation de ses fonds propres », le ratio est certes descendu, mais reste toujours au-dessus des 200% à fin juillet 2022.

Agriculture, emplois, énergie, eau potable, climat … au menu

Or, pour financer et accentuer ses interventions, la BOAD a besoin d’accéder aux ressources. Comme tracé dans son programme d’investissement, le plan stratégique Djoliba, l’institution projette d’investir environ 3 300 milliards FCFA sur le quinquennat 2021-2025, dont les trois quarts iront au secteur public et un quart au secteur privé.

Ses interventions devraient s’articuler autour de 5 priorités, dont le renforcement de l’intégration régionale, la création de valeur et d’emploi, le changement climatique, le capital humain, la gouvernance, l’augmentation de sa capacité de financement. A l’horizon 2025, l'objectif de l'institution est de soutenir financièrement la création de plus de 245 000 emplois. Elle prévoit de financer l'aménagement de 12 000 hectares de terres pour la production de 170 000 tonnes de riz par an. Pour le secteur des transports, la banque compte financer la mise en place de 13 000 km de routes pour améliorer les infrastructures et faciliter les déplacements des populations et des biens dans la région.

En ce qui concerne l'accès à l'énergie, 380 MW supplémentaires seront ajoutés au réseau, avec une part minimale de 39% affectée aux énergies renouvelables sur des concours de l’institution basée à Lomé. L’accès à l'eau potable est également un volet important de ce financement. Les financements de la banque devraient permettre la construction des infrastructures nécessaires pour augmenter de 88 000 m3/jour la production moyenne d'eau potable.
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