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« Nous sommes devenus du bétail » : au Niger, les migrants jetés dans l’enfer d’Assamaka

Publié le jeudi 6 avril 2023  |  Autre presse
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D’un moment à l’autre, ils peuvent apparaître sur l’horizon rectiligne. De longues files de silhouettes qui cheminent dans le désert, les plus forts devant, les plus faibles derrière. Chaque semaine, des centaines de migrants refoulés d’Algérie viennent s’échouer à Assamaka, premier village à la frontière du Niger. Ils sont désormais plus de 4 500 à errer dans ce minuscule îlot de terre balayé par les vents.

Maliens, Guinéens, Ivoiriens, Syriens, Bangladais... Après 15 km de marche dans le désert, les expulsés découvrent un nouveau purgatoire.

Le centre de transit géré par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la principale organisation intergouvernementale dans ce domaine, est débordé par l’afflux et ne prend en charge qu’environ un tiers des refoulés. « Quand on est arrivés ici, on nous a dit qu’on ne nous reconnaissait pas en tant que migrants de l’OIM et donc qu’on n’avait qu’à payer notre transport pour rentrer au pays », s’insurge Abdoul Karim Bambara, un Ivoirien.

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A Assamaka, les citernes d’eau sont vides, les rations insuffisantes et les abris trop rares, alors que la température frôle parfois les 48 °C le jour. Des milliers de personnes s’entassent contre les murs ou sous des bâches de fortune pour trouver un coin d’ombre. Dépouillés de tous leurs biens en Algérie, selon leurs témoignages, les refoulés ne peuvent ni appeler leurs proches, ni payer le voyage retour. Ils sont alors condamnés à survivre dans cette prison de sable pour une durée indéterminée, souvent plusieurs mois.

Du riz infesté de mouches

Certains sont docteurs, étudiants, commerçants. Mais autour des murs barbelés du centre, il n’y a plus d’individus. Juste une foule qui gronde et se bouscule pour hurler son désespoir, ses peaux infestées par la gale, ses blessures infectées, ses ventres vides et ses traumatismes enracinés. Et la fin de toute humanité. « Nous sommes devenus du bétail ! », fulmine Herman, un migrant ivoirien. « Tu as vu ça ! », l’interrompt un homme en montrant une poignée de riz gluant infestée de mouches : « Est-ce que toi tu peux manger ça ? On tombe malade à cause de ça ! » A l’écart, deux groupes d’affamés se lancent des pierres dans un nuage de poussière. Les rixes sont incessantes.
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