Togo–DMK, désormais « enfant prodige » de Monseigneur Kpodzro

Publié le mercredi 12 avril 2023 | iciLome

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
A la veille de l’ouverture du dialogue inter togolais, Mgr Kpodzro, exprime son vœu d`un retour à la Constitution de 1992
Lomé, le 14 février 2018. A la veille de l’ouverture du dialogue inter togolais, l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Kpodzro, exprime son vœu d`un retour à la Constitution de 1992. Au cours d’une conférence de presse tenue en son domicile à Amandahomé, l’ancien président du Haut Conseil de la Transition demande aux parties prenantes au dialogue d’opter pour un retour à la Constitution de 1992 dans son intégralité, pour le plus grand bonheur des Togolais. Outre cette recommandation, il demande au Chef de l’Etat actuel, Faure GNASSINGBE, de s’abstenir de se représenter à la présidentielle de 2020. Le prélat est largement revenu sur son parcours, depuis ses études jusqu’à ses incursions dans la vie politique, en passant par ses déboires avec le régime Eyadèma.

En décidant de quitter la barque de Monseigneur Kpodzro, les membres de la DMK (Dynamique Monseigneur Kpodzro) ont exprimé clairement leur volonté de jouir des éventuelles retombées des prochaines élections au Togo. Cette attitude ressemble à celle de l’enfant prodige des évangiles. Seulement, est-ce que le Prélat pourra-t-il leur pardonner cet acte comme le père du fils prodige ?

Il semble désormais clair autant pour Monseigneur Kpodzro que pour les leaders des partis politiques ayant formé la DMK (du nom du prélat) que la religion et la politique ne peuvent pas cheminer ensemble. Dans le communiqué de presse annonçant la mutation de la DMK en DMP (Dynamique pour la Majorité du Peuple), la conférence des présidents des partis politiques laisse croire qu’il s’agit simplement d’un changement de dénomination pour respecter la volonté du prélat de ne pas voir son nom associé aux prochaines élections législatives et régionales.

Pourtant, ce serait être naïvement crédule que de suivre ces partis politiques dans leur argumentation. Au-delà de son patronyme, Monseigneur Kpodzro indiquait lors de sa sortie médiatique que tant que le « contentieux électoral du 22 février 2020 » n’est pas réglé, il est hors de question de participer à d’autres élections. La divergence entre l’homme de Dieu et les politiciens est beaucoup plus profonde.

Les politiciens ont donc fait le choix politiquement le plus indiqué puisque la raison d’être d’un parti politique est de conquérir le pouvoir. Désormais les « fils et filles » de Monseigneur Kpodzro quittent la maison familiale pour l’aventure du pouvoir.

En attendant, la réaction officielle de l’homme de Dieu sur la question, l’ex DMK se refuse à parler de divorce. Cela laisse croire que cette dynamique ne coupe pas définitivement les ponts d’avec le prélat. Se place-t-elle sous le statut du « fils prodige » de la bible ? Au cas où les prochaines aventures électorales lui sont désastreuses, pourra-t-elle revenir vers Monseigneur Kpodzro ? Seul le temps détient les réponses.

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