Les prochaines élections législatives et régionales au Togo sont en train de sonner le glas de l’union sacrée entre Agbéyomé Kodjo, candidat providentiel à l’élection présidentielle de 2020, et le reste du regroupement mis en place par Monseigneur Kpodzro sous la dénomination « Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) », et chapeauté par Mme Brigitte Adjamagbo. Mais au-delà de l’ex DMK, deux courants s’observent au sein de l’opposition togolaise : le courant des exilés pour le boycott et celui des résidents pour la participation.
Alors même qu’on n’est qu’aux premières étapes pour la tenue des élections législatives et régionales de cette année au Togo, l’opposition affiche déjà quelques divergences, notamment en ce qui concerne sa participation.
A l’analyse, on observe un courant idéaliste partisan du boycott mené par les leaders politiques exilés, qui s’oppose à un courant réaliste favorable à la participation à ces élections, laquelle position est défendue par les opposants présents sur le territoire togolais.
Après les déclarations de Monseigneur Kpodzro (lui-même en exil), « autorité morale et spirituelle » de l’ex DMK, qui s’est prononcé sans ambigüité contre la participation aux prochaines au Togo avec une entité sous son nom sans que le contentieux électoral de 2020 ne soit réglé, c’est son candidat malheureux auxdites élections de 2020, Agbéyomé Kodjo en exil également, qui s’inscrit dans la même vision.
En effet, le Président du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) a laissé entendre que son parti, toujours membre de la nouvelle « Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) », ne participera pas aux prochaines élections.
Dans le même sillage, le président du Parti National Panafricain (PNP), Tikpi Atchadam en exil déclarait il y a quelques jours que « les élections régionales et législatives au programme cette année au Togo s’inscrivent encore dans le système de contribution, de collaboration et de participation (CCP) ». En clair, Tikpi Atchadam ne compte pas mettre son parti en lice pour ces élections.
Cette position des opposants exilés n’est pas partagée par les leaders résidants. Déjà Mme Brigitte Adjamagbo et ses amis ont pris leur courage à deux mains pour s’émanciper de l’autorité de Monseigneur Kpodzro en muant la DMK en DMP. Et tout semble indiquer que ni le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), ni l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), ni les Forces Démocratiques pour la République (FDR) dont les leaders combattent sur le terrain ne sont plus disposés à laisser le « boulevard » à l’Union pour la République (Unir) et d’autres « petits partis » durant ces élections.
Tout porte à croire que les leaders exilés qui souffrent d’un empêchement matériel à participer aux élections futures voudraient entrainer leurs camarades résidants à boycotter les élections. Cependant, leur appel au boycott tombe, du moins pour l’instant, dans des oreilles de sourd.