Un black-out total entoure la gestion des fonds mobilisés pour la participation des Eperviers à la Coupe d’Afrique des Nations (Can) en Afrique du Sud 2013. Une gestion qui devrait faire l’objet d’une enquête de la Cour des comptes sous certains cieux.
Les épisodes d’après-Can des Eperviers continuent et suscitent des inquiétudes. Le Togo peine à capitaliser sa prestation honorable de la dernière Can, et à cela s’ajoute le refus délibéré de ceux qui ont fait main basse sur les fonds des contribuables togolais de faire le bilan de l’utilisation faite en Afrique du Sud des sommes collectées.
Dans l’une de nos précédentes parutions, nous faisions le constat selon lequel beaucoup de fonds ont été mobilisés et qu’il y a urgence de rendre compte. « Si généralement, la participation des Eperviers à une compétition souffre de la mobilisation des fonds, il faut dire que celle de la dernière compétition panafricaine n’a pas été le cas. Selon certaines sources, ceux qui étaient chargés de la mobilisation des fonds ont été surpris même du montant de la somme collectée. Les moyens illicites aussi ont été utilisés, comme par exemple l’escroquerie nationale organisée avec la complicité des sociétés de téléphonie et des taxes supplémentaires décrétées sur les conteneurs au Port autonome de Lomé et qui court jusqu’en ce mois de juin. Sans oublier que Faure Gnassingbé a mis cent (100) millions FCFA dans la cagnotte. En Afrique du Sud, il n’y a pas eu de problèmes de primes, à en croire les joueurs. Seule fausse note, les péripéties liées au retour de la délégation togolaise au bercail », écrivions-nous. Malgré l’ampleur de la manne collectée, aucun signe de volonté des autorités togolaises de rendre compte.
Il faut rappeler que le Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu est président du Comité de supervision qui chapote les deux autres comités d’organisation et de mobilisation des fonds. Depuis mars dernier et ce jusqu’à ce jour, malgré l’assurance du Premier ministre, beaucoup sont sceptiques que le rapport de participation des Eperviers à la Can sud-africaine ne sera pas publié. Mais étant donné que ce sont des fonds des contribuables, nombreux sont les Togolais qui pensent que la Cour des comptes devrait s’autosaisir pour faire la lumière sur leur gestion, comme cela se fait sous d’autres cieux.
Selon l’article 107 de la Constitution togolaise, la Cour des comptes est chargée essentiellement de contrôler la régularité des comptes publics de l’État, des établissements publics et des entreprises publiques. De plus, du fait que sa création se veut la réponse aux exigences de bonne gouvernance, elle doit, même si aucun courrier ne lui est adressé, s’autosaisir et chercher à voir clair dans ce dossier et informer l’opinion nationale. En tout cas, c’est l’avis de certains Togolais sur le sujet.