Les réformes constitutionnelles et institutionnelles en question…
Tous les problèmes du Togo se règlent d’abord au sommet de l’Etat… mais quand c’est le sommet de l’Etat qui ne veut pas régler les problèmes, que doit-on faire… voici 4 ans qu’une partie de la population manifeste régulièrement contre la plus grande contre-vérité de l’histoire togolaise qui a permis d’avoir l’impensable. Celui qui gagne aux élections présidentielles de 2010 est contraint d’aller demander à parler à celui qui n’a pas gagné les élections présidentielles au Togo. Le monde à l’envers, c’est au Togo.
Aussi, ce n’est pas au sein d’un parlement avec des parlementaires dont la grande majorité est issue elle-aussi de la contrevérité des urnes que l’on peut traiter de modifications unilatérales de la Constitution de 1992, constitution approuvée par le peuple togolais par référendum… Alors, il a fallu la pression des pays occidentaux, notamment la France qui ne veut pas voir le Togo devenir un autre Mali, ou Centrafrique compte tenu de ses erreurs stratégiques passées. Aussi, il est temps de chercher à rétablir le bon sens.
Il suffit d’avoir des élections transparentes, sécurisées et sans tricheries. Est-ce que la France de François Hollande est sincère quand il affiche la fin de la françafrique ? Le problème est que sa politique africaine étant illisible pour ce qui est des pays francophones du pré-carré et la pression d’un certain patronat françafricain est telle, qu’il n’avancera qu’avec beaucoup de prudence au point d’aider, parfois, à une certaine préservation du status quo. Faure Gnassingbé l’a bien compris et a choisi la stratégie de la patate chaude. Les manifestations régulières des principaux partis de l’alternance, les pressions extérieures et intérieures de plus en plus importantes pour des élections locales et une vraie démocratisation du Togo sont peut-être en train de porter leurs fruits. Mais, Faure Gnassingbé et ses affidés ont plus d’un tour dans leur sac. Le plus simple est la méthode de la patate douce, sauf que c’est une patate boomerang…
1. FAURE GNASSINGBÉ : LA STRATÉGIE DE L’EVITEMENT
Le peuple togolais est un peuple foncièrement optimiste. Il arrive que l’optimisme lui fasse croire que le lendemain sera meilleur que le passé ou le présent qu’il vit. Ce phénomène s’est accentué avec la multiplication de certaines vraies et fausses religions de tous genres qui promettent souvent tout en oubliant l’essentiel, Dieu lui-même. Ce phénomène de se projeter dans le futur est un véritable phénomène culturel qui empêche la grande majorité des Togolais et Togolaises, y compris dans la Diaspora, de prendre conscience des enjeux et techniques de préservation du pouvoir quitte à faire des promesses ou alors à jouer sur les peurs collectives, plus fictives que réelles.
C’est dans cet état d’esprit qu’il faut comprendre, que dis-je, interpréter la réponse de Faure Gnassingbé, celui qui a usurpé le pouvoir à celui qui l’a gagné en 2010, Jean Pierre Fabre, Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). Sous d’autres cieux, les pays occidentaux seraient intervenus pour rétablir celui qui représente la vérité des urnes à leurs yeux. Mais voilà, le Togo n’est pas la Côte d’Ivoire. Les intérêts de la France, privés comme publics, sont mieux préservés au Togo avec celui qui s’est installé sur la base de la contrevérité des urnes que celui qui aurait dû accéder au pouvoir sur la base de la vérité des urnes. Alors, sous une pression molle extérieure, Faure Gnassingbé finit, malgré tout par recevoir son véritable adversaire politique pour mieux botter en touche. Il a fallu attendre 3 ans (2010-2013).
A l’invitation au dialogue de Jean-Pierre Fabre, le Président de L’ANC, premier parti de l’alternance au Togo, Faure Gnassingbé a répondu au premier (Courrier daté du 25 février 2014) par l’une de ses méthodes préférées de gouvernance des affaires.
Il s’agit de faire le mort en transmettant le dossier ailleurs, là où la majorité usurpée, peut faire le travail, c’est-à-dire au parlement. La méthode consiste d’abord à promouvoir l’amnésie informationnelle. L’ensemble du système au pouvoir s’organise pour communiquer sur le silence assourdissant. Toutes mauvaises gouvernances, erreurs, voire crimes doivent nécessairement être oubliées. Faut-il citer entre autres le crime impuni Atsutsé Kokouvi Agbobli et en filigrane tous les crimes des amoureux de l’avènement de la vérité des urnes au Togo, les incendies des marchés de Kara et de Lomé ou alors le dialogue dit « inclusif ». Amnésie et impunité font bon ménage.
Le problème est que le peuple togolais est devenu vigilant à force d’être roulé dans la « farine de manioc » sans eau… Alors, Faure Gnassingbé a mis en place une nouvelle méthode, tout aussi efficace pour le moment à savoir : une stratégie de l’évitement plus connue sous le nom de la méthode de la patate chaude.
Il ne s’agit évidemment pas d’une nouvelle recette de cuisson de la patate douce, mais bien d’une technique bien pensée pour éviter les confrontations directes et se donner du temps pour « botter en touche ». De quoi s’agit-il ? Lorsqu’un ami, ou un ennemi d’ailleurs, vous envoie une patate chaude surtout sans vous prévenir, le réflexe humain veut que l’on évite que cet objet ne tombe parterre et on l’attrape. Sauf que la chaleur de cette patate chaude et bouillante force le receveur à tenter de préserver dans ces mains, le moins longtemps possible, ce colis encombrant. Il faut néanmoins bien réfléchir, et c’est en cela qu’il y a une méthode, de ne pas renvoyer cette patate chaude dans les mains de celui qui pourrait vous le renvoyer tel un revers gagnant au tennis. C’est donc à ce sport que Faure Gnassingbé s’est exercé depuis qu’il a gouté au pouvoir, d’où son silence, sa technique de mettre le peuple togolais y compris la Diaspora devant le fait accompli, sa volonté ensuite de faire croire non plus à un dialogue inclusif mais à un débat inclusif, tout en s’assurant que les conclusions du débat sont écrits avant que l’on ne rentre en salle… Comme il a réussi avec les soldats togolais en poste dans les conflits africains à faire ramper la France de Hollande, alors que la France ne peut s’exposer tout seul en Afrique, tous les dirigeants qui fournissent des troupes d’appui à la France sont malgré traités comme de « vrais amis ». Les crimes et impunités diverses sont inscrits dans le registre de l’amnésie. En conséquence, Faure Gnassingbé est jugé comme l’interlocuteur le mieux placé pour préserver les intérêts de la France.
Aussi, il suffit de faire semblant d’imiter les oripeaux de la démocratie occidentale, et de laisser les médias nationalistes occidentaux faire de Faure Gnassingbé, une personne fréquentable en niant systématiquement les entorses sérieuses, régulières et institutionnalisées aux respects des droits humains et à la loi fondamentale de 1992 que le Peuple togolais s’est choisi. Comment ? Transformer tout en débat et s’assurer de décider tout seul, même sur ce qui n’a pas été débattu. Les amis de Faure Gnassingbé appellent cela le débat inclusif.
2. LE DEBAT INCLUSIF : TECHNIQUE D’INTEGRATION SANS CONSENTEMENT DE LA DIASPORA
En fait, il suffit de lancer un processus de réflexion qui ne finit jamais ou dont la décision finale et donc inclusive, se révèle n’être que la position originelle de Faure Gnassingbé et ses amis. Il n’y a là rien d’original.
C’est ainsi que pour la Diaspora togolaise, le même Faure Gnassingbé a refusé de recenser, ce dernier décide de lancer une conférence (Paris, Montréal et Lomé) mais où l’essentiel des résultats sont déjà préétablis. Il n’empêche que les institutions internationales et régionales qui l’appuient constatent que c’et le gouvernement et ses amis qui dépensent tout l’argent et utilisent quelques experts de la Diaspora pour camoufler le fait que les véritables associations de la Diaspora n’apparaissent pas… D’ailleurs, l’essentiel des principales actions mises en œuvre sont celles décidées par la Diaspora organisée d’une manière confédérale autour du Conseil mondial de la Diaspora Togolaise (CMDT). Faute de moyens, le gouvernement usurpe les principales conclusions, se l’approprient et avancent sans le CMDT. Il n’est pas sûr que les membres de cette association acceptent. En fait, le gouvernement togolais doit cesser de faire de la condescendance avec les personnalités et associations de la Diaspora qui sont indépendants.
Mais la Diaspora togolaise refuse de se laisser rouler dans la farine de manioc en insistant pour réajuster l’ordre du jour, à avoir un temps de parole équivalent aux représentants de Faure Gnassingbé et surtout à participer au comité de rédaction des conclusions et des recommandations. Il s’agit d’accepter le principe de la parité entre le Gouvernement et ses représentants et la Diaspora et ses représentants. Les experts du Gouvernement recrutés dans la Diaspora travaillent d’abord pour le Gouvernement et non pour la Diaspora indépendante.
Ce dernier point est d’autant plus nécessaire que si l’on n’y prête garde, tous les participants peuvent se retrouver comme des sympathisants du parti de Faure Gnassingbé qui sera loué tel un Dieu sur terre pour mieux justifier auprès des bailleurs de fonds comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD-Togo), l’Union européenne et la Banque africaine de Développement (BAD) que la Diaspora est derrière Faure Gnassingbé. Comme ces organisations sont des adeptes de l’obligation de réserve, et donc de la langue de bois, il n’est pas impossible que le programme de la Diaspora de Faure Gnassingbé dépensera des financements qui n’iront jamais à la Diaspora togolaise indépendante. Comme ces organisations ont des obligations de dépenses et non de résultats sur le terrain, encore moins pour les bénéficiaires, le tour est joué. Il semble d’ailleurs que le Togo étant incapable d’absorber l’argent des bailleurs et risquant de le perdre en fin décembre 2014, il fallait monter une opération de charme envers la Diaspora 1. Mais Faure Gnassingbé choisit la Diaspora silencieuse, celle qui se dit apolitique et aura le temps de se faire rouler dans la farine. Cette Diaspora togolaise-là n’aura plus que les yeux pour pleurer… Le CMDT a déjà reçu de nombreuses plaintes à ce sujet et ne peut que les enregistrer, à force d’avoir prévenu ceux qui se disent apolitique qu’il s’agit d’abord d’un problème de bonne gouvernance.
Mais la résistance s’organise Montréal comme Paris. La Diaspora indépendante refuse de se laisser piéger. La Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise, par la voie de son coordonnateur général, Dr Martin Amouzou a, à plusieurs reprises, rappelé les préalables nécessaires pour un bon déroulement de la conférence (8 mars 2014 pour Paris, 14 mars 2014 pour Montréal) à savoir : la liberté et la prise de parole d’une Diaspora indépendante, sa participation dans les comités de rédaction et surtout son droit à la différence selon les principes de la gestion du « Togo, notre bien commun 2 ». En réponse, le programme détaillé a été mis à disposition 3 jours avant le 8 mars 2014 à Paris 3 et ne fait mention que des personnalités venant de Lomé et des experts et aucunement des personnalités de la Diaspora indépendante. C’est donc bien la technique d’intégration sans le consentement de la Diaspora.
3. LE DEBAT INCLUSIF : TECHNIQUE D’INTEGRATION SANS CONSENTEMENT DE L’OPPOSITION
Pour les partis politiques de l’alternance au Togo, il fallait s’y prendre en deux temps. D’abord réussir à créer la désolidarisation au sein des différents mouvements en donnant autant d’importance à ceux qui ont reçu moins de 1 % des voix ou ne sont pas des élus même sous un régime de la contrevérité des urnes qu’à ceux qui ont réussi à se faire représenter à l’Assemblée nationale.
Aussi, dans la logique de la contre-vérité des urnes et tout en évitant de se mouiller, Faure Gnassingbé répond à Jean-Pierre Fabre qu’il a « instruit à cet effet le Premier ministre afin qu’il prenne les dispositions pour l’ouverture prochaine au sein de l’Assemblée nationale des discussions sur les propositions de réformes institutionnelles et constitutionnelles 4 ». S’il est vrai que tout dialogue doit se faire par les représentants du peuple, ce dialogue ne peut se faire sur la base d’une contrevérité des urnes. De trop nombreuses personnalités sont absentes du parlement togolais. Certains ont été privés de se présenter car jeté en prison : Abass Kaboua et Commandant Olivier Amah par exemple. D’autres y sont alors qu’ils sont issus de la contrevérité des urnes. Ils se reconnaitront car le peuple togolais les connaît.
La majorité automatique créée par les partis du pouvoir fait que tout débat à l’Assemblée togolaise est stérile puisque le résultat est connu d’avance, c’est la position du gouvernement qui prime toujours. Mais, c’est qui le Gouvernement au Togo, c’est Faure Gnassingbé.
Alors quand Faure Gnassingbé lance la patate chaude du « débat inclusif » sur les propositions de réformes institutionnelles et constitutionnelles au niveau de l’Assemblée nationale togolaise devenue une caisse d’enregistrement du pouvoir, il est difficile de croire que quelque chose de tangible pourrait en sortir en guise de progrès. Aussi, il faut craindre que cette méthode de l’évitement ou de la patate chaude ne constitue de nouvelles braises pour les incendies futures sur le front social. La France qui est prompte à soutenir tout et n’importe quoi au niveau des chefs d’Etat dans la zone francophone, devrait réfléchir sur les conséquences et le niveau de ras-le-bol dans l’espace francophone… L’exemple de la Centrafrique où les décisions péremptoires de Paris ont conduit à une pagaille économique et politique, montre bien que les schémas désuets de post-colonisations et de condescendance occidentale en Afrique sont dépassés face à une complexité du terrain. La force brute, imitant d’ailleurs les Américains, ne devraient que poser les bases de conflits plus explosifs pour le futur. En effet, avec la montée « activiste » de l’islamisme, les armes se retrouvent dans les mains de ceux qui ne mangent pas à leur faim et sont incapables de les produire.
Faure Gnassingbé, mais aussi les puissances extérieures et les organisations internationales qui se cachent derrière le statu quo actuel au Togo, pourraient porter une large part de la responsabilité d’un embrasement imprévu lié au ras-le-bol de voir celui est devenu le blocage de l’avancement du mieux-être au Togo continuer à jouer sur l’espérance naïve d’une partie des Togolais et Togolaises. En oubliant d’agir en amont, les dirigeants occidentaux finissent par ne faire que des incantations qui ne font ni chaud, ni froid à celui qui lance, ou plutôt relance, la patate chaude des réformes constitutionnelles dans le camp d’un parlement acquis à sa cause qui ne fera qu’avaliser ce que Faure Gnassingbé désire à savoir :
- oui à la réforme d’une constitution ;
- avec un mandat limité à deux tours mais avec des élections à deux tours mais à partir de 2015.
Une fois qu’il aura été réélu par un nouvel hold-up électoral fondé sur la contrevérité des urnes. Est-ce bien cela que le peuple togolais veut ? Est-ce bien cela que souhaite la France ? Est-ce bien cela que souhaite les investisseurs étrangers, notamment les français ? Car ce sont les mêmes ingrédients qui sont en train de voler en éclats dans la plupart des pays africains où la France a choisi d’intervenir dans le cadre de déstabilisation et d’instrumentalisation des problèmes dont les issues à terme demeurent incertaines, y compris pour la France elle-même.
Il ne faut d’ailleurs pas s’étonner des analyses pertinentes des responsables du Collectifs Sauvons le Togo (CST) par la voix de Me Zeus Ajavon, le coordonnateur du CST et son adjoint, le Professeur Komi Wolou, qui rappelle à juste titre que « le parlement actuel, dans sa structure ne reflète pas l’opinion des Togolais, et donc c’est pour corriger la contrevérité des urnes, la maladie congénitale du système Faure Gnassingbé que le « dialogue politique s’impose » afin de donner des chances sérieuses à la « paix et à la concorde sociales ».
Si Faure continue donc la méthode de la patate chaude, il risque à terme d’être lui-même la patate chaude que le Peuple togolais risque de transmettre à qui veut bien le prendre, vraisemblablement en dehors du Togo, du côté de la Cour pénale internationale, disent les mauvaises langues… Mais Faure Gnassingbé doit le savoir, puisqu’il refuse de ratifier les textes qui pourraient l’amener un jour à la Cour Pénale internationale. Alors, il a choisi le dialogue inclusif, une technique d’intégration sans consentement de l’opposition. Pour rendre tout ceci plus vraisemblable, et sous pression occidentale, il a finalement opté de recevoir Jean-Pierre Fabre et quelques amis de l’opposition 5.
Commençant à se rendre compte des lendemains difficiles comme en Centrafrique, et que le départ précipité d’un président pourrai lui « tomber dessus », Faure Gnassingbé a fait un virage à 180 degré pour éviter que ce soit le peuple qui finisse par comprendre qu’il est devenu l’empêcheur de faire avancer le Togo sur la voie du progrès et du partage équitable des richesses. Face aux pressions occidentales, africaines et nationales, il a reçu le 5 mars dernier :
- Jean-Pierre Fabre, Président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) ;
- Me Zeus Ajavon, Coordinateur du Collectif Sauvons le Togo (CST) ;
- Prof Aimé Gogué, Président de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégrale (ADDI) ;
- Me Abi Tchessa, Président du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR).
Le problème est que Faure Gnassingbé souffre terriblement d’amnésie car l’esprit et les décisions issues de l’Accord politique global sont basés sur le Consensus. Il ne veut justement pas de consensus. Alors pour éviter de se faire piéger, Faure Gnassingbé choisit la technique de la patate chaude. Les parlementaires peuvent débattre. Mais en réalité, le parlement togolais n’est en fait qu’une commission qui donne un avis non lié à Faure Gnassingbé. Donc, Faure Gnassingbé doit revenir sur sa décision de sous-traiter l’inévitable débat sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles au parlement. Le parlement risque de lui renvoyer la patate chaude. Heureusement, qu’il ne s’agit que d’une patate chaude, et douce par-dessus le marché, car si c’était une bombe, cela lui aurait déjà explosé à la figure, ce avec les conséquences négatives sur le peuple togolais…
4. RECOMMANDATIONS DE CVU-TOGO-DIASPORA
4.1 Face à un Parlement issu de la contrevérité des urnes et un Président issu d’une autre contrevérité des urnes, il n’y a pas d’autres alternatives que de tenir le dialogue politique inclusif en dehors de l’Assemblée nationale togolaise. Certainement pas dans la rue !
4.2 Faure Gnassingbé en est-il conscient ? Voit-il sa fin proche s’il s’engage sur cette voie dont l’issue ne peut qu’être le constat de l’usurpation de son poste ? Et donc de nouvelles élections anticipées sur des bases transparentes et sécurisées, vraisemblablement sans sa propre participation ?
4.3 Sa décision relèverait d’un courage politique sans précédent. Cela le libèrerait du poids qu’il porte du fait de son nom et du passé familial. Aussi, la vraie question est de savoir si Faure Gnassingbé a du courage politique ? Chaque Togolais et Togolaise est invitée à faire sa propre réponse ;
4.4 Dans ce contexte, l’idée des Etats généraux de l’opposition reste d’actualité mais décider trop rapidement d’un candidat unique de l’opposition peut être une erreur stratégique. Cela ne peut être un préalable pour réunir les partis de l’alternance au Togo. D’ailleurs, il faudrait parler de candidature commune et si possible d’un programme commun ; enfin,
4.5 En réalité, ce sont les modalités de discussion d’une véritable Conférence de réconciliation nationale dont il doit être question, si Faure Gnassingbé souhaite se promener librement après son départ du pouvoir dans les marchés de Kara ou Lomé, si celles-ci retrouvent leur éclat d’antan après les incendies criminelles non élucidées.