Une vingtaine de journalistes togolais, venus de Lomé à Cinkassé, ont pris part le week-end dernier à un atelier de sensibilisation sur les questions environnementales, à Glékondji, près d’Agou. A l’issue des travaux, une nouvelle dynamique a été mise en place pour relancer la pratique du journalisme environnemental au Togo.
Jusqu’ici, « les thèmes environnementaux demeurent peu valorisés et, lorsque cela se fait, ils sont mal présentés » au Togo, a constaté l’ONG internationale d’origine togolaise « Jeunes Volontaires pour l’Environnement » (JVE), initiatrice de la rencontre avec les hommes de médias. JVE déplore par ailleurs « un manque de connaissances scientifiques de certains journalistes » qui entraine un manque d’ « information fiable » sur les sujets environnementaux qui à son tour « ne fait que rendre les populations vulnérables ».
Désormais la situation devrait pouvoir changer avec les trois jours de formation sur les questions environnementales, et précisément sur les changements climatiques, l’énergie et la nécessité pour l’homme de médias de s’y engager, comme sur d’autres sujets.
En dehors de la faible capacité des journalistes à traiter ces sujets, les organisateurs ont également noté que « malgré leur volonté, force est de constater qu’il n’existe pas de cadre légal de concertation opérationnel au sein duquel les journalistes environnementaux puissent évoluer pour l’atteinte de leurs objectifs ». D’où la nécessité de lancer une nouvelle dynamique qui constituerait un cadre d’échanges des réseaux existants, qui suscitera l’intérêt constant des hommes de médias à la matière environnementale.
Une « Concertation des journalistes, environnementaux du Togo » a donc été créée et est présidée par le journaliste François Koami, lui-même déjà lauréat de deux prix, au niveau national et international sur la thématique de l’eau et assainissement. D’autres journalistes désignés en fonction de leur expérience devront également donner un nouvel élan au journalisme environnemental au Togo.
« L’action primordiale, c’est le renforcement de capacité. Mener des activités d’envergure relatives aux thématiques majeures de l’heure. Il faut que le journaliste togolais soit capable de parler par exemple des changements climatiques, d’expliquer aux populations à quoi ils sont dus. Il faut aussi s’intéresser au secteur de l’eau et assainissement. Sans l’eau il n’y a pas la vie, sans l’assainissement il n’y a pas la santé. Il va falloir aussi parler d’autres sujets comme la déforestation. Aujourd’hui nos forêts disparaissent. Pourquoi elles disparaissent, il faut maîtriser et pouvoir en parler », a indiqué François Koami.
Cela dit, d’énormes sujets attendent d’être traités dans les colonnes des journaux et sur les antennes des médias audio-visuels. Il s’agit de la perte de biodiversité naturelle, de la disparition de nos forêts, de la qualité de l’air ambiant et de l’eau que nous buvons, de l’accaparement des terres, des effets du changement climatique sur la production agricole et donc sur la croissance économique, etc.