Togo - L’aventure entre Thierry Tanoh et Ecobank s’arrête ce jour. Ainsi en a décidé le Conseil d’administration du groupe bancaire panafricain Ecobank, qui se tenait ce 11 mars au Cameroun. C’est une décision qui met un terme à une pression de plusieurs mois mise sur l’Ivoirien.
Arrivé à Ecobank en juillet 2012, après plus d’une décennie à la Société financière internationale (IFC, Groupe Banque mondiale), Thierry Tanoh n’aura pas été à la hauteur des attentes qui avaient à sa nomination, parler de « signe clair de la reconnaissance des réalisations de IFC en Afrique au cours du mandat de Thierry Tanoh comme vice-président pour la région, et l’expertise qu’il apportera à sa nouvelle position de marché ».
Il faut voir derrière cette séparation entre Tanoh et Ecobank, un échec de la transition que l’on espérait un peu plus longue. Il est dit par certains que le passage de témoin entre lui et son prédécesseur, Arnold Ekpe ne s’est pas bien passé puisque, seulement quelques mois après sa prise de fonction, il se verra confronter à une grave crise de gouvernance dont les longues racines se retrouvent dans les années 1980. Thierry Tanoh n’aura donc fait que, un peu moins de deux ans. Il lui est surtout reproché de n’avoir pas les compétences indispensables pour diriger un groupe bancaire panafricain de cette taille. L’autre grief est celui de la volonté manifeste de toucher aux comptes financiers pour 2012 et de céder à bas prix des actifs non stratégiques du groupe Ecobank. Ainsi, malgré la suspension de l’auteur de ces accusations en août dernier, Laurence Do Rego, l’une des adjointes de Thierry Tanoh, l’hémorragie n’a pu être arrêtée.
En lieu et place de Thierry Tanoh, c’est Albert Essien, autrefois général adjoint du Groupe et administrateur exécutif pour la Banque d’Investissement et des Grandes Entreprises, qui prend les commandes du groupe Ecobank. Autre information importante de ce Conseil, la réhabilitation de « Laurence do Rego dans ses fonctions d’Administrateur exécutif du groupe, finances et risques, avec effet immédiat ». Reste à savoir si cette éviction et la nomination et la réhabilitation conformément à une directive de la Securities and Exchange Commission du Nigeria, qui s’en sont suivies permettront de résoudre définitivement cette crise vieille de plus d’une trentaine d’années.