Ce n’est plus un secret pour aucun Africain. Lors de son sommet extraordinaire du 30 juillet 2023 à Abuja sur le coup d’état intervenu au Niger le 26 juillet courant, le Président du Nigeria Bola Ahmed Tinubu avait opté pour une action militaire en donnant un ultimatum de 7 jours aux nouveaux maîtres de Niamey de rétablir le chef déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions. L’ultimatum est passé depuis dimanche dernier mais on n’entend aucun bruit des bottes du côté du Niger.
Il est dorénavant clair que les Chefs d’Etats des 15 pays de l’organisation communautaire ne sont pas sur la même longueur d’onde. C’est en tout cas la position de Faure Gnassingbé du Togo qui discrètement le lundi 7 août 2023 à Pya dans le Nord du pays, a reçu une délégation des nouvelles autorités militaires du Niger. Il serait question d’après des indiscrétions, de prôner la voie du dialogue, de trouver le nécessaire compromis pour éviter une nouvelle fois de déstabiliser la sous-région déjà en proie au terrorisme djihadiste. Et cette option est salutaire car une guerre au Niger embrasera toute l’Afrique de l’Ouest.
Le Togo a toujours milité pour des solutions négociées pour la paix et cela a été couronné de succès lors de l’arrestation à Bamako des 49 soldats ivoiriens soupçonnés d’avoir porté atteinte à la sûreté de l’Etat malien. On espère que la même voie diplomatique brillera également dans les négociations pour un retour à la paix entre la CEDEAO, le Niger, le Mali, le Burkina-Faso et la Guinée.
Petit pays qu’il est, le Togo joue néanmoins un rôle très stratégique et est porteur de solutions négociées pour la stabilité en Afrique de l’Ouest.