Le 10 mars dernier le Nouvel Engagement Togolais (NET) annonçait son come-back dans les rangs de la Coalition Arc-en-ciel donnant à cette coalition de l’opposition, sa 7ème couleur. Quelles sont les raisons qui motivent ce retour de celui que l’on considère comme l’enfant prodigue à la maison ? Quelle appréciation Gerry Taama, président du NET a de la rencontre du 5 mars intervenue entre Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio ? Voilà autant de questions à laquelle le natif de Siou apporte des réponses. Lire l’interview.
Afreepress : Bonjour M. Gerry Taama, deux ans pratiquement après le départ de votre parti de la Coalition Arc-en-ciel, vous avez annoncé votre retour dans un communiqué rendu public lundi 10 mars dernier. Qu’est-ce qui a motivé ce retour au sein de la Coalition ?
Gerry Taama : Ce retour est motivé par les enjeux politiques actuels. Les résultats des élections montrent que sans une démarche unitaire, il est difficile d'avoir une stratégie gagnante. Nous pensons que l'option prise par la coalition arc-en-ciel est la bonne, c'est à dire, une alliance électorale basée sur une alliance politique. Mais à terme, la démarche unitaire n'est pas à s'effectuer obligatoirement dans le creuset de la coalition, l'idée générale est que tous les partis de l'opposition partageant un minimum de valeur travaillent ensemble.
Afreepress : Peut-on savoir les raisons de votre départ de la coalition en septembre 2012 ?
Gerry Taama : Aujourd'hui, il est beaucoup plus question de notre retour. Et comme notre communiqué l'a mentionné, tous les malentendus ont été comblés.
Afreepress: Quel message voulez-vous transmettre à l’ensemble de la classe politique de l’opposition adoptant cette démarche ?
Gerry Taama : Il n'y a pas de leçons à donner. L'opposition et le parti au pouvoir ont eu à peu près le même nombre de voix lors de ces élections. Quel que soit le type de scrutin, s'il n'y a pas une démarche unitaire, aucun parti ou regroupement de parti n'est capable de battre à lui tout seul Unir. Il faut donc une stratégie unitaire pour motiver et mobiliser les populations. Quand on voit le nombre de bulletins nuls et le nombre de personnes qui ne vont pas voter, on se rend compte qu'il y a une chance, mais elle ne peut pas être saisie sans démarche unitaire.
Afreepress : Que faut-l faire pour amener vos amis des autres formations de l’opposition et surtout du CST à être dans la même dynamique que vous ?
Gerry Taama : Tout le monde est dans la même dynamique car c'est celle de la raison, mais c'est peut être le timing qui n'est pas le même. Je ne crois pas un seul instant que les amis du CST ne soient pas convaincus de la nécessité de développer une démarche unitaire. Ne sous-estimez pas les hommes politiques. Personnellement, je crois que les choses vont s'accélérer. C'est tout le mal qu'on peut nous souhaiter.
Afreepress : Etes-vous pour le choix d’un candidat unique en 2015 et quelles doivent être les critères du choix de cet homme ?
Gerry Taama : La démarche unitaire n'implique pas forcément un candidat unique, même s'il est plus raisonnable d'agir ainsi. A notre sens, pour gagner les élections au niveau de l'opposition, il faut une démarche unitaire (avec éventuellement un candidat unique, cette disposition peut ne pas s'imposer en cas d'élection à deux tours), il faut une stratégie du moyen terme, c'est à dire que la démarche unitaire doit avoir au moins une année d'existence pour roder son fonctionnement, et des ressources (techniques, humaines, et financières, très financières). Mais nous le savons tous, donc il n'y a rien à dire aux autres partis.
Afreepress: Sur un autre registre, croyez-vous que le gouvernement est disposé à organiser des élections locales avant les présidentielles de 2015 ?
Gerry Taama : Non, du fond du cœur. Et ça aussi, tout le monde le sait. Nous sommes au mois de mars et les élections présidentielles sont dans moins d'un an. Depuis 2007, rien n'été fait pour ces élections, c'est bien dommage.
Afreepress : Quelle est votre appréciation sur la rencontre Fabre-Faure du 5 mars dernier.
Gerry Taama : C'est une bonne chose. Il est le Président du second parti le plus représenté à l'Assemblée National, c'est tout à fait naturel qu'il y ait des échanges entre leaders de notre pays. Et c'est échanges ne devraient pas se limités aux questions de réformes. Tous les sujets de la vie de notre nation peuvent et doivent faire l'objet, chaque fois que c'est possible, d'échanges entre responsables politiques que nous sommes.