Les pays africains devraient investir dans des systèmes énergétiques décentralisés tels que des mini-centrales hydro-électriques et des centrales solaires pour s'assurer que les communautés hors réseau aient accès à une électricité à faible intensité carbonique pour l'éclairage et la cuisine, ont déclaré jeudi des experts lors de la Semaine africaine du climat qui s'est tenue à Nairobi, la capitale kényane.
Des investissements ciblés dans des projets d'énergie renouvelable à petite échelle aideront à électrifier les communautés marginalisées d'Afrique tout en catalysant les progrès vers une transition juste et verte, a indiqué Olufunso Somorin, responsable régional principal pour le changement climatique et la croissance verte à la Banque africaine de développement (BAD).
M. Somorin estime que des incitations fiscales combinées à un financement innovant seraient la clé de la mise en œuvre de projets d'électricité hors réseau dans les régions reculées d'Afrique et de la stimulation de leur croissance.
Dans son rapport 2023 sur les progrès énergétiques, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a indiqué que 567 millions de personnes en Afrique subsaharienne n'avaient pas accès à l'électricité en 2021 et que ce chiffre représentait 80 % du total mondial.
Selon le rapport, pour que l'Afrique atteigne l'objectif de développement durable n° 7 sur l'accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, le continent devrait tirer parti de la collaboration, d'un financement solide et du transfert de technologies.
M. Somorin a fait remarquer que le maintien de la trajectoire de croissance de l'Afrique dépendra des efforts délibérés déployés pour lutter contre la pauvreté énergétique en investissant dans des systèmes d'alimentation électrique décentralisés.
Dan Kithinji Marangu, directeur des énergies renouvelables au ministère kényan de l'Energie et du pétrole, a déclaré que les pays africains devraient envisager des incitations réglementaires afin d'attirer les investissements dans des projets d'électricité hors réseau, de stimuler le commerce, la connectivité et l'industrialisation dans les zones reculées.
"Le continent dispose d'un énorme potentiel en matière d'énergie hydroélectrique, éolienne, solaire et géothermique. Tout ce dont nous avons besoin, ce sont d'investissements et de technologies afin de connecter les communautés hors réseau et de stimuler la croissance verte", a souligné M. Marangu.
John Kioli, président de l'ACCESS Coalition (Alliance des organisations de la société civile pour un accès à une énergie propre), a pour sa part indiqué que les pays africains devraient s'appuyer sur le dialogue politique, la recherche, l'innovation et le partage des connaissances pour tenter de décentraliser les systèmes énergétiques et de connecter les communautés non raccordées au réseau.