Le sit-in annoncé par l’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) pour réclamer l’indemnisation des victimes de torture dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, devant le ministère des finances, a été observé ce jeudi, non pas au lieu indiqué par les manifestants mais sur l’esplanade du Palais des Congrès de Lomé.
Et pour cause, la zone du Centre Administratif des Services Financiers (CASEF), où loge le ministère des finances a été quadrillée par les forces de l’ordre et de sécurité, empêchant ainsi les manifestants d’avoir accès à la zone
Cette délocalisation due à la présence des forces de l’ordre sur l’esplanade n’a pas pour autant démotivé les militants de cette association, qui veulent que « justice soit faite », à travers l’exécution de l’arrêt prononcé par la cour de justice de la CEDEAO.
Pour les responsables de cette association, le sit-in a été maintenu à cause de la proposition des autorités de donner les bons de trésors aux victimes « individuellement », proposition à laquelle ils n’adhèrent pas, pour éviter selon eux de tomber dans le même piège que les députés de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).
« Ils nous ont proposé à travers nos avocats, de nous donner des bons de trésors individuellement ce que nous avons refusé, parce que nous ne voulons pas tomber dans le même piège que les députés de l’ANC », a expliqué le commandant Olivier Amah, président de l’ASVITTO.
« Nous voulons que les autorités des finances déposent l’argent de nos indemnisations sur le compte de nos avocats », a-t-il ajouté en invitant la population à les soutenir jusqu’à l’obtention des revendications.
Par ce sit-in, l’ASVITTO demande également la libération « immédiate » de toutes les victimes de torture qui sont encore en prison, ainsi que la création d’un tribunal pour les militaires «comme c’est le cas dans certains pays de la sous-région ».
« Nous ne voulons plus être renvoyés de l’armée avant d’être jugés. Nous souhaitons avoir un tribunal militaire où nous sommes jugés en treillis, pour que nous retournions au rang si nous sommes acquittés, ou que nous soyons bannis des rangs si nous sommes coupables», a souligné le président de l’ASSVITO, qui a indiqué que le sit-in sera répété la semaine prochaine si leur revendication n’est pas prise en compte.
L’ASVITTO œuvre depuis sa création à la défense des droits de l’homme, surtout ceux des détenus de prisons, pour que les actes de torture ne fassent plus partie du quotidien du Togolais.