Des recommandations et conseils pour le bon déroulement des activités agricoles pendant la petite saison des pluies au sud du Togo pour les trois prochains mois, notamment septembre, octobre et novembre, ont été faites par des conseillers techniques en gestion des entreprises agricole, représentants des producteurs, responsables des centres météorologiques ainsi que des journalistes de la région des Plateaux-Est, à l’issue des travaux d’un des ateliers de diffusion des résultats de la prévision des caractéristiques agro-hydro-climatiques tenu le mercredi 6 septembre à Anié .
Cette rencontre de diffusion des informations climatique est une initiative de l’Agence Nationale de la Météorologie (ANAMET). Elle bénéficie de l’appui technique et financier de la Banque Mondiale, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP). L’objectif est de faire large diffusion des résultats de cette prévision afin de permettre aux populations et surtout aux producteurs de mettre en place des stratégies et techniques pour réussir la campagne.
Les travaux ont été animés par une équipe de trois experts de la météorologie en service à l’ANAMET. Outre les recommandations, les spécialistes ont prodigué des conseils aux participants en l’occurrence aux producteurs sur des dispositions pratiques à prendre pour réussir la campagne. Les recommandations sont relatives à la réduction des principaux risques à savoir d’inondation, des poches de sècheresse et face aux risques de maladies. Il y a eu également des recommandations pour la valorisation des opportunités de la saison.
Des risques d’inondation
D’après Mme Daré Gamla Nana, docteur en climatologie, au regard des cumuls de pluies et des écoulements supérieurs à la moyenne attendus, les risques d’inondations sont avérés sur l’ensemble des bassins fluviaux. Elle a indiqué que pour atténuer ces risques sur les personnes et les biens, il est recommandé de suivre de près les seuils d’alerte dans les différents cours et plans d’eau, redoubler de vigilance et utiliser des gilets de sauvetages lors des traversées des cours d’eau, renforcer la communication des prévisions saisonnières et la sensibilisation des communautés vulnérables en impliquant les différentes plateformes de réduction des risques de catastrophes dans la communication et gestion des crises.
Dr. Daré a demandé aux producteurs d’adopter les techniques de conservation du sol, notamment la gestion durable des sols et la gestion intégrée de la fertilité des sols, d’assurer le curage régulier des caniveaux d’assainissement pour le drainage des eaux, de sensibiliser la population sur l’adoption des comportements civiques vis-à-vis des caniveaux, surtout éviter de jeter les ordures ménagères et les déchets dans ces caniveaux. Elle a aussi insisté sur la sensibilisation des populations sur l’occupation anarchique des zones inondables par les habitations, les activités agricoles, l’élevage et la pêches ainsi que le renforcement de la veille et des capacités d’intervention des structures en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires.
Des poches de sècheresse
Pour Dr. Daré, compte tenu des résultats de la prévision, il est probable d’observer par endroit des déficits hydriques pouvant entrainer des échecs de semis et impacter le développement normal des cultures. « Ces déficits hydriques pourraient aussi favoriser le développement d’insectes ravageurs et autres ennemis des cultures » a-t-elle souligné. Elle a indiqué que pour prévenir ces risques, il est recommandé de semer dès les premières pluies, utiliser les variétés à cycle court, prévoir des irrigations de complément, choisir les variétés tolérantes aux maladies et aux stress hydriques. Il est également conseillé d’interagir avec les techniciens de la météorologie nationale, de l’agriculture et de l’hydrologie pour des informations spécifiques et les conduites à tenir.
Des risques de maladies
D’après le Docteur en climatologie, pour réduire les risques de maladies liées à l’eau, notamment le choléra, le paludisme, la fièvre typhoïde et autres dans les zones humides ou inondées, il est fortement recommandé de sensibiliser la population sur les maladies climato-sensibles, sur les bonnes pratiques d’hygiènes sanitaires, vacciner les populations et les animaux et prévoir des stocks des médicaments dans les zones difficiles d’accès, en cas d’inondations. Dr. Daré a aussi conseillé l’utilisation des moustiquaires et la mise à disposition des médicaments antipaludéens et boire de l’eau potable. Elle a également souligné l’importance de renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé et des plateformes de réduction de risques de catastrophes.
Valorisation des opportunités de la saison
Pour tirer profit des opportunités de cette petite saison, Dr. Daré Nana a demandé aux participants d’exploiter les eaux disponibles, à travers la promotion de l’irrigation, des cultures de décrue et de l’aquaculture. Elle a demandé aux structures en charge de la gestion des intrants et semence de faciliter aux producteurs l’accès aux semences améliorées, notamment celles à hauts rendements, renforcer les dispositifs d’encadrement et d’assistance agro-hydro-météorologiques des producteurs. Elle a aussi recommandé de soutenir les techniques d’amélioration des rendements des cultures à travers l’apport des pesticides homologués et des fertilisants, notamment la fumure organique et l’engrais minéral. « Il est recommandé à tous les acteurs du suivi de la campagne agricole d’être attentifs aux mises à jour qui seront faites par les services météorologiques et hydrologiques » a-t-elle indiqué.
A l’occasion le représentant des producteurs de l’Ogou, N’tsu Kowo a remercié les responsables de ANAMET pour avoir organisé cet atelier au profit des producteurs. « J’ai beaucoup apprécié les travaux de cet atelier. Cela nous met en confiance par rapport aux activités à mener. Nous saurons prendre ainsi nos dispositions pour bien réussir cette petite saison des pluies » a-t-il souligné.
Mme Komi Kossiwa, conseillère technique en gestion des entreprises agricole dans la zone Akparè (Ogou 2) s’est dite être bien outillé et informé au cours de cet atelier pour mieux servir et accompagner davantage les producteurs sur le terrain. Elle a souhaité une franche collaboration entre les services de la météorologie et ceux de l’ICAT pour parler d’une même voix sur le terrain par rapport aux prévisions météorologiques. « L’imprécision des données fait que parfois les producteurs ne font plus confiance aux agents de terrain, notamment les conseillers de l’ICAT » a-t-elle indiqué.
Pour le directeur de la météorologie synoptique et des méthodes d’observation, Affo-Dogo Abalo, les résultats de cette prévision montrent les tendances des précipitations de la saison, les écoulements au niveau des différents bassins nationaux de septembre à novembre et les périodes de démarrage et de fin ainsi que les séquences sèches en début et vers la fin de la saison agricole au sud Togo. Il a convié les participants à faire large diffusion des informations reçues. « Il est important de mettre en pratique les avis et conseils afin de minimiser les risques et de valoriser les opportunités au cours de cette petite saison des pluies notamment septembre, octobre et novembre » a-t-il conclu.