L’enseignement privé a de sombres
jours devant lui si les autorités du pays continuent de fermer les yeux
sur la misère qui est faite aux enseignants. Depuis la réclamation de
leur affiliation à la CNSS pour assurer leurs vieux jours et jouir
d’avantages y relatifs, des enseignants ont été ciblés comme des têtes
de Turc et voient leurs droits brimés. Même des délégués du personnel
deviennent la cible du fondateur et au final, ce sont des classes
entières qui restent sans professeurs alors que les examens approchent à
grands pas. Dans les différents groupes scolaires La Fabienne, les
temps sont durs et si les autorités compétentes ne s’impliquent pas,
l’avenir des élèves de ce complexe scolaire est en danger.
Selon les informations recueillies, le
fondateur des groupes scolaires La Fabienne 1, 2, 3, M et le Parisien,
M. Assih Sizing Eyana, ciblerait une seule personne comme étant
l’obstacle à la déclaration des enseignants à la CNSS : M. Koffi Walla,
directeur général de la CNSS. Mais parce que MM. Madowe et Dossah
étaient en première ligne du mouvement de revendication, le fondateur
les a sautés en ce début d’année 2014 en pleine année scolaire. Aucune
autre raison n’expliquerait leur licenciement déguisé en affectation.
Lorsque des enseignants se sont rendus à la CNSS pour en savoir
davantage, ils apprirent que M. Assih Eyana aurait voulu corrompre des
stagiaires en poste pour que le dossier traîne. Ils apprirent toutefois
auprès d’un des stagiaires que le fondateur aurait consenti de déclarer
certains enseignants, sans tenir compte de leur date d’embauche alors
que d’autres ont déjà une dizaine d’années voire plus de carrière
derrière eux.
Dans ses velléités d’affaiblir le
mouvement de revendication, le délégué principal a été nommé
Vice-censeur au groupe scolaire La Fabienne 3 en remplacement de
l’ancien, sauté sans raison pédagogique. Il n’a jamais été dédommagé à
ce jour malgré ses années de service. Dans la foulée, un nouveau délégué
a été élu pour reprendre le flambeau des revendications. Mais sans
avoir trouvé d’accord avec les délégués du personnel, le fondateur
décide d’opter pour une déclaration triennale, c’est-à-dire en trois
vagues et sur trois années et sans tenir compte de leur date d’embauche.
En janvier, suite à une rencontre au niveau de chaque bloc (primaire,
secondaire, lycée), une retenue de 4% a été effectuée sur la paye de
tous les enseignants pour, aurait dit le fondateur, entamer les
formalités de déclaration à la CNSS. Mais contre toute attente, la
plupart des enseignants ont vu sur leur bulletin de février le
reversement des 4%, actant leur non sélection pour la déclaration. Seule
une trentaine aurait été contactée par le secrétariat pour fournir leur
dossier. Rien n’a expliqué les critères de sélection de ce groupe.
C’est ainsi que des enseignants, après plus de dix ans de carrière, ont
vu la date du 6 février 2014 prise comme date de leur embauche.
Les cas d’abus d’autorité sont légion.
Comme ce directeur relevé de ses fonctions et envoyé à des dizaines de
kilomètres à la Fabienne M comme enseignant. Suite à son plaidoyer, le
fondateur annule la décision d’affectation et le nomme à Fabienne 1.
Mais dix jours plus tard, il le réaffecte à Fabienne M et lui fait
interdire l’accès aux classes à Fabienne 1. Conclusion, les classes de 3ème qui sont des classes d’examen sont tenues par un enseignant d’histoire-géographie assistant…aveugle. Et une autre classe de 6ème
est restée sans professeur de Français puisque celui dont l’accès aux
classes est interdit, intervient aussi en Français. A Fabienne 3, la
classe de 3ème aussi est sans professeur de Physiques et la
classe de Terminale, sans professeur de Maths. C’est le neveu du
fondateur Assih qui est nommé directeur en remplacement de celui qui a
été affecté de Fabienne 3. Mais non content de placer son neveu à la
tête de Fabienne 3, M. Assih Eyana trouve des subterfuges pour renvoyer
le Censeur et affecter le surveillant. La raison ? Le Censeur aurait
détecté une incompatibilité d’humeur entre lui et les deux
collaborateurs. Et pour cacher le renvoi du Censeur, le fondateur l’a
affecté en cours d’année scolaire sur Fabienne Le Parisien situé
à…Sotouboua alors que la petite sœur de celui-ci serait gravement malade
et que c’est lui qui est à son chevet! C’est pour n’avoir pas répondu
présent à son poste qu’il est licencié alors qu’il est agent de la
fonction publique. Le ministre Bouraïma Diabacté en sait beaucoup sur
cette affectation, puisque c’est sur l’initiative d’Assih qu’il a pris
la décision.
Un délégué a aussi vu ses heures de
cours ramenées de 18h à 6h pour avoir assisté à une réunion à Fabienne A
avec les enseignants de ce groupe scolaire alors que la réunion a eu
lieu à 12h30 min où tout employé est libéré de ses obligations.
Evidemment que la réduction des heures s’accompagnera de celle du
salaire déjà en dessous du SMIG pour la plupart des enseignants. Et
pourtant, la scolarité dans les groupes scolaires La Fabienne est plus
que conséquente et devrait permettre au fondateur d’améliorer les
conditions de vie de ses collaborateurs. En résumé, ce sont deux
directeurs et deux censeurs qui, sans avoir vu leurs droits payés, ont
été renvoyés sans autre forme de procès. A celui qui veut bien
l’entendre, Assih Sizing Eyana claironne que « les droits se réclament au tribunal »,
fort de la protection de M. Duamenyon Komi, Inspecteur du Travail et
des Lois sociales. Aux dernières nouvelles, deux enseignants intervenant
à Sotouboua et qui ont intenté un procès contre Assih, attendent depuis
plus de deux ans le délibéré de leur action en justice. De là à penser
que le Tribunal du Travail de Lomé est entre les mains du fondateur, le
pas est vite franchi.
Nous apprenons que l’homme affirme que
LIBERTE lui fait de la publicité. Et pourtant, il avait mis en branle
ses réseaux pour acheter autant que faire se peut le numéro qui a traité
le premier volet de l’injustice qui a étalé son lit devant les groupes
scolaires La Fabienne. A quelques mois des examens de fin d’année, les
parents d’élèves dont les enfants sont en classes d’examen savent-ils
l’abandon dans lequel leur progéniture baigne ?
Abbé Faria
LIBERTE HEBDO TOGO