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Pénurie de carburant : Le cauchemar continue

Publié le mercredi 20 septembre 2023  |  iciLome
Mécontentement
© aLome.com par Parfait et Edem Gadegbeku
Mécontentement des consommateurs de carburant dans les stations-services
Lomé, le 05 avril 2016. Queues interminables dans les stations-services de la capitale togolaise à cause d`une pénurie constatée depuis le week-end écoulé.
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C’est un véritable enfer que vivent les Togolais depuis le weekend. Malgré le communiqué fade du gouvernement annonçant un retour à la normal dès ce lundi, la situation demeure inchangée jusqu’à ce jour.

Un simple tour dans la capitale permet de constater l’ampleur du désastre. Le spectacle est apocalyptique, et le cauchemar continue. Les informations indiquent que la situation est similaire dans l’ensemble du pays.

Les interminables files d’attente persistent devant les rares stations-service encore en activité. Dans la ville de Lomé, des véhicules sont abandonnés le long des routes en raison de pannes sèches. Les motocyclistes sont contraints de trainer leur moto sur de longues distances à la recherche d’un litre de “boudè” (essence de qualité douteuse).

Surenchère

Justement, avec cette pénurie la surenchère est de mise chez les vendeurs d’essence dite frelatée. Ils montent graduellement les enchères. Entre samedi et mardi, le litre de ce carburant dit de contrebande est passé de 700 à 2000 F CFA.

« Je viens d’acheter l’essence à 2000fr le litre à Kpalimé. Du boudè. Impossible de trouver de l’essence sur l’axe Lomé Kpalimé. Le gasoil est disponible mais pas l’essence. Il faut que les camions citernes quittent Lomé. J’ai donc pris 10 000fr pour acheter 5 litres d’essence. On a parlé fatigué au jeune garçon. 2000fr ou rien. C’est quand même exagéré », se plaint le député Gerry Taama.

« J’ai fui le litre à 1000fr à Adakpamé (un quartier de Lomé, ndlr) pour finalement le payer à 1500fr à Kégué-Zogbédzi. Au passage, j’avais quitté sans hésiter une offre de 2000f le litre sur le grand contournement de Lomé », ajoute Kokou.

Les conducteurs de taxis-motos profitent également de la situation pour réviser leurs tarifs. Des trajets habituellement à 200fr sont passés à 400fr voire 500fr. « Moi je ne peux pas dépenser 2000fr pour un litre d’essence et venir prendre les clients aux mêmes prix qu’avant. Ce n’est pas possible. C’est à prendre ou à laisser. Si mon tarif ne te convient pas, tu peux partir », tonne Dégbévi, un conducteur de taxi-moto qui refuse de prendre un client lui proposant 700 francs CFA pour une course qui coûterait normalement 300 francs CFA.

La situation a atteint un niveau où les Togolais ne cessent de se plaindre. Mêmes ceux qui trainent des bons d’essence dans leur boite à gants ne sont pas épargnés. Certains observateurs réfutent les raisons avancées par le gouvernement pour justifier cette pénurie.

« Le fait que cette pénurie artificielle intervient quelques jours après le départ du ministre du Commerce et la nomination d’une autre n’est pas un hasard. Les arguments bidon de retard d’un navire, retard lié aux conditions météorologiques (je rappelle qu’un tanker n’est pas une pirogue) ne sont que de la diversion. Le carburant est une ressource stratégique d’un pays et il existe toujours un stock d’alerte et un stock de sécurité. La crise actuelle est une bataille des charognards pour le contrôle du circuit d’importation et de distribution sur fond d’impunité. Malheureusement les togolais sont condamnés à subir parce qu’ils ont refusé de demander des comptes aux dirigeants », analyse Ferdinand Ayité sur sa page facebook.
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