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Connaissance des caractéristiques agro-hydro-météorologiques : une nécessité pour le producteur, le commerçant et le consommateur

Publié le mercredi 27 septembre 2023  |  Agence de Presse Togolaise
L’agriculture
© aLome.com par Parfait
L’agriculture au Togo
Un acteur au champ.
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La pluie crée une valeur ajoutée dans les filières prioritaires de sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. La connaissance des situations pluviométriques, hydrologique et agrométéorologiques sont nécessaires aux producteurs agricoles, ainsi qu’aux commerçants et aux consommateurs.

Les caractéristiques et les résultats agro-hydro-météorologiques édifient chacun de cette chaine de personnes.

Caractéristiques agro-hydro-météorologiques

D’après les résultats agro-hydro-météorologiques de la petite saison des pluies au sud Togo, septembre, octobre, novembre 2023 de l’Agence nationale de la météorologie togolaise (ANAMET-Togo), la pluie a commencé tôt (15 août) et finira tard (20 novembre). Il y aura environ 10 jours successifs sans pluie (sècheresse) au début et vers la fin de la saison. Aussi, annonce la météo, des jours de pluie abondante (inondation) ne seront pas épargnés.

Pour le producteur agricole, la réussite de sa récolte dépend des variations pluviométriques. Compte tenu de la prévision, il est probable d’observer par endroit des déficits hydriques pouvant entrainer des échecs de semis et impacter le développement normal des cultures. Il est nécessaire au producteur de connaitre les caractéristiques agro-hydro-météorologiques afin de prévoir ces risques. « Gouverner c’est prévoir » dit-on souvent. Cet adage va aussi bien pour le producteur dans la prévention des risques liés à sa production.

Le producteur avisé fait la différence

La connaissance des caractéristiques agro-hydro-météorologiques permet au producteur de prévoir des semences à cycle court, des semences qui ne doivent pas dépasser trois mois pour la petite saison au sud Togo. C’est aussi nécessaire de connaitre la période où les pluies utiles commencent et le moment où elles finissent afin de semer dès les premières pluies. La sécheresse signalée vers la fin de la saison peut nuire aux cultures car c’est la période de floraison où la plante a besoin d’eau pour parachever son développement. Un producteur avisé prévoit pour cette période des mécanismes d’arrosages des cultures. Il réussira mieux sa récolte par rapport au producteur non avisé. De plus il saura le type de semence et la période de semi à adopter afin que la période de floraison ne tombe pas dans la période de sécheresse.

Face aux inondations annoncées, le producteur avisé prévoit des irrigations. Il choisit pour sa semence, des variétés résistantes à l’abondance d’eau. Connaissant ces situations pluviométriques, il a la possibilité, de contacter les experts de l’ANAMET pour les conduites idoines à adopter pour une réussite de sa récolte.

Le président de la Zone d’aménagement agricole et planifiée (ZAAP) de la commune Vo 3, Mévélesomé Messan relève qu’il est très nécessaire pour un producteur agricole de connaitre les caractéristiques agro-hydro-météorologiques afin d’avoir les pieds sur terre sans crainte. « J’ai fait un champ de riz pour cette petite saison de pluie mais je n’avais pas mes pieds sur terre, je n’ai pas constaté une pause de pluie longue en août comme les années passées. J’avais peur car je me disais que les pluies vont cesser très tôt. Aujourd’hui, j’ai la certitude qu’à travers les résultats de l’ANAMET que les pluies iront jusqu’au 15 novembre. Je n’ai plus peur car le riz a besoin assez d’eau ». Le président de la ZAAP dit qu’en ce temps de changement climatique, il est important au producteur de connaitre les variations pluviométriques afin de savoir s’il faut semer tôt ou tard. « Un producteur ne devrait pas avancer comme un aveugle mais il doit être éclairé pour bien mener ses actions », souligne M. Mévélesomé.

Le produit fini chez le producteur devient la matière première chez le commerçant. Ainsi la connaissance des caractéristiques agro-hydro-météorologiques est-elle nécessaire au commerçant ?

Le commerçant se déplace vers les producteurs agricoles pour l’achat des céréales afin de les vendre sur le marché. La connaissance des variations pluviométriques est nécessaire au commerçant pour son déplacement et la mise de céréales sur le marché est aussi importante. Le commerçant a besoin des situations pluviométriques de chaque mois pour mieux planifier ses activités commerciales. A titre d’exemple nous allons considérer le mois d’août.

Caractéristiques agrométéorologiques du mois d’août

D’après les résultats de l’ANAMET, la première décade du mois d’août (période de 10 jours de pluviométrie) a connu des activités pluvio-orageuses observées sur toute l’étendue du territoire avec un accent dans les Plateaux, Centrale et Kara. Des pluies fortes ont été observées avec des cumuls dépassant 100 mm. La situation hydrologique de la décade (période de 10 jours de pluviométrie) d’août 2023 a été caractérisée par d’important écoulement (inondation) observés sur le Mono et dans le Bassin du Lac Togo.

Dadé Abla, commerçante de céréales dans les Plateaux estime qu’avec les changements climatiques, seule la météo l’aide dans ses activités. « Auparavant je ne suivais pas la météo parce que les résultats n’étaient pas vrais, mais ces derniers temps j’ai constaté que les informations que donne l’ANAMET sont vraies. Je croyais cette année que la pluie allait cesser dans le mois d’août mais la météo nous a prouvé le contraire. Je vais désormais planifier mes activités en suivant la météo. J’ai été victime des pluies d’août. Je n’avais pas pu sécher les céréales que j’avais achetés, j’étais obligé de les vendre à vil prix ». La connaissance de la pluviométrie aide donc le commerçant à éviter les routes non bitumées pendant les grandes pluies et le traverser des cours d’eau dans les zones annoncées par l’ANAMET.

Le consommateur est le destinateur de la production agricole par l’intermédiaire du commerçant. Si la saison est mauvaise pour le producteur, le commerçant et le consommateur sympathisent. Si la saison est bonne, le consommateur peut acheter les denrées alimentaires à des prix raisonnables.

Le prix des denrées alimentaires

La connaissance des caractéristiques agro-hydro-météorologiques situe le consommateur à savoir s’il y aura abondance alimentaire ou au déficit des denrées alimentaires. Le maire de la commune Zio 3, Koffi Atsou Dzene précise que lorsque la saison est bonne, le consommateur s’en réjouit. « C’est important de connaitre les caractéristiques agro-hydro-météorologiques de la petite saison des pluies au sud Togo. Les pluies iront jusqu’en novembre selon la météo, cela nous rassure que nous ferions face à une abondance des denrées alimentaires. Si la saison est mauvaise, le consommateur est obligé d’acheter à un prix élevé compte tenu du déficit des denrées alimentaires. Dans les années passées, nous avons connu une hausse des denrées alimentaires. Le maïs était vendu à 1500FCFA le bol. A certains endroits le prix était plus élevé que ça. Malgré cela nous ne trouvions pas le maïs à acheter. S’il y a une abondance des denrées alimentaires, il y aura une stabilité des prix ou une légère augmentation due au phénomène de la vie chère où le prix des choses ne cesse d’augmenter »

Mme Gankpa Essivi, commerçante des céréales, explique que le prix du maïs dépend du prix d’achat chez les producteurs. « En août, nous avons acheté le bol de maïs à 400 F à Bodjé chez les producteurs. Le 1er septembre, un communiqué fixe le bol de maïs à 500 F chez les producteurs, c’est comme ça que parfois le prix de maïs augmente progressivement ». Mme Gankpa explique que chez le commerçant il y a une légère augmentation du prix du maïs par rapport au prix d’achat en fonction du temps et de pluviométrie. Elle fait savoir que si la saison est bonne, c’est grâce à la pluviométrie, mais si elle mauvaise, le prix varie avec le temps. Ainsi pour un consommateur, les caractéristiques pluviométriques lui permettent de prévoir des stocks de céréales pour la consommation. Ainsi lorsque la météo annonce une mauvaise saison des pluies, que le consommateur se réveille.

Produire en tenant compte de la santé du consommateur

Les activités d’entretien des cultures se sont poursuivies en août, suivies de l’épandage d’engrais selon les résultats de l’ANAMET. Le chef d’agence ICAT de Vo, Macold Dodzi, affirme que l’engrais permet à la plante de se développer mais elle subit une transformation morphologique appelée Organisme génétiquement modifié (OGM). La consommation des cultures d’engrais n’est pas bonne pour la santé du consommateur. L’engrais détruit aussi la fertilité du sol, de la même manière, il détruit à petit coup le consommateur, explique M. Dodzi.

M. Gani Lucien déclare qu’il s’intéresse à la météo pour la consommation des cultures biologiques, naturellement développées sans additif chimique pour sa bonne santé. « Chaque année, j’achète le maïs chez les grands producteurs bio à Bodjé, un village situé à 50 Km à l’ouest de Notsè. Si la météo annonce que la première saison est bonne j’y vais vers la fin du mois d’août, au contraire si c’est la deuxième saison qui est bonne j’y vais vers fin novembre ». Ainsi les caractéristiques pluviométriques aident le consommateur à s’approvisionner des cultures de son choix au moment opportun.

Les commerçants achètent les maïs, les conservent pour les vendre en période de soudure. Afin de lutter contre les attaques ravageuses, certaines personnes utilisent des produits chimiques, néfastes pour la santé du consommateur. Pour sauver la vie du consommateur, l’ANAMET donne une alerte sur les techniques de conservation des cultures.

Les experts de l’ANAMET signalent qu’avant tout traitement chimique contre la chenille, il faut utiliser la méthode mécanique en écrasant les chenilles et en collectant les amas d’œufs pour les brûler. Si les attaques persistent, opter pour la lutte chimique sur mesure. Il faut utiliser les produits homologués contre la chenille sur le maïs en respectant les doses recommandées ; calculer la quantité de produit à mettre dans les pulvérisateurs par chargement (1 chargement de 16 litres couvre entre 400 et 625 m² en fonction de la densité)

Conseils pour la conservation des denrées alimentaires

Les experts de l’ANAMET donnent des conseils sur la conservation des denrées alimentaires. Concernant les céréales, les experts signalent qu’une attention particulière doit être accordée aux charançons, au grand capucin et aux alucites qui détruisent les céréales. Pour les tubercules, éviter les blessures à la récolte qui favorisent les infestations des nématodes et des champignons. Pour cela il faut une certaine technique.

Les experts de l’ANAMET signalent qu’avant de conserver les produits agricoles, il faut s’assurer que les grains et les graines sont bien séchés, qu’il faut au plus 14% du taux d’humidité pour les céréales et 10% pour les légumineuses et de bien aménager des espaces de stockage.

La conservation naturelle consiste à n’ajouter aucun additif chimique aux céréales. Gani Lucien déclare : « j’achète les céréales bio chez les producteurs et je les conserve bio. Je mets les céréales dans les bidons de 25 litres sans ajouter un produit chimique de conservation. Quand le bidon est fermé, les céréales peuvent durer 1 an sans aucun ravageur ».

Les caractéristiques pluviométriques offrent les possibilités aux consommateurs de s’approvisionner des produits agricoles à temps opportun, de les acheter bio, et de consommer bio.
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