De toutes les plaidoiries des 5 avocats (celui du chauffeur Songuine, de la secrétaire Akouna, du Col Ali, du commandant Bouwe, et du Commandant Atekpe et le col Agbonkou), il ressort une seule chose : la réquisition ne s’est basée sur aucun élément matériel pour condamner leurs clients. Selon eux, le ministère public ne s’est basé que sur des suppositions et des déductions.
Pour l’avocate du Col. Ali, elle s’attendait qu’à la fin de l’enquête, on leur dise qui a tué le Col. Madjoulba, mais rien de cela n’a été fait. On est allé chercher des gens qui n’étaient pas dans le camp au moment des faits. Pour elle, l’enquête a été menée à charge contre certaines personnes.
Pour l’entrave au bon fonctionnement de la justice dont est accusé son client, elle estime que la scène du crime a été souillée avant l’arrivée de l’USM sur le terrain : « En quoi les pratiques mystiques ont empêché les enquêteurs de retrouver les auteurs », s’est elle interrogée.
Elle estime également qu’il faut chercher x (l’auteur) avant de vouloir trouver ses coauteurs et complices. « Puisque x n’a pas d’existence légale, x ne peut pas avoir de coauteurs et complices », a-t-elle déclaré.
Pour le complot contre la sécurité intérieur de l’État, l’avocate dit qu’il faut qu’il y ait, selon les textes, une mise en péril et une volonté de supprimer les institutions de la République ou inciter les gens à prendre des armes avant de parler de complot contre la sécurité intérieure de L’état. Pour elle, en aucun moment, le tract distribué n’a appelé à ces actes.
Elle estime par ailleurs qu’il faut poursuivre l’enquête pour retrouver l’auteur de l’assassinat au lieu de mettre la main sur des gens qui ne sont même pas au camp au moment des faits.
Même son de cloche du côté de l’avocat du chauffeur Songuine qui a démontré, lui aussi, l’absence d’éléments constitutifs d’une infraction criminelle.
Dans la soirée, c était le tour de l’avocat du commandant Bouwe, qui dirigeait l’USM au moment des faits. Lui aussi a qualifié la réquisition du ministère publique envers son client d’un échafaudage de supposition et de déduction.
Pour lui, pour condamner quelqu’un en matière pénale, il faut la réunion de trois éléments : l’élément légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel. À l’en croire, durant sa réquisition, le ministère public n’a pas été capable de faire la démonstration des actes matériels palpables pouvant accabler son client. L’élément intentionnel également fait défaut, selon lui. Le délit d’entrave au bon fonctionnement de la justice reproché à son client ne repose sur aucun fondement.
Il estime, par ailleurs, que son client est victime de sa proximité, quoique professionnelle, avec le Gal. Kadangha.
Le dernier avocat à passer est Me Claude Amegan (Avocat du commandant Atekpe et du lieutenant-col. Agbonkou).
Dans la même lignée que ses prédécesseurs, il affirme que le ministère public n’a réussi à faire la moindre démonstration des infractions commises par les accusés ; la moindre démonstration de la participation de ses clients dans ces affaires.
Pour lui, ses clients ont reçu des ordres qu’ils ont exécutés.
Il a affirmé se croire devant un film de fiction dont les acteurs ont été choisis en attendant la réquisition du procureur le vendredi passé.
Pour lui, aucun des trois éléments (légal, matériel, intentionnel) n’est réuni pour condamner ses clients.
Eux tous (les 5 avocats) ont appelé à des décisions justes en acquittant leurs clients.
Le procès a pris fin peu après 16h et reprendre ce mardi matin. Ce sera au tour des avocats du Gal Kadangha de faire leur plaidoirie.