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La dictature a changé de camp au Togo !
Publié le samedi 15 mars 2014  |  petertchalawou.wordpress.com


© aLome.com par Parfait
Jean Pierre Fabre et Zeus Ajavon de retour de la rencontre avec Faure Gnassingbé
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Depuis quelques semaines il nous a été donné de constater non sans consternation que certains confrères, journalistes et animateurs de radio sont devenus la cible des agressions verbales et parfois physiques. Pour avoir simplement fait leur travail en ouvrant leur antenne à d’autres responsables politiques ou en leur offrant des tribunes dans leurs parutions, ces journalistes sont devenus depuis lors des " ennemis " de l’ANC et leurs têtes sont mises à prix publiquement lors des différentes manifestations organisées par cette formation politique.


On pensait que c’est uniquement aux journalistes que les leaders de l’ANC s’en prenaient. Mais depuis hier 13 Mars, on s’est rendu désormais compte que tout individu n’adhérait pas aux idéaux de l’ANC n’a plus droit de cité dans ce pays. Même les autres responsables de l’opposition sont dorénavant dans le collimateur de l’ANC.

En effet, le jeudi 13 mars, soit à peine une semaine après les invectives d’Eric DUPUY contre Sas GAOU, c’est le tour de Nicolas LAWSON de vivre le cauchemar de l’esprit d’intolérance et de la haine dont les responsables de l’ANC font l’apologie chaque jour que le bon Dieu fait. Il s’en est fallu de peu pour que Nicolas LAWSON, président du PRR (une formation politique de l’opposition), laisse sa vie dans les studios de la radio Kanal FM où il était reçu en tant qu’invité dans une émission. Connu pour être un homme politique qui tire à boulets rouges dans toutes les directions, Nicolas LAWSON s’est attiré la foudre des militants de l’ANC formatés depuis plus de quatre ans à l’idée que toute personne qui critique Jean Pierre FABRE et son parti est un suppôt du régime en place et donc, un ennemi à l’alternance qu’il faut corriger dans les règles de l’art. Forts de cette conception, ils ont envahi les locaux de la radio avec des blocs de bétons, des barres de fer et des bâtons pour en finir avec le président du PRR. N’eut été l’intervention rapide de la gendarmerie appelée au secours par les responsables de la Radio, le Togo, notre cher pays, devrait passer une triste soirée du 13 mars 2014.


On savait que l’ANC ne supportait pas du tout le débat contradictoire et qu’à chaque manifestation organisée par ce parti, les premiers responsables ne s’embarrassaient pas d’agressions verbales, d’insultes et de menaces directes à l’encontre de certains directeurs de publication, des journalistes animateurs d’émissions et leurs invités. Aujourd’hui, il y a une terreur qui règne dans les rédactions et dans les studios, ceci à cause des réactions violentes des responsables de l’ANC qui n’acceptent pas du tout qu’un regard critique soit porté sur leurs activités et positions politiques.

Et depuis des années, ces leaders ont préparé le terreau à une forme de radicalisation morbide et pathologique des militants qui, même dans un coin de la rue, n’hésitent pas à s’en prendre à toute personne qui viendrait à soutenir une opinion divergente de la ligne de leur parti. Si rien n’est fait pour enrayer cette escalade, ne soyons pas étonnés que ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire nous arrive au Togo. Lorsque les hauts responsables de l’ANC soutiennent mordicus que le pouvoir leur revient de droit et que les autres ne sont que des usurpateurs à chasser, il y a de fortes raisons à tirer rapidement sur la sonnette d’alarme.

Devenu par la force des choses chef de file de l’opposition, Jean Pierre FABRE, président de l’ANC, offre désormais à l’opinion une énième occasion de remettre en cause ses engagements politiques pour un Togo démocratique. Bien qu’il ne soit pas encore au pouvoir, on le voit en train d’exercer une forme de dictature qui ne dit pas son nom. Quiconque ne fait pas son éloge comme chef de file de l’opposition est d’emblée voué aux gémonies. Il y a de fortes raisons à croire que Jean Pierre Fabre et son parti l’ANC ne soient pas des gens disposés à jouer le jeu de la démocratie qui consacre en premier lieu la liberté d’expression qui suppose l’existence d’une pluralité d’opinions. Les agressions dont sont aujourd’hui victimes les journalistes et les autres leaders politiques, agressions perpétrées par les militants et les leaders de l’ANC qui depuis quelques semaines montrent des signes d’agacement et de fébrilité vis-à-vis du débat contradictoire, témoignent que la dictature a changé de camp et que les démons de la pensée unique sont désormais à rechercher dans les rangs de l’ANC.


Il suffit seulement de suivre l’ANC à la trace à travers ses manifestations pour réaliser que cette formation politique est en train d’accoucher d’un monstre. Ce que Nicolas LAWSON a vécu ce jeudi 13 mars n’est que le résultat de l’appel au lynchage lancé par Jean-Pierre FABRE au cours des meetings des samedi 08 et Dimanche 09 mars derniers à travers des propos hautement toxiques et inacceptables qui compromettent dangereusement notre démocratie naissante.

Quel est l’idéal politique que peut prétendre poursuivre en ce 21ème siècle, un leader politique qui jette les journalistes à la vindicte populaire et qui fait l’apologie de l’intolérance vis-à-vis des autres responsables politiques ? Si déjà à ce stade de conquête du pouvoir, l’ANC ne tolère pas la critique et le débat contradictoire, qu’en sera-t-il si un jour, ce parti tenait enfin les rênes du pouvoir ? La liberté d’opinion est une valeur cardinale de la démocratie et ceux qui prétendent diriger notre pays demain doivent être en mesure de donner dès maintenant et tout de suite, des gages pour rassurer qu’ils sauront protéger les acquis de notre longue marche vers la démocratie. Est-ce ces gages que les dirigeants de l’ANC et leurs militants sont en train de nous donner à travers les agressions répétées contre les hommes de médias et les autres responsables politiques ?

Si telle devrait être la mesure ont-ils une idée de ce que Faure et son régime auraient pu faire du peuple togolais depuis qu’ils sont au pouvoir, eux qui sont régulièrement cibles des attaques de tous genres aussi bien au niveau de la presse écrite qu’au niveau des émissions radiophoniques et télévisées ? Sans chercher à faire de fuite en avant, la recrudescence des agressions perpétrées ces derniers temps par les dirigeants de l’ANC et leurs militants est comparable à l’attitude d’une personne arrogante qui, en plein débat contradictoire, se retrouve acculée, par manque d’arguments pour se défendre. Généralement dans une pareille situation, la personne sentant qu’elle sera tenue en échec, se braque, rougit, s’enflamme et transpose le débat sur le terrain de la violence. Et c’est malheureusement ce que l’ANC est en train de faire, sans chercher à savoir si cette option sera stratégiquement payante.

Peter TCHALAWOU
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