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Dossier : Le cancer du col de l’utérus, une maladie « terrible » à prévenir par la vaccination

Publié le mardi 28 novembre 2023  |  Agence de Presse Togolaise
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© Autre presse par DR
Dossier : Le cancer du col de l’utérus, une maladie « terrible » à prévenir par la vaccination
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Le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers gynécologiques les plus fréquents au Togo. Classé 2e cancer de la femme (15,7%) après le cancer du sein, d’après les estimations mondiales de Globocan 2020, le cancer du col de l’utérus présente un grand risque pour les femmes en âge de procréation. La lutte contre les différents cancers, en particulier le cancer du col de l’utérus est une priorité nationale et une prise en charge précoce permet d’éviter les complications qui peuvent entrainer la mort.

Le cancer du col de l’utérus, une cause de morbidité et de mortalité

Le cancer du col de l’utérus est une maladie de la muqueuse du col de l’utérus qui se développe à partir d’une cellule initialement normale. Il se transforme et se multiplie anarchiquement jusqu’à former une tumeur maligne, a expliqué la directrice générale des études, de la planification et de l’information sanitaire, Dr. Nayo-Apestianyi Josée.

Les facteurs de risque du cancer du col de l’utérus sont, entre autres, les Infections sexuellement transmissibles (IST), les traumatismes du col (avortements, viols), les prédispositions génétiques, les relations sexuelles précoces multiples et la consommation de tabac.

Pour les spécialistes, ce cancer se manifeste par des saignements vaginaux irréguliers, des douleurs au bas ventre, la fatigue, la perte de poids, la perte d’appétit, le saignement après les rapports sexuels, les pertes vaginales inconfortables, la perte de désir sexuel.

Les personnes les plus exposées au cancer du col de l’utérus sont les filles ayant des relations sexuelles précoces, des filles/femmes ayant de partenaires sexuels multiples, des consommateurs de drogues et les personnes immunodépressives (VIH+).

« Le cancer du col est parmi les cancers les plus prévalents chez la femme. C’est une grosse cause de morbidité et de mortalité chez la femme d’où la nécessité d’assurer qu’à un certain âge, au bas-âge les filles ou les femmes soient vaccinées contre cette terrible maladie », a dit Dr Claude N’Gabu du bureau régional UNICEF-Dakar.

À l’échelle mondiale, d’après l’OMS, le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes, avec environ 604.000 nouveaux cas en 2020. Sur les 342.000 décès dus au cancer du col de l’utérus en 2020, environ 90 % surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le Togo, 11e pays de l’Afrique de l’ouest à utiliser « Cervarix »

Cervarix est un vaccin indiqué, à partir de l’âge de 9 ans, dans la prévention des lésions ano-génitales précancéreuses (du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus) et des cancers du col de l’utérus et de l’anus dus à certains types oncogènes de Papillomavirus Humains (HPV).

Le vaccin « Cervarix » est très efficace pour lutter contre cette maladie avec des effets secondaires mineurs, a estimé le chef division de l’immunisation au ministère de la Santé, Dr. Boko Amevegbé Kodjo. Ce vaccin est déjà expérimenté dans plusieurs pays du monde avec succès, aux dires de Dr Boko.

Le Togo est le 11e pays de l’Afrique de l’ouest à utiliser ce vaccin. Le pays a mené de 2015 à 2017, une phase pilote de vaccination contre les infections dues au Virus du papilloma humain (VPH), principale cause du cancer du col de l’utérus dans les préfectures du Golfe et de Tchamba. Cette phase pilote assortie de résultats positifs a poussé le pays à décider d’introduire le vaccin dans le Programme élargi de vaccination (PEV) de routine. Cette vaccination contre le VPH sera introduite d’emblée à l’échelle nationale et va concerner les filles âgées de 9 ans scolarisées et non scolarisées.

Pour Dr Claude N’Gabu « Tout vaccin, spécialement ce vaccin est homologué, ce qui implique que le vaccin est passé par plusieurs étapes et accordé par le gouvernement du Togo. Nous ne pouvons que remercier le gouvernement d’avoir pris en compte les différentes étapes de l’approbation de la qualité du vaccin ».

En plus de la vaccination, les spécialistes recommandent certaines attitudes à observer notamment le bilan de santé régulier (frottis du col de l’utérus), l’utilisation correcte des préservatifs lors des rapports sexuels et la bonne hygiène de vie notamment éviter la consommation de drogue et le vagabondage sexuel.

Une campagne nationale de vaccination

La campagne nationale de vaccination de rattrapage du 27 novembre au 1er décembre aux filles de 9 à 14 ans va consister à administrer des doses uniques aux filles, de sensibiliser les adolescentes à l’hygiène menstruelle et à une bonne gestion de la période de la puberté. « L’objectif étant de réduire le taux de morbidité et la mortalité des femmes victimes du cancer du col de l’utérus par la vaccination des filles de cette tranche d’âge contre le virus de papillome humain (VPH) », a justifié Dr. Nayo-Apestianyi Josée.

L’intérêt de cette vaccination relève de la prévention. « Il vaut mieux prévenir que guérir, le choix du gouvernement du Togo de commencer la prévention pour les filles de 9 à 14 ans est un choix à apprécier à sa juste valeur parce que cette tranche d’âge est la période propice pour que le vaccin soit réellement un agent de protection », a fait savoir Dr Claude N’Gabu. Par cette vaccination, il s’agira, dit-il, de « prévenir les filles et nos mères contre cette terrible maladie pour anticiper les conséquences le plus souvent dévastatrices parce que le diagnostic et la prise en charge sont non seulement extrêmement couteux mais aussi pose des conditions qui ne sont nécessairement pas remplies dans nos milieux ».

« C’est vraiment important de vacciner les jeunes filles puisque c’est elles qui souffrent le plus des conséquences à moyen ou à long terme à travers le cancer du col de l’utérus », renchéri Dr Alexandre Boon, du bureau régional UNICEF-Dakar.

Des mythes autour du vaccin

L’introduction du vaccin VPH engendre la peur, le doute et des incertitudes chez les parents surtout que la vaccination est destinée uniquement aux filles. « Il y a beaucoup de mythes et de rumeurs qui circulent, le vaccin contre le VPH est super sûr, un vaccin particulièrement efficace qui prévient en grande partie les cancers du col de l’utérus », a rassuré Dr Boon. Sur les réticences des populations à adhérer à cette vaccination, Dr Bonn a requis le dialogue et la sensibilisation. « Ce vaccin est très sûr et ne créé pas de stérilité », a insisté Dr Bonn. Il estime que ce vaccin est fondamental aux jeunes filles à partir de 9-10 ans avant qu’elles ne commencent une vie sexuelle, l’un des moyens sûrs pour prévenir le cancer du col de l’utérus.
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