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Hommage à Hilaire Logo DOSSOUVI rendu par Charles Lorimpo Lamboni, ancien président du Conseil des Étudiants de l’Université du Bénin (CEUB)
Publié le lundi 17 mars 2014  |  icilome


© Autre presse par DR
Dossouvi Hilaire Logo, figure majeure de la marche du Togo vers la démocratisation.


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« Le jardin de ce monde ne fleurit que pour un temps »,
Et le jour est venu pour moi, et en ce lieu, de rendre un ultime hommage à ta personne formidable et engagée que tu étais et que tu es, Hilaire.
J'ose parler au présent, car tu es et resteras dans mon cœur, jusqu'au jour où je devrai à mon tour rendre le dernier soupir. Tu n'es pas mort Hilaire, tu as simplement arrêté de vivre lorsque tu n’eus plus ton ange, la chose simplement d'elle- même arriva, comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va. Délivrance, enfin, on te rendait ta liberté, toi qui ne demandais qu'à voir ton peuple libre, s’exprimer sans crainte, s’auto suffire et vivre en paix.


Tu vas désormais rejoindre la lumière et l'éternité, car souvent les hommes et femmes de foi me disent que l'on ne partait pas tout de suite, que l'on restait quelques temps avant le grand voyage. Ainsi, je me plais à m'imaginer que tu es là, auprès de nous et que tu vois à quel point tu es une source d’inspiration pour moi et ceux ou celles qui croient en tes œuvres au bénéfice de la démocratie pour ton cher pays, comme tu avais l’habitude de l’appeler. Je te remercie pour ce que tu es, une personne généreuse, attentionnée, engagée, gentille...et j'en passe.

Ton altruisme m'a ébloui; tu vivais pour les autres plus que pour toi.
La mort n'est pas l'obscurité. C'est une lampe qui s'éteint quand le jour se lève. Ne pleurons pas de t'avoir perdu, mais réjouissons-nous de t'avoir connu.
La révolution de 1990, cette belle époque qui me rend nostalgique et poétique, deux sentiments de l'émotion si forte que je ressens aujourd'hui, en évoquant la disparition de notre cher compatriote qui nous a quittés sans avoir jamais joui comme d’autres martyrs des fruits de son combat, fut le jour de ta colère qui a soulevé le pays tout entier.

Mesdames, Messieurs membres de la famille de Logo Dossouvi et toute personne intéressée, je ne peux m'empêcher de vous rappeler quelques éléments de notre destin commun qui nous avait unis au temps chaud de la dictature du feu Eyadema, En effet, le 22 février 2000, alors que notre compatriote Justin Akakpo et moi étions pourchassés en territoire ghanéen, c’est toi Hilaire, qui nous as accueillis, et nous as mis à l’abris de nos poursuivants. Tout de suite, nous avons compris que nous parcourrons une partie du chemin de notre vie ensemble. Plus loin d’Aflao où la course poursuite avait eu lieu la veille, tard dans la nuit, tu nous as emmenés le lendemain de bonheur à Accra afin de s’assurer de ta protection. Quel bel acte de ta vie resté à jamais gravé dans ma mémoire ! Que le Seigneur te le rende au centuple dès l’instant même !


Mais comme si cela n’était pas suffisant, nos destins se recroisent à nouveau, cette fois-ci à Cotonou le 4 juillet 2001. Là encore, tu me protégeas sous ton ombre lorsque, en visite avec mes camarades de lutte d’alors Folly Gbété et Kpélafia koumoyi chez ton mentor, Pof Gnininvi, je fus informé de la descente musclée à domicile de sept militaires armés jusqu’aux dents à ma recherche, et que l’exil soit devenu depuis ce jour notre solution idoine. Sans que tu aies été avisé de mon arrivée à ton hôtel à Cotonou, tu m’as encore accueilli en ouvrant grandement tes bras. Rempli de joie de me retrouver en vie, tu as partagé ton logement avec moi, et sans façon, ma première semaine dans ce pays voisin du Togo. Tu feras descendre un autre compatriote de lutte de la Belgique, le sieur Éloi Koussawo faire ma connaissance et nous apporter son soutien. Comment puis-je te le rendre aujourd’hui que seul ton nom me reste ! Dieu, notre Père unique me payera cette dette.

Après 2003 à Montréal, lors de ta conférence donnée dans le cadre des préparatifs des élections présidentielles de 2003, Nous nous sommes perdus de vue, et aujourd’hui, c’est l’information de ton décès qui vient briser mon cœur. Jamais, je ne pourrai oublier ta conviction, quoi qu’on dise aujourd’hui, et la mienne qui nous unissaient. Ces racines et ces bourgeons qui refleurissaient sans cesse jusqu’à la mort de Eyadema ont fait de toi une icône de l’avènement de la démocratie au Togo qu’aucune bonne conscience ne saurait démentir. Peu importe la puissance de la mort sur nous, les lianes et les racines de ton engagement, telles celles des liserons ou du lierre, resteront gravées à tout jamais dans ma mémoire pour les enserrer de ton et de nos convictions communes d’alors.
Ainsi, je ne te dis pas au revoir, mais au jour du Seigneur.

Hilaire Logo Doussouvi, PAIX À TON ÂME !

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