Au Togo, l’année 2023 qui s’achève a été marquée par des mutations majeures dans le domaine de l’agriculture. Avec ses plus de 3,6 millions d’hectares de terres cultivables, sa contribution estimée à plus de 40% du PIB, et surtout son rôle de pourvoyeur d’emplois (près des deux tiers de la population active), le secteur est en effet l’un des principaux sur lequel le pays compte s’appuyer dans sa route vers le développement.
Lancée le 14 janvier à Dapaong pour le compte de la région des Savanes et clôturée le 20 avril à Kara, l’édition 1 du Forum national des producteurs agricoles du Togo (FoPAT), placée sous le thème général « la transformation structurelle de l’agriculture togolaise : défis et perspectives » a permis au gouvernement et aux producteurs agricoles de jeter les bases d’une agriculture moderne et performante.
Point d’attraction des acteurs des chaînes de valeurs agricoles de toutes les régions du pays, les FoPAT ont été une occasion pour les producteurs agricoles d’échanger avec les cadres du ministère de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien pour des solutions pérennes, mais également d’engager un dialogue direct avec le chef de l’Etat.
Que ce soit à Dapaong, Tsévié, Atakpamé, Sokodé ou Kara, ces fora ont été une occasion pour les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, transformateurs et autres acteurs des chaines de valeur agricoles, sylvopastoraux et halieutiques du Togo, de faire le bilan de la dernière campagne agricole, de tirer des leçons, de formuler des résolutions pertinentes pour un développement intégral de l’agriculture dans le cadre du processus de transformation structurelle de l’agriculture togolaise voulue par le Président de la République.
ZAAP : de grands progrès en 2023
Lancées il y a quelques années par le gouvernement, les zones d’aménagement agricole planifiées (ZAAP) ont surtout connu un essor remarquable au cours de cette année, malgré les effets néfastes de la conjoncture internationale et les difficultés enregistrées.
Sur les 130 zones érigées et mises en valeur pour une superficie totale de 12.608 hectares sur l’ensemble du territoire national, les résultats des évaluations portées sur 76 ZAAP ont permis d’observer des résultats impressionnants.
En termes de productivité, les rendements des exploitants des ZAAP sont supérieurs à ceux des producteurs hors ZAAP avec une différence moyenne de 36% (33,5% pour le sorgho, 77,5% pour le maïs, 18,25% pour le riz et 30% pour le soja).
Dans l’ensemble, l’activité agricole a aussi généré un revenu moyen toutes spéculations confondues, de 397.250 FCFA sur les ZAAP contre 291.600 FCFA hors ZAAP, soit une augmentation de 36% des rendements et revenus.
Mécanisation : booster la productivité
L’année 2023 a également été celle du lancement du programme de mécanisation du secteur. L’objectif de cette initiative, fortement souhaitée par les acteurs agricoles, est notamment de réduire la pénibilité du travail de la terre, compenser le manque de personnel et améliorer la productivité.
Deux centres ont d’ores déjà été lancés, à Tchitchao pour le compte de la région de la Kara et à Tové pour le compte de la région des Plateaux. Ces infrastructures agricoles seront dotées de matériels et équipements modernes qui serviront à faciliter les différentes étapes de la production agricole pour in fine, augmenter les surfaces exploitables et la productivité.
Intrants : assurer une disponibilité continue
Durant l’année 2023, malgré le contexte international marqué par la crise alimentaire, l’engagement de l’exécutif a été de nouveau au rendez-vous, pour mettre les intrants en quantité suffisante et à prix abordable à la disposition des producteurs.
Ces derniers ont notamment bénéficié d’une subvention sur les engrais pour la campagne agricole 2022-2023. Pour un prix subventionné de 13.000 FCFA, l’engrais a été livré aux producteurs à 18.000 FCFA alors que le prix non subventionné devrait leur revenir à 31.000 F.
Principale information à retenir : aucune pénurie d’engrais n’aura été enregistrée au cours de la campagne agricole.
Un Centre de services agricoles pour améliorer la compétitivité
L’année a également connu la création d’un centre des services agricoles dans la ville de Kpalimé.
Cette infrastructure, fruit du partenariat entre l’État togolais et le groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates) avec l’appui de la banque mondiale, vise à améliorer la compétitivité des chaînes de valeur agricole et à renforcer les capacités des agriculteurs en fournissant un large éventail de produits et services essentiels.
De fait, il s’agit d’un guichet unique régional pour les agriculteurs togolais, offrant un accès facile à des intrants agricoles de qualité tels que les engrais, les semences et les produits phytosanitaires. En outre, il servira de cadre dédié à un accompagnement personnalisé pour améliorer les pratiques agricoles.
Enfin, il faut rappeler la création dès le début de l’année de l’Agence de transformation agricole (ATA).